… énergie électronucléaire : développement ou repli ? / partie 4 : coût des énergies renouvelables …

la Cour des Comptes (cf. partie 3) chiffre le coût de production du parc existant de centrales nucléaires à 50€/MWh et donne la fourchette évaluée par l’OCDE pour un parc d’EPR : entre  70 et 90 € ; pour être fair-play, je retiendrai la moyenne soit 80 €/MWh

par ailleurs, la Cour donne, en juillet 2013, pour les énergies renouvelables, les fourchettes de coût de production suivantes (en €/MWh) :

Solaire thermique 195 689
Solaire photovoltaïque 114 547
Solaire thermodynamique 94 194
Eolien en mer 87 116
Eolien terrestre 62 102
Méthanisation 61 241
Biomasse 56 223
Géothermie 50 127
Hydroélectricité 43 188

En rapportant ces chiffres à 80 on trouve un tableau plus parlant (rapport de coût renouvelables / nucléaire)

Solaire thermique 2,4 8,6
Solaire photovoltaïque 1,4 6,8
Solaire thermodynamique 1,2 2,4
Eolien en mer 1,1 1,5
Eolien terrestre 0,8 1,3
Méthanisation 0,8 3,0
Biomasse 0,7 2,8
Géothermie 0,6 1,6
Hydroélectricité 0,5 2,4

 

   
     

où l’on voit que, par exemple, le solaire thermique coûte entre 2,4 et 8,6 fois plus cher que le nucléaire etc…

… et que le coût d’un certain nombre d’énergies renouvelables (éolien terrestre, biomasse, géothermie, hydroélectricité), dans les conditions les plus économiques, est déjà plus faible que celui d’un parc nucléaire neuf

… sachant que le coût des énergies renouvelables baisse rapidement, on peut affirmer que, dans la plupart des cas, le coût de production des énergies renouvelables est tendanciellement plus faible que celui d’un parc de centrales que l’on construirait ex nihilo

mais le coût direct n’est pas tout et d’autres dépenses sont à prendre en compte :

1)      le réseau est conçu pour une distribution vers les consommateurs à partir d’un petit nombre de centrales. La distribution à partir de petites unités disséminées sur le territoire impose un changement de logique d’organisation du réseau et des investissements supplémentaires

2)      à puissance nominale équivalente, l’investissement nécessaire à la production d’énergie renouvelable est plus élevé

3)      la production, principalement dans les cas du solaire et de l’éolien, est intermittente, ce qui induit une désorganisation de la distribution et des coûts supplémentaires

pour le 1er point, nous avons 2 chiffres : la Cour des Comptes affirme que l’adaptation du réseau français aux nouvelles perspectives coûtera 5,5 Mds€ et, d’après la Commission Européenne, le coût pour l’Union sera de 140 Mds€ d’ici à 2020 (CRE décryptages N°  27).

pour le 2è, reportons-nous à un article issu d’un dossier du 24 septembre 2013 consacré au sujet par La Tribune et dont je cite ci-dessous un extrait :

«  … Le parc allemand de production d’électricité renouvelable … s’est construit au cours des vingt dernières années …. Le parc électronucléaire français s’est construit lui aussi sur vingt ans …. Les capacités installées sont équivalentes : 60 GW en énergies renouvelables moitié éolien – moitié solaire photovoltaïque en Allemagne, … ; 63 GW nucléaire en France, …. Les coûts d’investissements réalisés sont eux aussi comparables : en euros constants l’Allemagne a investi davantage que la France 120 milliards contre 96 milliards, chiffrage récemment revalidé par la Cour des Comptes [ndlr : pour ma part, j’ai trouvé dans le rapport de la Cour 118 Mds€ en intégrant les dépenses de R&D sur fonds publics]. En revanche, la différence est étonnante au niveau de la production : 75 milliards de KWh produits par an par le parc renouvelable Outre-Rhin ; 410 milliards par le parc nucléaire français. »

il y a donc eu un rapport de 1 à 5,5 entre les coûts d’investissement par KWh produit (une centrale nucléaire produit  80 % de sa capacité théorique quand une installation en éolien ou photovoltaïque fournit 10 à 20% de la sienne)

NB : le rapport de coût d’investissement serait beaucoup plus faible aujourd’hui puisque les coûts d’installation du nucléaire ont plus que doublé pendant que ceux des renouvelables baissaient dans des proportions au moins égales

enfin, l’intermittence pose des problèmes sérieux dès lors que la production d’électricité renouvelable atteint une part importante dans la production totale en désorganisant les mécanismes de gestion du réseau ; c’est une question connexe, mais elle doit être résolue – avec une incidence la plus faible possible sur le coût – si l’on doit choisir, pour renouveler le parc, une solution basée sur les énergies renouvelables.

