… alors, de droite ou de gauche ? …

à force de briser les icônes de la gauche à longueur de chronique, je vais finir par passer pour un type de droite ; vous me direz, ça n’a aucune importance et tout le monde s’en moque, que je sois ceci ou cela … en effet ; mais bon, moi, ça m’intéresse …

NB : je parle ici de la vraie droite, celle de Reagan, de Thatcher ou de Cameron, celle dont la dérégulation nous a conduits dans le mur

en préalable, je maintiens que :

les entreprises (publiques ou privées) soumises à la concurrence, pour survivre, doivent rester en mouvement et faire tous les ans des gains de productivité

si l’Etat faisait régulièrement les mêmes gains de productivité que les entreprises – celles qui ne sont pas mortes, s’entend -, on n’en serait pas là du déficit public

le capitalisme assure le développement économique mieux que l’appropriation collective, pour la raison qu’il utilise mieux les qualités – et les défauts – de la nature humaine

l’économie d’un pays ne peut être fondée sur la croissance perpétuelle de sa dette

ces considérations de bon sens ne sont ni de droite ni de gauche

la meilleure expression de ce qui, me semble-t-il, distingue la droite et la gauche, je l’ai trouvée dans l’exhortation apostolique de François, le pape actuel, lorsqu’il dit au § 52 :

« certains défendent encore les théories de la “rechute favorable” [ndlr : il veut sans doute parler des retombées favorables], qui supposent que chaque croissance économique, favorisée par le libre marché, réussit à produire en soi une plus grande équité et inclusion sociale dans le monde. Cette opinion, qui n’a jamais été confirmée par les faits, exprime une confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant … »

 … on comprend la réaction des évangélistes américains qui traitent le pape de marxiste ; mais ils sont perdus dans leur Ciel théorique …

la frontière entre la droite et la gauche sépare ceux qui croient qu’en enrichissant les riches on va mécaniquement enrichir les pauvres et ceux qui croient que ce n’est pas le cas ; le reste – régulation, place de l’État, redistribution, fiscalité etc. … –  n’est que conséquences

on peut – pourquoi pas ? – enrichir les riches mais il faut faire sortir les pauvres de la pauvreté et les exclus de l’exclusion et ça, ce n’est pas naturel au capitalisme ; alors il faut l’aider un peu ; c’est, entre autres, le rôle de la puissance publique

oui, bien sûr, en ce sens, je suis de gauche

Daniel Gendrin

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