paradoxe : de Gaulle nous a dotés d’institutions sensées assurer la continuité de l’État et de ses politiques et depuis la mort de Pompidou (ça remonte quand même à loin …), nous vivons dans … l’instabilité ministérielle
faites le compte : depuis Giscard, la droite et la gauche se sont succédées équitablement à la présidence et au gouvernement ; mieux, à chaque législative, nous changeons de bord politique
la caricature c’est l’Éducation Nationale : un ministre par an, ou presque (à vérifier, mais peu importe …)
les anglais (5 premiers ministres en 36 ans) et les allemands (3 chanceliers en 32 ans), avec des systèmes politiques et des philosophies sociales pourtant très différents n’ont pas ces difficultés ; les institutions ne font donc pas tout
des effets pervers ? un seul exemple : en 2010, Fillon crée les conseillers territoriaux (élus à la fois au département et à la région) ; en 2012, Ayrault abroge ; en 2014, Valls se propose de supprimer les départements … la gauche a abrogé la mesure qui aurait permis sa réforme …
la règle n’est pas propre à la gauche : sauf exceptions, nos gouvernants abrogent ce qu’ont fait les précédents pour s’apercevoir ensuite que ce n’était pas toujours stupide
tout cela coûte évidemment très cher et favorise, y compris dans les partis de gouvernement, les postures populistes (Montebourg, Copé …)
Védrine disait récemment – Juppé semble dire la même chose et, avant eux, Rocard et évidemment Bayrou (dont c’est le discours récurrent) – que, sur les sujets fondamentaux, les formations politiques devraient chercher le consensus
la simplification du mille-feuille en est un excellent exemple : aucun élu n’y a intérêt mais tous savent – comme le peuple – qu’il faut y passer ; sur ce dossier comme sur quelques autres, il ne faut pas passer en force mais dans le consensus et ce n’est pas ce qui se prépare …
la démocratie est adolescente en France et le peuple bien inconstant …
Daniel Gendrin