Les solutions passent par les progrès de la recherche dans le stockage de l’électricité (batteries, hydrogène, …), l’interconnexion des réseaux à l’échelle européenne et le lissage de la consommation grâce aux compteurs intelligents (« smartgrids »)

 

pour résumer et à partir des données d’organismes incontestables,

  • l’électricité issue du parc nucléaire actuel est la moins chère (50€ / MWh) ; peu d’énergies renouvelables s’en approchent
  • a contrario, celles-ci présentent souvent un coût comparable voire inférieur à celui d’un parc électronucléaire nouveau, avec la perspective de continuer à baisser et donc d’être moins chères que celui-ci

il y a donc bien, au regard des coûts de production, une alternative et poser la question du choix est légitime

on se penchera en partie 5 sur le retour sur investissement à attendre des économies d’énergie (on ne peut pas parler dans ce cas de coût de production, mais il y a bien un coût et une économie en MWh à attendre)

et puis on tentera une synthèse en partie 6

Daniel Gendrin

… énergie électronucléaire : développement ou repli ? / partie 3 : coût du nucléaire …

après la publication de la lettre de jean Abras, vérifions ses affirmations en matière de coût de l’électricité du parc électronucléaire français à partir de la synthèse du rapport de la Cour des Comptes (janvier 2012 disponible sur le site de la Cour)

la fourchette donnée pour le coût de production (y compris gestion des déchets, investissements futurs et démantèlement du parc) y est de 33 à 50 € / MWh, et la Cour précise que le chiffre à prendre en compte pour comparer les différentes sortes d’énergie est le plus élevé ; elle affirme par ailleurs que ce chiffre est « peu sensible aux évolutions des charges futures provisionnées »

mentionnant les chiffrages d’autres organismes, internationaux ou nationaux, qui calculent le coût de production d’un parc neuf qui serait construit ex nihilo, elle donne une estimation du coût de production d’un tel parc, basée sur le prix actuel de l’EPR – 6Mds€ – et le situe dans une fourchette de 70 à 90 €/ MWh au minimum, tout en précisant qu’elle ne considère pas ce chiffre comme définitif

NB : il faut ajouter au coût de production les dépenses de recherche financées sur crédits publics qui se montent à 38 Mds€ depuis le milieu des années 50 (à comparer, par exemple, aux 80 Md€ qu’ont coûtés la construction des centrales)

enfin elle souligne que la prolongation de la durée de vie influence le coût de production

la Cour n’entre pas dans les débats sur la sécurité – ce n’était pas son mandat – et ne chiffre pas le coût pour la collectivité d’un accident majeur (dont elle affirme que l’État serait l’assureur au-delà du plafond de responsabilité des opérateurs, constatant qu’il assure ce service gratuitement pour les opérateurs).

En résumé, l’électricité électronucléaire produite par le parc actuel coûte, selon la Cour des comptes de l’ordre de 50€/MWh (chiffre pouvant servir de base à une comparaison) sans compter les crédits publics investis en R&D dans la filière.

NB : ce coût sera réduit si la durée de vie du parc est prolongée

L’électricité que produirait un parc neuf (à base d’EPR) pourrait coûter de l’ordre de 90 € / MWh sans que la Cour ne s’engage sur ce chiffre

Daniel Gendrin

… énergie électronucléaire : développement ou repli ? / partie 2 : lettre ouverte de Jean Abras …

cf. ci dessous la lettre au Canard Enchaîné publiée par Jean Abras, ancien du nucléaire

je ne l’ai pas modifiée ; elle ne reflète pas mon avis, qui est d’ailleurs indéterminé à ce jour (c’est l’objet de ce dossier que de l’éclairer)

elle me paraît utile, dans sa partialité, pour entamer le débat

Daniel Gendrin

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Déchets nucléaires : un gouffre financier ?

Mon cher Canard,

Bien qu’étant un très ancien lecteur (depuis 40 ans), c’est la première fois que je prends la plume ( pardon …. le clavier !) pour t’écrire.

En effet, je t’ai été très fidèle pendant une vingtaine d’années. J’ai même une collection de tes exemplaires reliés en 8 volumes bisannuels magnifiques .  Mais lorsque je me suis aperçu que tu me trompais, ma fidélité s’est un peu émoussée et j’ai cessé de te lire toutes les semaines…

Qui suis-je ?  Un retraité, Ingénieur de formation, qui a traîné ses guêtres pendant 25 ans dans les centrales nucléaires Françaises. J’ai été successivement Ingénieur, Chef de Service, Directeur Adjoint de Centrale, Directeur de centre de formation nucléaire, Inspecteur de Sûreté Nucléaire…

Sache que je ne tire aucune gloire de ces fonctions… mais si j’éprouve le besoin de les énumérer, c’est pour te dire que je connais plutôt bien mon Nucléaire !… Le fait d’avoir traîné pendant des années mes souliers et mes combinaisons parmi les tuyaux, les pompes et les réservoirs, d’avoir côtoyé quotidiennement les travailleurs de cette industrie, me donne, en tous cas je le crois,  une certaine légitimité pour parler du sujet.

Sûrement plus que certains « scientifiques notoires », tels Monique SENE, dont je connais les travaux systématiquement à charge contre le Nucléaire depuis 25 ans, et qui travaillent principalement au fond de leur bureau, échafaudant des hypothèses et des conclusions pas toujours prouvées…mais toujours empreintes d’une certaine mauvaise foi …

Ce préambule étant fait, tu dois comprendre pourquoi je me suis senti trompé par toi, de par tes positions systématiquement anti nucléaires où j’ai senti beaucoup plus d’idéologie que de rationalité ! Or, tu m’avais habitué  à l’objectivité et à la rationalité.

