… histoire de trains …

je ne sais pas si cette affaire de quais à raboter est un scandale : après tout, le confort des clients sera amélioré ; quand on sait l’entassement qu’ils subissent aux heures de presse … et comment faire pour élargir les trains sans élargir les quais ?

ce prétendu dysfonctionnement aurait-il été évité si le réseau était resté de la responsabilité de la SNCF ? voilà qui n’est pas évident : en admettant que c’en soit un, les exemples ne manquent pas de gaspillages dans les grandes entreprises – privées comme publiques – et dont le coût peut se chiffrer en milliards d’Euros

le débat est ailleurs : les nostalgiques de Saint Monopole Public se saisissent de l’affaire pour prôner le retour en arrière

or le véritable service public, c’est-à-dire le service du public, c’est d’assurer la possibilité à chacun de se déplacer à des conditions accessibles et en sécurité

que le réseau soit confié à un des acteurs du transport (solution allemande) ou qu’il en soit séparé (solution française) n’est pas important ; ce qui compte, c’est qu’il y ait un réseau – sûr, entretenu, développé à mesure des besoins – à la disposition des transporteurs, à un coût acceptable et sans distorsion de concurrence entre eux

l’État va maintenant revenir sur la séparation réseau/exploitant ; encore une fois, on défait ce qui a été fait plutôt que de pallier aux défauts constatés ; paraphrasons le diction : faire et défaire, c’est toujours dépenser

Daniel Gendrin

PS : en la matière, le contre-exemple, c’est la téléphonie mobile : en France ont été développés trois réseaux, couvrant chacun la totalité du territoire – la doxa libérale l’imposait – nous en avons donc payé trois ; un suffisait

lettre d’un catholique à François, Pape,

le texte ci dessous n’est pas de moi ; il est plus long que prévu par les règles de ce   blog ; comme d’habitude, je ne l’ai pas retouché

le sujet est important pour pour tous les catholiques, particulièrement pour ceux qui, parce qu’ils sont divorcés et remariés, sont mis à l’écart dans ce qui est pourtant aussi leur Église

celle-ci réunit bientôt ses évêques sur le sujet ; cette lettre contribue utilement au débat

Daniel Gendrin

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Très Saint Père, Très cher François, Monseigneur.

C’est un Chrétien divorcé-remarié et en souffrance qui vous écrit.

Divorcé, remarié depuis 10 ans, je participe à plusieurs mouvements et actions dans notre Église ; en particulier dans l’accueil des  Chrétiens divorcés.

Mais souvent nous ne sommes pas bien accueillis par certains acteurs de la vie d’Église, nous Chrétiens divorcés. Souvent, des mots, dits avec la meilleure volonté du monde, nous occasionnent de grandes souffrances ; je donne deux exemples qui me touchent particulièrement.

–  La brochure distribuée par la Pastorale de mon évêché aux divorcés non remariés : « Comme tous les baptisés, vous avez à témoigner de la foi qui vous anime et à la nourrir par la prière et les sacrements : réconciliation, eucharistie, mais aussi confirmation et sacrement des malades« .

–  Une très belle lettre de mon précédent évêque, Mgr Daucourt sur l’eucharistie :  » … Peut-on se dire chrétien et choisir dans la Parole de Dieu seulement ce qui nous convient en faisant fi des paroles de Jésus comme celles-ci : « Prenez et mangez, ceci est mon corps … Faites ceci en mémoire de moi » ou « Celui qui me  mange vivra par moi » … En conséquence, je ne vois pas comment, nous pourrions dire ou laisser dire, sans réagir, qu’on peut être chrétien sans participer à l’Eucharistie.  »

Ces évêques nous disent ici que nous ne pouvons pas nous dire Chrétiens, nous rappellent que nous ne pouvons pas accéder aux sacrements… et en même temps, que nous faisons partie intégrante de l’Église. Cette contradiction met tous les catholiques en porte à faux.

Parfois, je me demande « qu’est-ce que cette Église qui me refuse la nourriture, la force que Jésus est venu nous donner (Prenez et mangez en TOUS), cette Église qui refuse de me pardonner alors que Dieu pardonne (Dis une seule parole et je serais guéri) ?

Et je me demande alors ce que je fais dans cette Église qui « oublie » les Évangiles et la Miséricorde !

Notre souffrance est grande. Paradoxalement, elle augmente avec Votre arrivée. Car vos paroles magnifiques sur la miséricorde ou le soin des blessés dans les hôpitaux de campagne sont porteuses d’une immense Espérance. Mais elles « remuent le couteau dans la plaie ».

Oui, Vous parlez d’Hôpital de campagne ! Les divorcés remariés sont des blessés de la vie, profondément. Ils ont généralement vécu de grandes souffrances dans leur divorce, certains se sont fait renvoyer très brutalement. Et lorsqu’ils retrouvent une vie d’amour (qui permet aussi une meilleure vie pour leurs enfants) ils sont largement rejetés par leur Église, au moins dans les actes car le discours est souvent ouvert.

Vous avez suscité un tel espoir qu’il me semble important que vous agissiez dès maintenant.

La position actuelle du Magistère de notre Église (qui scandalise une majorité de fidèles) est à la fois basée sur des textes et étayée. Elle est aussi discutable et discutée par des centaines de théologiens, de prêtres et d’évêques et peut donc être modifiée facilement.
Pour prendre un seul exemple : l’argument le plus employé, le lien entre Mc 10-9 …  » Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !  » et l’interdiction des sacrements (pour les remariés seulement) me semble pour le moins très indirect

Je propose de réfléchir à la pensée du théologien André Naud : « Une condition s’impose pour sortir de l’impasse. Elle consiste à consentir à voir l’enseignement de Jésus sur l’indissolubilité du mariage comme le rappel d’un important devoir moral non pas comme s’il s’agissait d’une loi juridique absolue.

Les divorcés voient trop souvent le Magistère de notre Église comme les scribes et les docteurs de la loi, et pas assez comme les pasteurs chargés de nous guider (Mt 23-23 « Vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité »… ).

Vous parlez de Miséricorde, et notre cœur bondit de joie.

Vous parlez merveilleusement d’hôpitaux de campagne, de soigner les blessés, alors pourquoi attendre encore ?

Avec tout le respect que j’ai pour vous, je vous demande avec insistance de faire évoluer la pratique actuelle vers une possibilité pour nous de recevoir les sacrements.

Il y a sûrement plusieurs chemins, mais vous pouvez mettre en place une pratique provisoire.

Par exemple proposer que  les divorcés qui ont fait un réel chemin de pénitence, de pardon et de réconciliation en parlent avec un prêtre avec qui ils sont en confiance.

Et ce prêtre aura Votre autorisation pour décider qu’il peut leur donner l’absolution et l’autoriser à recevoir le corps du Christ, à vivre pleinement comme des Baptisés .

Les prochains synodes pourraient ensuite préciser cette nouvelle voie.

Je suis convaincu qu’après avoir réfléchi et prié, vous trouverez un chemin pour que nous puissions à nouveau accéder à la vie de notre Église.

Sinon nous restons dans cette situation où les personnes qui vivent un divorce n’ont que deux possibilités : rester seules le reste de leur vie ou bien aimer en étant privés des sacrements et donc privés d’une vie de Chrétien « normale ».

Vous seul pouvez en décider.

Je vous remercie infiniment de votre présence et de vos actions pour notre Église

Bernard BRULEY