vous trouverez ci dessous un texte de Vincent GENDRIN, fils de l’un de mes frères et médecin ; fidèle aux règles de ce Blog, je le publie sous sa responsabilité et sa signature
je donnerai mon avis ailleurs ; merci à chacun de contribuer au débat
Daniel Gendrin
PS : il me demande de mettre le lien qui conduit au site « soulager mais pas tuer » ; je ne le fais jamais … inutile donc de m’envoyer des textes qui ne seraient pas de vous ou qui ne respecteraient pas les règles de ce blog (longueur, intelligibilité, respect …)
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Chers amis,
Toujours sur ce sujet qui me tient particulièrement à cœur, je me permets de vous faire passer ce mail.
Il est porté par un collectif qui défend des idées supers:
– meilleure formation des soignants pour accompagner la fin de vie,
– développement des soins palliatifs,
– lutte contre toute forme d’acharnement thérapeutique,
– mise en œuvre de tous les moyens pour soulager la souffrance, même si cela doit conduire à utiliser des médicaments qui peuvent, par leurs effets collatéraux, réduire la durée de cette période de fin de vie…
Tous ces élément existent déjà dans la loi Léonetti de 2005, votée à l’unanimité à l’époque, mais qui est parfois insuffisamment connue et appliquée.
Ce collectif lutte aussi contre cette catastrophe que représenterait la légalisation de l’euthanasie dans notre pays:
– en détruisant la confiance médecin – patient (les personnes âgées ou malades oseront-elles encore se confier à son médecin d’un peu de déprime ou de lassitude de vivre, avec le risque que celui-ci réponde: pas de problème, je m’occupe de tout ! J’exagère à peine !)
– en soumettant les personnes faibles à un chantage affectif terrible (êtes-vous sûrs de vouloir imposer à votre famille l’épreuve de venir vous voir décliner à l’hôpital, alors qu’on pourrait vous faire partir « dignement » ?)
– en soumettant les soignants au même chantage: alors que les lits d’hôpitaux sont bien occupés, que les soignants sont de plus en plus sollicités auprès de personnes dépendantes, que la sécu est en déficit, ne devrait-on pas « encourager », tous les patients âgés ou en déclin, à « libérer des places » !)
Le gouvernement à clairement exprimé qu’il voulait aller progressivement vers l’euthanasie, quitte « à procéder par étape », sans employer les mots qui fâchent, dans le « consensus », car dit-il, c’est la volonté des Français.
Mais il faut arrêter de faire croire aux gens qu’il faut choisir entre souffrir et mourir dignement.
En effet : 90% des Français se disent favorables à l’euthanasie, mais il faut dire qu’on leur pose la question de façon erronée, par rapport à la réalité: « si vous étiez atteint d’une pathologie incurable, responsable d’une souffrance importante que rien ne peut soulager, seriez-vous favorable à ce qu’on mette fin à vos jours ? ». Je suis même surpris que 10% des gens répondent non !
Lorsqu’on pose la question de façon plus conforme à la réalité, deux tiers des Français se disent favorables à des soins palliatifs qui leur permettraient de vivre leur fin de vie en soulageant leurs souffrance.
Aidez-nous à éviter cette catastrophe, que nous préparent un certain nombre de décideurs, poussés par des associations de lobbying comme l’ADMD.
Les soignants sont là pour protéger la vie, et pour accompagner, écouter et soulager les souffrances, par pour faire du suicide assisté ni pour supprimer les problèmes, en supprimant le patient. On euthanasie certains animaux, car nous n’avons pas les moyens de leur éviter des souffrances en fin de vie. Nous avons ces moyens pour nos semblables, et nous devons les développer !
Merci pour votre écoute, et peut-être votre aide.
Bien amicalement.
Vincent GENDRIN
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Bonjour,
C’est un sujet qui me tient à cœur pour avoir – entre autre contact avec la mort – accompagné mon compagnon dans son cancer pendant 3 ans avec une équipe à son écoute et à la nôtre qui lui a permis une mort digne et accompagnée.
Je vous conseille de lire le dossier du Monde de ce samedi 7 mars pour vous faire votre propre opinion.
Ce qui me paraît a minima essentiel et urgent est que chacun ait l’assurance pour ses proches ou lui, quel que soit le lieu de sa fin de vie, de pouvoir bénéficier d’une équipe médicale formée aux soins palliatifs et d’une écoute active de bénévoles. au-delà de l’insuffisance de moyens il y a aussi le problème que j’ai vécu, de chefs de service qui ne veulent pas laisser les équipes palliatives interférer dans leurs services!!!
Il me semble important aussi de ne pas voir cette question qu’à travers le prisme médical.
Plutôt que de se battre sur des notions complexes (l’euthanasie, l’euthanasie palliative ou le suicide assisté) sans avoir le vécu des équipes qui accompagnent ces situations complexes et peuvent conseiller le législateur, ne faudrait-il pas déjà approfondir deux débats connexes qui sont à notre portée de bien-portants (?) vieillissants:
– celle évoquée par Vincent de l’emprise croissante de la rentabilité économique sur l’hôpital, les soins ou les EHPAD
– celle plus complexe des conditions de fin de vie sans maladie grave …mais sans envie de vie (je vous conseille une après-midi dans une EHPAD, je l’ai fait souvent récemment en compagnie de ma sœur frappée d’un parkinson foudroyant…) Jusqu’où faut-il soigner à tout prix des « bobos » qui à 90 ans nous auraient, il y a quelques années, fait « naturellement » franchir le cap de la mort.
Cordialement Claire
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