Je vais m’appuyer sur ton article de ce jour qui traite des déchets nucléaires, non pas en énumérant des hypothèses ou des suppositions comme d’autres le font, mais en m’appuyant sur des faits réels et avérés. Les chiffres que je cite sont des chiffres  tirés des rapports EDF, AREVA, de la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) et de la Cour des Comptes. Il ne me reste qu’à faire quelques multiplications et divisions simples qu’ Alzheimer ne m’empêche pas encore de faire…

Dernière précision :  je ne suis guidé par AUCUN intérêt  personnel … Seul l’intérêt que j’ai pour la vérité me guide !

COUTS DU NUCLEAIRE 

Dans son rapport 2012, la Cour des Comptes avait chiffré à 258 Milliards le coût total du Nucléaire( hors déchets et démantèlement )  depuis l’origine jusqu’en 2010…Hors, jusqu’en 2010, le Nucléaire  avait produit en France environ 14 000 Milliards de KWH…..Ce qui met le KWH  à  :  258/ 14000 =  0,0185 Euros /KWH  (  18,5 Euros par MWH )

Même en doublant ce chiffre ( 258 Milliards pour les déchets et le démantèlement ce qui est considérable) on arrive à  37 Euros par MWH ! Ce qui est loin des 75 ou 90 Euros que je lis dans ton article de ce jour !

Il est question de 1 Milliards de travaux préconisés par l’ASN  pour prolonger Fessenheim de 10 ans…En 10 ans les deux tranches de Fessenheim produiront 100 Milliards de KWH….Ce qui majorera le KWH de 1/100= 0,01 Euro  ( 10 Euros par MWH …. Est-ce rédhibitoire quand on le compare au coût des énergies renouvelables que je donne plus bas ?..). S’agissant de Fessenheim a-t-on chiffré l’investissement en réseau nécessaire pour garantir  la sécurité électrique de l’Alsace lorsque cette centrale sera arrêtée?… Si elle s’arrête !

Quant à l’EPR, la tête de série ( toujours plus chère parce qu’elle essuie les plâtres ) de Flamanville , il devrait couter  8 Milliards….somme considérable, certes !  Oui, mais elle devrait produire 600 Milliards de KWH au cours de sa vie…ce qui met l’investissement à 8 / 600 = 0,0133 Euros par KWH  ( 13, 3 Euros par MWH )….même en triplant ce coût ( +16 Milliards) pour l’exploitation, la maintenance, les déchets et le démantèlement  on arrive à 40 Euros par MWH…loin des 90 Euros que je lis dans ton article !

D’ailleurs ces coûts sont cohérents avec le prix de vente des KWH nucléaires à  » prix coûtant » que pratique Mr PROGLIO, vis à vis des producteurs privés  et que lui impose la loi NOME :  il vend à 42 Euros par MWH !  … et ce chiffre est contesté par ses clients, qui le trouvent trop élevé. Crois tu que Mr PROGLIO est homme à vendre à perte ?

COUTS DU RENOUVELABLE

Je lis dans ton article que l’éolien coûterait  un peu plus de de 90 Euros par MWH …. Si on se réfère aux installations  existantes, ( j’ai vérifié celles qui se trouvent dans ma région) les coûts sont proches de 180 Euros par MWH pour l’éolien terrestre et 250 Euros pour l’éolien marin ou le solaire ( Pour information le charbon est à peu près à 120 Euros / MWH) .  A noter que ces coûts ne comprennent ni la maintenance ni la déconstruction ( élevé pour les panneaux solaires qui contiennent des métaux rares très toxiques ).

Je passe sur les investissements en réseau supplémentaires qu’il est  nécessaire d’ effectuer  pour préserver l’intégrité de l’alimentation électrique .  En effet, s’agissant d’énergies intermittentes, susceptibles de varier très brutalement sur un aléa climatique soudain, elles peuvent mettre en péril la stabilité du réseau électrique…

Et puis, mon cher Canard, est ce que tu t’éclaires ou tu ne te chauffes que lorsqu’il y a du soleil ou du vent…?

Pourquoi les « grands médias » , à part Le Monde partiellement, ne nous informent-ils pas de l’arrêt du soutien des Gouvernements Espagnol  et Anglais à l’énergie éolienne, jugeant que c’est un gouffre financier ? 

Pourquoi, Canard, tu ne nous dis pas que 14 000 éoliennes sont entrain de rouiller aux USA ?

Pourquoi, tu ne nous dis pas que l’Allemagne, souvent citée en exemple vient de stopper son soutien financier à l’éolien, jugeant que c’était un gouffre financier ?  Il faut dire que la « transition énergétique » de l’Allemagne vient d’être évaluée à 1000 Milliards ! Pourquoi tu ne nous ne dis pas qu’elle brûle massivement du charbon ( lignite ) pour remplacer les 8 réacteurs nucléaires qu’elle a arrêté (elle n’arrive pas à arrêter ceux qui restent )….  qu’un Allemand rejette trois fois plus de CO2 qu’un Français  et paye son électricité 2 fois plus cher ? 

