le processus d’accumulation du patrimoine :
- lorsque son rendement est supérieur au taux de croissance, le capital croît plus vite que le revenu (évidence mathématique vérifiée par l’expérience)
- le taux de croissance revient en Europe à son niveau normal de moins de 1,5 %
- le rendement historique du capital est de 4 à 5 %
- la thésaurisation du revenu va donc se poursuivre
- par ailleurs, la fortune est répartie inégalement
- le rendement étant fonction de sa taille, l’inégalité de répartition augmente avec le temps
nous allons vers une augmentation et une concentration continues du capital
l’exception historique: les 30 glorieuses
la période qui sépare les 2 guerres mondiales a vu fondre le patrimoine européen : sa valeur passe, en France, de 7 ans de revenu national en 1914 à 3 ans en 1945
elle est aujourd’hui remontée à un peu plus de 6 ans
en parallèle, la répartition du capital a évolué, au profit de la classe moyenne (qui en possède 30 %) et au détriment de la classe supérieure (qui n’en détient plus que 65 %)
nb : les périodes de forte croissance sont favorables à l’émergence d’une classe moyenne (phénomène qui se constate en Chine aujourd’hui)
l’enjeu des décennies qui viennent – celles de nos petits-enfants – est de savoir si cette répartition subsistera ou si nous revenons au monde de Balzac ou de Voltaire, quand les 10 % les plus riches possédaient 90 % de la fortune
selon Thomas Piketty il ne faut pas compter sur une force de rappel naturelle : sans action correctrice, l’accumulation et la concentration du capital conduisent à un monde propriété de quelques-uns
Daniel Gendrin
à suivre : partie 3 : les revenus