… pour moi, c’est elle, évidemment …

pour une fois, faisons local – que les non San Priots me pardonnent

cela n’étonnera personne, dimanche, je voterai Martine David

n’y voyez pas une manifestation supplémentaire de mon sectarisme  (d’ailleurs, il m’arrive d’être infidèle) … et puis je ne sais pas si elle approuve tant que cela cette politique tellement impopulaire que je soutiens avec tant de conviction – au risque de lasser mes lecteurs …

je la rencontre plusieurs fois par an dans le cadre de mes fonctions de président du centre social au centre-ville de St Priest ; je ne peux pas dire que ce soit toujours un plaisir : elle a un caractère de cochon

mais, après tout, on ne demande pas au premier magistrat de la ville d’être gentil ; on lui demande d’être efficace

et sur ce plan-là, elle a plutôt tout bon : pour ce qui me concerne, nous avons pu mener en 4 ans le redressement d’une structure complètement verrouillée – après 12 ans de non gouvernance – par quelques habitants qui en avaient fait leur fief

trafics de drogue – le pluriel n’est pas une erreur -, violence, détournement de fonds, cercle de jeux, nous avons tout connu (enfin presque : il n’y a pas eu de morts …) et si la gouvernance du centre a été, évidemment en première ligne dans le combat, le soutien de la mairie (et des polices nationale et municipale) a été constant malgré les divers groupes de pression

efficacité donc, lorsqu’il s’agit de sécurité

efficacité encore dans la gestion des finances publiques – l’endettement est faible et maîtrisé et les impôts stables – alors même que les investissements ont été importants et que l’entretien des bâtiments publics est assuré – même des églises (… et ce n’est pourtant pas sa tasse de thé …) !

il y a bien d’autres choses à dire …

je ne me suis pas beaucoup penché sur les programmes ; quelles que soient les promesses des uns et des autres, je sais que celles de Martine David seront tenues

en conclusion, outre le fait que, parce que chrétien, je ne peux pas voter FN (je suis naturellement prêt à m’en expliquer), je n’hésite pas une seconde pour savoir où placer ma confiance

Daniel Gendrin

… déroute …

chez les catholiques, on nous propose un texte tous les jours … ce lundi matin c’était « … nul n’est prophète en son pays … » (dans Luc 4 24-30) – car cet adage bien connu est à l’origine une parole du Christ

révérence gardée – comme l’aurait dit Georges Brassens – c’est ce qui arrive aujourd’hui à Hollande : depuis la fin des 30 glorieuses, la doxa politique en France c’est la croissance par la demande et la distribution de pouvoir d’achat et la doxa de gauche c’est que les entreprises se gavent sur le dos du peuple

moralité, on a vécu à crédit et tué les marges des entreprises – sauf des multinationales puisqu’elles sont essentiellement hors de France

presque tout le monde a fini par comprendre que cela ne fonctionne pas

Hollande se retrouve donc à expliquer aux Français qu’il faut changer : la priorité passe au rétablissement des comptes et de l’État et des entreprises

conséquence : il se prend une volée de bois vert avec ces élections car, après le Christ et Georges Brassens, citons Guy Béart : « … le 1er qui dit la vérité, il doit être exécuté … »

alors oui, ça fait mal … mais on va maintenant savoir si Hollande a la carrure d’un chef d’État : contrairement à l’éditorial du Monde du jour, je prétends qu’il doit tenir le cap ; qu’il trouve – s’il le peut – une communication adaptée, qu’il change – s’il le veut – quelques têtes (encore que …) mais au plan économique, il n’y a pas de plan B : les équilibres des entreprises et de l’État doivent être rétablis

Daniel Gendrin

… énergie électronucléaire : développement ou repli ? … tentative de synthèse …

l’amélioration de l’efficacité énergétique ne se traduira pas par une baisse de la consommation d’électricité (cf. partie 5) et notre parc de centrales vieillit ; la question de savoir s’il faut le renouveler est bien d’actualité

il fournit actuellement une électricité peu chère (50 €/MWh) ; a contrario, le coût de production d’un parc d’EPR approche celui de certaines énergies renouvelables (biomasse, éolien terrestre) à 90 €/MWh (parties 3 et 4) et l’évolution des coûts ne sera pas en faveur du nucléaire

problème majeur des renouvelables : elles sont intermittentes et l’électricité ne se stocke pas ; il en résulte un coût de distribution élevé, l’obligation de suppléer aux trous de production, la nécessité d’adapter le réseau et de surdimensionner les installations

interconnexion du réseau Européen, mise en œuvre des réseaux intelligents, stockage de l’électricité (batteries innovantes, hydrogène, stockage hydraulique, …) autant de technologies qui permettront de pallier à ces inconvénients

le nucléaire présente, lui aussi, des inconvénients : une ressource non renouvelable (100 ans de réserves au rythme actuel, beaucoup moins au rythme futur) à un coût croissant et des déchets dont on ne sait quoi faire – sinon les enfouir …

pour ces 2 raisons, l’énergie nucléaire me paraît être une solution du passé

enfin, on ne peut pas oublier les trois accidents majeurs (URSS, USA, Japon)

en conclusion :

la bonne question n’est pas nucléaire ou renouvelables ; elle est : comment passer de l’un à l’autre et à quel rythme ?

aurions-nous mieux fait dans les années 70 d’investir dans les énergies renouvelables ? la question semble sans intérêt ; pourtant, nous sommes un peu dans la même situation qu’à l’époque : que fait-on pour l’avenir : renouveler le parc ou investir ailleurs ?