Les Français ont, sur leur facture  d’électricité, une rubrique CSPE  ( Contribution au Service Public d’Electricité ) qui représentait en 2012 , environ 10 % du total…Cette CSPE  comporte pour 60 % le surcoût lié  aux énergies renouvelables …..

Selon la CRE ce surcoût va passer de 2, 8 Milliards en 2013 à 3,5 Milliards en 2014 ce qui devrait générer une augmentation de la facture de 2 %  ( hors prix du KWH qui augmentera de son coté ) . 3,5 Milliards cela représente 5 % du CA d’EDF !…Si le solaire et l’éolien n’existaient pas la facture serait réduite d’autant !

Est ce opportun d’imposer ce surcoût aux Français en période de crise ?   Au moment où on nous rebat les oreilles avec la compétitivité des entreprises, faut il alourdir inutilement leur facture d’électricité ?

D’autant plus que le développement de ces énergies donne du travail aux étrangers ( Chinois en particulier ) et les investisseurs, qui ont flairé le bon filon, sont aussi, pour la plupart étrangers !  Il parait  ( à vérifier ) que même la mafia italienne  a investi dans le domaine, en Allemagne, pour blanchir de l’argent sale!

Je crois avoir apporté suffisamment d’éléments, qui montrent que la politique énergétique choisie par le Gouvernement, à travers la « transition énergétique »,  pour faire plaisir aux « arrivistes » Verts  nous conduit à une catastrophe économique….

SURETE  NUCLEAIRE

Je te connais Canard…tu ne vas pas manquer de m’objecter que quels que soient les arguments économiques, la Sécurité n’a pas de prix…et tu auras raison ! Mais il faut pousser un peu plus loin l’analyse…

En tous domaines, le risque pris se mesure en multipliant les conséquences potentielles d’un accident par sa probabilité d’occurrence.

Pour ce qui concerne les conséquences d’un accident nous les connaissons à travers Tchernobyl et Fukushima ou tout au moins nous en avons une idée !  Je rappelle, tout de même qu’à Hiroshima et Nagasaki, la vie  est aujourd’hui, 70 ans après, tout à fait normale.

Quant à la probabilité il est nécessaire de la réduire au maximum  par la qualité de la construction, de l’exploitation, de la maintenance et…du contrôle.

Pour avoir exercé les fonctions d’ Inspecteur en Sûreté Nucléaire, je crois pouvoir affirmer que notre ASN est la meilleure au monde, de par son indépendance, sa compétence, sa rigueur et sa neutralité….Ce n’était pas le cas au Japon…et encore moins à Tchernobyl, où elle était inexistante.

Dans ton journal, cher Canard, tu fais référence à St Laurent des Eaux où une partie du cœur a fondu….Oui c’est vrai …mais quelles conséquences pour l’environnement ?  A ma connaissance, quasiment aucune…et c’est cela qui est important !

Là où tu dis la vérité, c’est lorsque tu dis nos réacteurs graphite gaz  présentaient le même défaut que Tchernobyl  : l’absence d’enceinte de confinement ….Mais ce qui est rassurant c’est que la France, a immédiatement pris la décision d’arrêter ses réacteurs graphite gaz après Tchernobyl :  Bugey 1, Chinon 2 et 3, St Laurent 1 et 2…Et dans les deux ans, ils étaient tous à l’arrêt ….A noter que cette technologie avait été voulue par De Gaulle pour ne pas copier les Américains …et leurs réacteurs à eau légère !

Tu nous parles aussi, à juste titre, des fusions du cœur à TMI et à Fukushima….Encore exact, mais il ne faut pas faire d’amalgame…Fukushima est un réacteur a EAU BOUILLANTE avec une enceinte de confinement légère qui n’a pas résisté aux explosions d’Hydrogène  ( pourtant quelques temps auparavant  Areva leur avait proposé des recombineurs d’Hydrogène que TEPCO a refusés, les jugeant trop chers .. Tous nos réacteurs Français en sont pourvus ) ..

Quand à TMI, l’accident confirme, en grandeur réelle, que le cœur d’un réacteur à EAU PRESSURISEE peut fondre presque entièrement  SANS conséquence pour l’environnement !  Pourquoi ? Parce que l’enceinte de confinement a tenu…Au passage je t’informe que les enceintes de l’EPR sont encore plus résistantes que celles de TMI . Ce type de réacteur est le plus répandu au monde, et en France nous n’avons que ceux là ! 

Sachant qu’une probabilité n’est jamais nulle, le fait que JAMAIS il n’y a eu d’accident AVEC des rejets radioactifs sur un réacteur a EAU PRESSURISEE du type de ceux que nous avons en France, et qui est le plus répandu au monde, est plutôt rassurant  pour notre pays !

CONCLUSION:

Mon cher Canard,  j’ignore si je t’ai convaincu, mais j’espère au moins, t’avoir fait réfléchir…. Je te demande simplement lorsque tu t’empares d’un sujet, d’essayer de le traiter à charge ET à décharge …. comme tu m’y avais habitué ! 

