… je publie ce document – qui n’est pas de moi – parce qu’il m’a paru traiter d’un vrai problème, en l’occurrence l’application de la Loi par certaines municipalités et l’absence de prise en compte du respect de la vie privée de leurs administrés
il est signé d’un vieil ami d’école qui atteste de la réalité de la situation
Daniel Gendrin
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Au-delà même du débat sur l’intérêt réel des caméras dans l’espace public, la pose et l’utilisation de caméras 360°, par certains maires (comme celui de Vincennes dans le cas examiné), près des habitations sont-elles conformes à l’esprit de la « loi orientée vers la protection de la vie privée ». Visiblement non ! Pourquoi ?
Le positionnement de la caméra
Une caméra toute proche des habitations (1 m 50 environ) maximise l’angle d’observation de l’intérieur des appartements. Pourquoi ce choix puisque que la loi est orientée vers la protection de la vie privée ?
L’espace ne manque pourtant pas alentour, un grand jardin public jouxte la caméra. Une caméra à 100 mètres permettrait de réduire le champ de vision à l’intérieur des habitations, si cela est souhaité.
Choix et coût de la caméra, préoccupation environnementale
Selon le courrier du maire, la moitié du champ de la caméra choisie (360°) ne servirait donc délibérément à rien. La caméra aurait un coût exagéré par rapport au besoin réel puisque une moitié du champ de vision de cette caméra est constituée du champ privé, l’autre moitié étant l’espace public. Une caméra conçue pour un champ de vision constitué uniquement de l’espace public aurait suffi.
La caméra tournant 24 h/24 et 365 jours/an consomme inutilement de l’énergie pour se tourner vers les habitations qui ne seraient pas des objectifs visés. La caméra consomme donc en permanence le double de la consommation utile, s’use davantage. Et, pendant qu’elle se tourne vers l’intérieur des habitations c’est-à-dire la moitié du temps, elle ne surveille plus l’espace public sur lequel elle est supposée assurer la protection des passants.
Ce qui précède indique bien la contradiction entre la décision du maire et :
- les préoccupations économiques qui touchent les citoyens notamment à travers leurs impôts,
- les préoccupations sur l’environnement (sensible à la consommation d’énergie).
Qui plus est, les caméras ont dû être équipées par de dispositifs de ‘floutage’ pour flouter les images privées, ce qui constitue un coût supplémentaire qui aurait pu être évité ; en effet, une caméra orientée vers l’espace public uniquement n’aurait pas imposé ce coût.
La sécurité des images privées
Les dispositions prises par la mairie ne garantissent pas l’inaccessibilité des images puisque le procédé utilisé est informatique, donc vulnérable à divers dysfonctionnements : bugs, piratage, vols de mots de passe, comportements indélicats, etc.
Un simple cache physique (‘un morceau de matière plastique’ par exemple, à un coût véritablement dérisoire par rapport au coût d’une caméra installée) posé du côté des habitations aurait suffi à protéger l’espace privé. Cette suggestion faite aux services techniques de la mairie, bizarrement, n’a pas eu non plus d’écho favorable.
A moins que l’insécurité dans la zone se concentre près des fenêtres des habitations ou dans les habitations, le choix de ces caméras paraît incompréhensible, dans l’optique d’une orientation de la protection de la vie privée.
NB : l’arrêté 2011/2540 du 26.07.2011 évoqué par le maire :
- ne fixe pas le type de caméra (même si une approche numérique est évoquée),
- n’empêche pas l’installation d’une véritable protection physique de la vie privée,
- ne demande pas la localisation d’une caméra si près des habitations.
Charles Samba