la politique à suivre, pour la France, me paraît devoir être :

  1. poursuivre l’amélioration de l’efficacité énergétique
  2. prolonger la durée de vie du parc d’une dizaine d’années
  3. pallier à l’intermittence dans le cadre Européen
  4. et mettre en place un réseau de production d’énergies renouvelables au niveau nécessaire pour prendre le relais du parc nucléaire

la vraie réponse à la question « nucléaire : développement ou repli ? » est donc, à mon avis, « nucléaire : repli différé »

Daniel Gendrin

PS : je prétends qu’il faut fermer Fessenheim sans attendre, parce que les promesses des politiques doivent être tenues et pour qu’on sache enfin ce que coûte réellement le démantèlement d’une centrale

… énergie électronucléaire développement ou repli ? … partie 5 : actualité du débat …

dans les articles précédents, j’ai analysé, en citant mes sources, les coûts de l’électricité issue des énergies renouvelables et nucléaire

mais la question de l’énergie ne se résume pas à une question de coût ; 2 autres éléments (outre la sécurité) entrent en ligne de compte : la disponibilité des ressources et le réchauffement climatique

nous arrivons, par exemple, au bout du pétrole : transports, habitat, industrie, agriculture, nos petits-enfants, ne connaîtront pas dans le même monde que nous : ils devront vivre sur le renouvellement des stocks et non pas sur les stocks eux-mêmes – ce qui est vrai du pétrole est vrai des autres ressources (l’épuisement, par exemple, dans certaines régions, des stocks d’eau souterraine est terrifiant…)

par ailleurs, la consommation des énergies fossiles a engendré un réchauffement de presque un degré au cours du siècle passé, provoquant des phénomènes extraordinaires – au sens propre – dont, par exemple, un relèvement du niveau des océans de, déjà, 17 cm

NB : nous irons de toute façon au bout du pétrole exploitable : le délai est court (30 ans ?) et il faut du temps pour changer le modèle

nous sommes d’ores et déjà engagés dans un double mouvement : amélioration de l’efficacité énergétique* d’une part et transfert du pétrole vers les énergies électrique** et renouvelables*** d’autre part

la question du choix, pour fabriquer de l’électricité, entre le nucléaire et les renouvelables reste donc, plus que jamais, d’actualité ; c’est ce qui explique la passion que soulève le sujet, particulièrement en France

* amélioration facilitée par une augmentation du prix de toutes les formes d’énergie

** y compris un mix électricité/renouvelables (pompes à chaleur, hydrogène …)

*** par exemple la biomasse pour le chauffage de l’habitat

Daniel Gendrin

PS : rappel des objectifs à l’horizon 2020 retenus par le Conseil Européen : 20 % de diminution de la vente d’énergie, 20% d’énergies renouvelables dans la consommation totale, 20 % de réduction de l’émission des gaz à effet de serre (par rapport à 1990)

… quand Guignol monte en ligne …

on sait la raison de  Montebourg au gouvernement : dehors, il rendait impossible le gouvernement Ayrault ; par ailleurs il est populaire, plaisant par ses rodomontades aux colbertistes de tous poils

je suis, comme chacun – il y a désormais moins de libéraux purs et durs – partisan de l’action de l’Etat dans la sphère économique : on sait ce qu’ont donné, en termes de dégâts sociaux, économiques – et maintenant politiques – la dérégulation Reagan/Thatcher et la « main invisible » du marché

encore faut-il qu’elle soit menée avec discernement (ah, nos maîtres jésuites !) …

des exemples d’intervention ? le sauvetage de General Motors ou de Bank of Scotland, le refus par l’Etat Français des alliances entre Siemens et Alstom ou Areva, la prise de participation dans Peugeot ou le soutien apporté à Bouygues pour l’achat de SFR

il ne paraît plus anormal que l’Etat intervienne pour sauver des emplois ou des groupes industriels et qu’il prenne des participations ici ou là

mais empêcher la constitution d’entreprises européennes de taille mondiale, croire que l’État doit devenir un acteur pérenne dans les entreprises industrielles ou vouloir reconstituer des oligopoles me paraissent autant d’erreurs

les allemands peinent culturellement, c’est vrai, à monter des entreprises avec d’autres ; les tentatives d’alliance – autant d’échecs – de Daimler avec Chrysler ou Mitsubishi ou les difficultés d’EADS le montrent à l’évidence mais ce dernier exemple prouve aussi qu’il est possible de les résoudre ; l’histoire dira si le « sauvetage » d’Alstom par Sarkozy ou l’isolement d’Areva étaient des choix judicieux ; en tous cas, à ces occasions, l’Etat Français a empêché la constitution de groupes européens de taille mondiale (comme il l’avait fait beaucoup plus tôt avec Dassault Aviation – d’où la déroute du Rafale)

sauver Peugeot et y prendre des parts ? pourquoi pas ? en sachant qu’il faudra les revendre – avec profit – quand il sera temps : ce n’est pas la vocation de l’Etat d’être un opérateur industriel

enfin je ne vois pas bien la logique de l’intervention pour Bouygues contre Numéricable : revenir à l’oligopole qui a précédé l’irruption de Free dans le paysage, pour faire quoi ? sauver des emplois ? à long terme ? illusion …

… à part soigner l’ego de Montebourg – comme celui de Sarkozy en son temps – et sa popularité (les Français aiment les coups de menton) …

au bout du compte c’est pas Guignol qui gagne … c’est la réalité

Daniel Gendrin