Je ne peux pas terminer sans te faire deux remarques :

–  le « lobby  Nucléaire » si cher aux Verts n’existe pas! Un lobby est, en général là pour défendre des intérêts privés…et le CEA est 100% public et AREVA  et  EDF  sont à 85 % publics !  Alors que le « lobby privé renouvelable » est une réalité. Il est même soutenu par les Verts.

– le Professeur de Médecine Nucléaire  Jean ARTUS du CHU de Montpellier, sommité internationale, qui n’a aucun lien, ni intérêt dans l’énergie nucléaire, écrivait, il y a quelques temps dans les journaux régionaux : « les écologistes mentent en matière de Nucléaire » ou encore « le Nucléaire est l’avenir de notre pays »!

Ne l’oublie pas, cher Canard quand tu parles de Nucléaire….

Avec toute ma sympathie….et peut-être, à nouveau, mes 1,20 Euros hebdomadaires !

Un lecteur  ( un peu) averti

Jean ABRAS

 

… énergie électronucléaire : développement ou repli ? / partie 1 : introduction …

… une lettre ouverte reçue par mail, émise par un ingénieur ayant fait sa carrière dans le nucléaire, me donne l’occasion d’ouvrir – pour éclairer ma lanterne – un dossier d’actualité (des pays développés ont décidé le repli alors que, à rebours, des pays émergents poursuivent un programme de construction de centrales)

ce dossier ne respectera pas – une nouvelle fois … – les règles de ce blog puisqu’il s’ouvre sur un document clairement militant – très éloigné de la sérénité que je m’impose – et que les articles seront beaucoup plus longs que les 300 mots règlementaires (à bon entendeur…)

je me garderai d’affirmations gratuites (« j’ai vérifié que … »), je m’appuierai sur des études d’organismes non partisans et je les citerai

il y aura au moins 4 articles :

  • le présent chapeau
  • la lettre ouverte de Jean Lebras
  • une analyse du coût de l’électricité nucléaire à partir du récent rapport de la Cour des Comptes
  • une analyse du coût des solutions alternatives

ils seront peut-être complétés d’autres développements et, probablement, d’une synthèse

Daniel Gendrin

 

… des raisons d’espérer …

… je publie ce document – qui n’est pas de moi – parce qu’il m’a transporté par sa  fraîcheur : pour une fois, dans une France tellement noyée dans le pessimisme, qu’on trouve un optimiste, il faut lui faire une statue !

conformément aux règles de ce blog, je n’ai pas retouché le document et, même si, évidemment, on peut discuter chacun des points, je partage complètement l’optimisme général de l’article

il est signé du beau père – que je remercie – d’un de mes frères

Daniel Gendrin

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Les media usuels donnent souvent une information axée sur les problèmes
français, sur la violence et les questions judiciaires, les attentats dans le monde.
L’éclairage est mis sur ce qui ne va pas et sur l’immédiateté. Bien sûr notre
monde actuel connaît des dysfonctionnements, des avancées et des reculs. Il ne
s’agit pas de dire comme Candide « tout va pour le mieux dans le meilleur des
mondes possibles », mais d’énumérer ce qui, à nos yeux, justifie une espérance
raisonnée et raisonnable.

Au plan mondial

  • L’absence de guerres mondiales avec son corollaire de dizaines de millions de morts ; nous avons connu la guerre froide, voire la guerre économique, mais il n’y a pas eu de guerre nucléaire.
  • Une meilleure gouvernance mondiale : certes l’ONU est un organisme imparfait, mais il est une précieuse instance de concertation. Il faut citer l’UNESCO, l’Organisation Mondiale du Commerce et toutes les réunions rassemblant la plupart des nations pour fixer des objectifs de développement du millénaire (OMD) ou discuter des évolutions du climat de la Terre et de son réchauffement.
  • Une prise de conscience que le destin de l’humanité se joue sur une planète dont les ressources sont limitées et qu’il faut solidairement prendre soin de cette planète.
  • Les nouveaux moyens de transport et de communications ont fait de notre Terre un grand village planétaire avec des problèmes de migration, mais aussi des opportunités de rencontres, d’échanges.

Au plan européen

  • L’Union Européenne a permis le développement des pays de l’Europe de l’Est après 45 ans de communisme grâce aux fonds structurels et le retour de ces pays dans l’espace européen.
  • Les institutions européennes évoluent lentement vers plus de démocratie : le futur Parlement interviendra dans le choix du président de la Commission, d’ores et déjà une pétition signée par plus d’un million de citoyens doit être étudiée.
  • Les directives européennes s’imposent aux différents pays dans de nombreux domaines : l’agriculture, l’environnement, la justice et les droits individuels …
  • Une prise de conscience des insuffisances sociales de l’Europe s’amorce.

Au plan national

  • Notre pays dont la taille est modeste à l’échelle planétaire demeure dans le peloton de tête des pays développés. Ses atouts sont importants : une bonne démographie, un secteur agricole fort, une recherche développée, de bonnes infrastructures, quelques entreprises performantes, une exception culturelle française…
  • Une ouverture sur le monde comme en témoignent l’expatriation de nombreux jeunes et la création de plusieurs ONG (CCFD, Médecins du Monde …) et associations pour soutenir la formation et le développement des pays d’outre-mer.

Au plan local

  • Le renouvellement du secteur associatif qui crée du lien social et œuvre pour le vivre ensemble. En septembre, les Forums des associations sont très fréquentés et plusieurs personnes donnent de leurs temps pour faire vivre ces associations.
  • L’amélioration du cadre de vie : fleurissement des communes, tri des ordures
  • L’innovation sociale : l’AMAP crée un lien direct entre le producteur et le consommateur

Au plan personnel

  • Indéniablement l’espérance chrétienne donne sens à ma vision positive sur les hommes et les femmes de notre temps ainsi que sur leurs actions pour mieux vivre ensemble.
  • Cependant, quelques soient nos convictions, il me semble que nous ne pouvons pas être indifférents aux initiatives qui manifestent la solidarité entre les êtres telles que : commerce équitable, voyages solidaires, jumelages, soutien scolaire,
  • etc…

Maurice Seigner

… caméra près des habitations : sécurité, flicage, gaspillage ou voyeurisme ? …

… je publie ce document – qui n’est pas de moi – parce qu’il m’a paru traiter d’un vrai problème, en l’occurrence l’application de la Loi par certaines municipalités et l’absence de prise en compte du respect de la vie privée de leurs administrés

il est signé d’un vieil ami d’école qui atteste de la réalité de la situation

Daniel Gendrin

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Au-delà même du débat sur l’intérêt réel des caméras dans l’espace public, la pose et l’utilisation de caméras 360°, par certains maires (comme celui de Vincennes dans le cas examiné), près des habitations sont-elles conformes à l’esprit de la « loi orientée vers la protection de la vie privée ». Visiblement non ! Pourquoi ?

Le positionnement de la caméra

Une caméra toute proche des habitations (1 m 50 environ) maximise l’angle d’observation de l’intérieur des appartements. Pourquoi ce choix puisque que la loi est orientée vers la protection de la vie privée ?

L’espace ne manque pourtant pas alentour, un grand jardin public jouxte la caméra. Une caméra à 100 mètres permettrait de réduire le champ de vision à l’intérieur des habitations, si cela est souhaité.

Choix et coût de la caméra, préoccupation environnementale

Selon le courrier du maire, la moitié du champ de la caméra choisie (360°) ne servirait donc délibérément à rien. La caméra aurait un coût exagéré par rapport au besoin réel puisque une  moitié du champ de vision de cette caméra est constituée du champ privé, l’autre moitié étant l’espace public. Une caméra conçue pour un champ de vision constitué uniquement de l’espace public aurait suffi.

La caméra tournant 24 h/24 et 365 jours/an consomme inutilement de l’énergie pour se tourner vers les habitations qui ne seraient pas des objectifs visés. La caméra consomme donc en permanence le double de la consommation utile, s’use davantage. Et, pendant qu’elle se tourne vers l’intérieur des habitations c’est-à-dire la moitié du temps, elle ne surveille plus l’espace public sur lequel elle est supposée assurer la protection des passants.

Ce qui précède indique bien la contradiction entre la décision du maire et :

  • les préoccupations économiques qui touchent les citoyens notamment à travers leurs impôts,
  • les préoccupations sur l’environnement (sensible à la consommation d’énergie).

Qui plus est, les caméras ont dû être équipées par de dispositifs de ‘floutage’ pour flouter les images privées, ce qui constitue un coût supplémentaire qui aurait pu être évité ; en effet, une caméra orientée vers l’espace public uniquement n’aurait pas imposé ce coût.

La sécurité des images privées

Les dispositions prises par la mairie ne garantissent pas l’inaccessibilité des images puisque le procédé utilisé est informatique, donc vulnérable à divers dysfonctionnements : bugs, piratage, vols de mots de passe, comportements indélicats, etc.

Un simple cache physique (‘un morceau de matière plastique’ par exemple, à un coût véritablement dérisoire par rapport au coût d’une caméra installée) posé du côté des habitations aurait suffi à protéger l’espace privé. Cette suggestion faite aux services techniques de la mairie, bizarrement, n’a pas eu non plus d’écho favorable.

A moins que l’insécurité dans la zone se concentre près des fenêtres des habitations ou dans les habitations, le choix de ces caméras paraît incompréhensible, dans l’optique d’une orientation de la protection de la vie privée.

NB : l’arrêté 2011/2540 du 26.07.2011 évoqué par le maire :

  1. ne fixe pas le type de caméra (même si une approche numérique est évoquée),
  2. n’empêche pas l’installation d’une véritable protection physique de la vie privée,
  3. ne demande pas la localisation d’une caméra si près des habitations.

Charles Samba

… fin de vie ; ouverture d’un débat …

… je publie ce document – qui n’est pas de moi et qui ne respecte pas les règles de ce blog (il est beaucoup plus long) – parce qu’il me paraît intéressant pour un débat qui est désormais officiellement ouvert et qu’il est bien écrit

il est signé d’un neveu médecin et donne son avis ; je ne l’ai pas modifié ; je me réserve la possibilité de donner mon avis dans un papier séparé ; en particulier, le lien qu’il contient – vers le site d’une organisation que je ne connais pas – engage la responsabilité de l’auteur

Daniel Gendrin

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Chers Amis,

Voici quelques raisons qui font que je ne suis pas favorable à l’euthanasie.

(D’abord, je voudrais préciser que je m’exprime à titre purement personnel, même si je suis médecin, et que ce point de vue n’engage que moi.)

Dans l’état actuel des choses, en France, personne n’a le droit de tuer quiconque. Et mon expérience (limitée, bien sûr, à une petite quinzaine d’années à l’hôpital public), c’est que c’est plutôt une bonne chose.

C’est une bonne chose, à condition que les soignants, les soignés et les proches évitent de se lancer dans un « acharnement thérapeutique », c’est-à-dire des actions destinées à traiter certaines maladies de façon déraisonnable par rapport à la situation globale de vie d’une personne.

Donc, actuellement, les situations de fin de vie doivent être gérées par un équilibre « ni acharnement, ni euthanasie ».

Et quand une personne arrive dans cette période où le traitement de sa (ses) maladie(s) devient déraisonnable, les soignants (en accord avec la personne et/où ses proches) doivent privilégier les soins visant au confort (les fameux « soins palliatifs »), en arrêtant les autres traitements.

Bien sûr, je suis conscient que chaque situation est unique, qu’il est difficile de juger du « bon moment » pour privilégier les soins de confort, qu’il est difficile de décider de ce qui est un traitement « raisonnable ». Surtout, je suis conscient que les fins de vie ne se passent pas toujours bien (et que parfois, malheureusement, elles se passent très mal).

Mais je pense que, dans l’immense majorité des cas, la loi actuelle est adaptée (en 15 ans à l’hôpital, dans la dizaine de services où j’ai été interne puis assistant puis praticien, le principe « ni acharnement, ni euthanasie » s’est avéré bon dans toutes les situations que j’ai rencontrées).

Tout le problème est de bien appliquer cette loi, au quotidien, avec chaque personne, chaque famille, chaque situation de vie. C’est difficile parfois, et je n’ai pas la prétention d’avoir toujours fait au mieux. Mais quand ça ne s’est pas bien passé, je pense que cela n’était pas du fait de la loi, mais de la façon dont elle était appliquée.

Cette loi est rassurante :

– Pour moi en tant que soignant (elle pose mes limites : ce n’est pas moi qui décide de la vie et de la mort des personnes qui me sont confiées). Mais cette loi évite également que mes patients m’imposent de les faire mourir.

– Mais aussi pour les personnes soignées : elles savent que, quand elles rencontrent un médecin, celui-ci a pour mission de les écouter, d’essayer de comprendre de quoi elles souffrent, d’essayer de les soigner. Surtout, elles savent que, si leur vie arrive à son terme, le médecin a pour mission de tout faire pour qu’elles ne souffrent pas, mais qu’il ne va pas provoquer délibérément leur mort.

–  Et pour les familles qui nous disent si souvent « surtout, nous ne voulons pas qu’il/elle souffre ». Les médecins peuvent les assurer qu’ils utiliseront les traitements qu’il faut pour éviter la douleur, l’angoisse… quitte à ce que ces traitements, par leurs effets sédatifs notamment, raccourcissent cette période de fin de vie. Mais qu’en aucun cas ils ne sont autorisés à utiliser un traitement dans le but unique de provoquer la mort de leur proche.

Donc, je pense que la loi actuelle est bonne. Bien sûr, il y a des exceptions, des situations inextricables, mais elles sont…exceptionnelles (même si elles font toujours l’actualité, et donc qu’on pense qu’elles sont fréquentes, alors qu’en 15 ans, je n’y ai jamais été confronté). Et, à mon avis, ces situations exceptionnelles ne devraient pas amener à changer la loi.

Si l’euthanasie était autorisée, que se passerait-il ?

Je ne suis pas devin, mais si on se base sur ce qui se passe dans les pays où elle est autorisée, on peut faire quelques suppositions :

– les euthanasies ne seraient pas réservées à des situations exceptionnelles, mais deviendraient fréquentes (plus d’un millier d’euthanasies par an en Belgique, pour celles qui sont déclarées, et elles ne le sont pas toutes)

–  Les euthanasies ne seraient pas réservées à des situations de pathologies incurables avec des souffrances ressenties comme insupportables, mais seraient possibles dès que le patient le demande (même à l’occasion d’une dépression par exemple, où dans les suites immédiates d’un accident…).

– L’idée, au total, pour les partisans de l’euthanasie, et notamment les membres de l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD), est que la société aide toute personne qui le désire, pour une raison ou pour une autre, à mourir, que ce soit par le suicide assisté (où c’est le patient qui appuie sur le bouton), ou par l’euthanasie, où c’est le soignant qui fait ce geste.

– En ouvrant la possibilité de l’euthanasie, on ouvre également la porte à toute une série de dérives, comme actuellement en Belgique : élargissement demandé pour les personnes atteintes de pathologies mentales (et donc privées de leurs capacités de jugement, comme dans la maladie d’Alzheimer…), aux mineurs jugés capables de décider, « euthanasies » à l’initiative des soignants ou des familles, avec ou sans le consentement des personnes…

– Loin de se limiter à mettre un cadre à des pratiques qui se font déjà « sous le manteau », l’autorisation de l’euthanasie ferait perdre des repères fondamentaux aux soignants, comme en Belgique, où « les personnes qui reçoivent la mort sans l’avoir demandée – ce qui n’est permis par aucun pays et qui n’est pas de l’euthanasie- sont estimées à 1.8% contre 0.6% en France » selon M. Léonetti, preuve que « les médecins Belges [à cause de la légalisation de l’euthanasie] se sentent 3 fois plus libérés qu’en France pour faire ce qui est répréhensible dans tous les pays, c’est-à-dire donner la mort à quelqu’un qui ne l’a pas demandée ».

– Pour les médecins, confrontés à la difficulté psychologique que peut représenter une fin de vie, l’euthanasie deviendrait une solution de facilité, pour se débarrasser d’un patient qui les met devant leurs limites. D’après le Dr Dopchie, oncologue et chef de service en Soins Palliatifs à Tournai : « Pour certains de mes collègues, s’occuper de quelqu’un qui va mourir, c’est du temps perdu (…), alors la mort devient une solution de facilité ».

– Quant au contrôle des euthanasies, il serait probablement basé, sur la nécessité d’une validation par un second médecin (mais, en Belgique par exemple, des réseaux de médecins pro-euthanasie se sont constitués, pour faciliter la tâche de leurs confrères, en validant facilement les demandes). Il existe aussi une déclaration obligatoire à postériori, dont on estime qu’elle est faite seulement dans la moitié des cas aux Pays-Bas (les médecins adorent remplir des formulaires ! Et on peut imaginer qu’ils ne déclarent pas en priorité les dossiers les plus litigieux). De toute façon, la Commission de contrôle en Belgique n’a rien trouvé à redire aux quelques 5000 dossiers qui lui ont été soumis depuis sa création en 2002…

– Sans compter les économies de santé que représenterait la légalisation de l’euthanasie. Lorsque les Urgences débordent de monde et que l’on rajoute des lits supplémentaires dans les chambres des patients, les soignants seront-il toujours enclins, si l’euthanasie est légalisée, à mettre en place des soins palliatifs de qualité, à écouter les causes profondes du mal-être de leurs patients, pour y remédier. Ne diront-ils pas plus facilement : « vous avez raison, nous allons vous aider à mourir (ça fera une toilette de moins à faire demain matin, pour nos aides soignantes qui n’en peuvent plus) » ?

– Et, en pratique, qui  euthanasierait les patients qui le demandent ? Il y a aurait bien sûr une clause de conscience pour les médecins qui ne souhaitent pas faire ce geste, mais il y aurait une obligation de trouver une solution, probablement dans les 48h (donc, il faudrait trouver un médecin d’accord pour le faire). Il semble, dans les pays concernés, qu’il y ait un certain ras-le-bol des médecins « euthanasieurs », qui en ont assez de faire systématiquement la basse besogne ! Et aussi des infirmières, qui doivent préparer les produits, poser les perfusions… Bonne ambiance pour les derniers instants des patients

– Sans compter que, malgré la clause de conscience, l’autorisation de l’euthanasie compliquerait singulièrement la vie même des médecins qui refuseraient de la pratiquer : il faudrait redoubler d’effort pour convaincre les patients et des familles qui réclameraient l’euthanasie comme un droit, qu’il existe d’autres solutions.

En conclusion, si une telle loi étaient votée en France, qui d’entre nous (nous sommes tous plutôt altruistes et généreux, n’est-ce pas ?), en situation de fin de vie, oserait dire à sa famille, éplorée, autour de son lit d’hôpital : « Voilà, c’est le bout de la route pour moi. Maintenant, que ça prenne un jour, une semaine, ou un mois, je vous demande de ne rien faire pour prolonger artificiellement ma vie, ni pour y mettre un terme prématurément ? »

Ne dirons-nous pas plutôt : « Je ne veux pas imposer ça à ma famille, je ne veux pas qu’ils continuent à souffrir pour moi, je ne veux pas être un poids pour la société, je préfère mourir tout de suite».

Au final, la légalisation de l’euthanasie, va donc imposer un chantage affectif aux personnes en fin de vie (et même peut-être, en dehors de la fin de vie, aux personnes handicapées, fragiles…)

Voilà quelques raisons pour lesquelles je pense qu’il ne vaut mieux pas légaliser l’euthanasie.

Si vous partagez mon point de vue, je vous invite à aller voir sur le site http://www.solidairesfindevie.fr/ qui propose de signer un « appel à préserver la vie et la dignité des personnes fragiles, face à la tentation de l’euthanasie ».

N’hésitez pas également à faire passer ce message aux gens de votre entourage, pour que nous puissions prendre le temps d’un vrai débat citoyen avant de prendre une décision qui impacterait nos relations avec notre système de santé, et même nos relations sociales.

Vincent Gendrin