… adapter le modèle …

je prétends (cf qu’avons nous fait au bon Dieu ?) que depuis 40 ans nous n’avons pas compris que dans un monde à faible dynamique démographique, la croissance se réduit à ce que permettent les gains de productivité et qu’il est illusoire de vouloir retrouver les taux connus pendant les 30 glorieuses

de fait, la croissance n’est plus au rendez-vous, même si on peut la prévoir à 1 / 1,5 % soit entre 35 et 56 % sur 30 ans – une génération – ce n’est pas si mal ; c’est le gain de pouvoir d’achat que l’on peut attendre pour nos enfants, si chacun en bénéficie

prenons comme hypothèse que l’on ne souhaite pas, en Europe, laisser l’immigration changer la donne démographique

à moyen terme, c’est assez simple :

dans un monde quasi stable, les investissements se réduisent au renouvellement ou aux mutations, l’endettement et le déficit budgétaire doivent tendre vers zéro,  ; la production augmentant peu, le volume de travail tend à diminuer – les gains de productivité se répartissant entre l’une et l’autre

le choix entre répartition du volume de travail entre tous et maintien d’une partie de la population hors jeu – moyennant un revenu de subsistance – reste le même qu’aujourd’hui

en fait, il faudra, si l’on veut que le nouveau monde soit vivable, mener – parallèlement à la mutation évidemment nécessaire pour veiller à la sauvegarde de la Planète – une politique qui permette la réduction des inégalités et la maintenance des biens publics

Daniel Gendrin

*Keynes dont tout le monde nous rebat les oreilles pensait qu’en l’an 2000 on travaillerait 3 heures par jour ; il ne prévoyait peut-être pas une telle augmentation de la prospérité mais n’a sûrement pas prévu qu’on choisirait de répartir comme on l’a fait le travail entre insiders et outsiders

… population, croissance, immigration …

ce que j’ai retenu des écrits d’Alfred Sauvy (ça ne nous rajeunit pas …) : une politique nataliste assure la prospérité du pays

Thomas Piketty explique l’atterrissage de la croissance par la fin du rattrapage des années noires et la faible augmentation de la population

la baisse de la fécondité des femmes dans le monde s’explique – outre leur accès à l’éducation – par la réduction de la mortalité infantile : le besoin d’enfants diminuant, l’humanité régule les naissances ; ce mouvement, naturel, est facilité par les moyens de contraception

l’hystérésis explique l’expansion des populations que l’on constate encore en Afrique

quant au lien croissance du PIB / croissance de la population, si se référer à Alfred Sauvy ou à Thomas Piketty ne suffit pas, les exemples, pour les pays développés, du Japon – dont la population et l ‘économie stagnent depuis 20 ans – et des États-Unis – dont la croissance économique est tirée par celle de la population – en sont des signes clairs

il faut augmenter l’immigration et avoir plus d’enfants ou s’adapter à la nouvelle donne

si les États-Unis choisissent la première solution, l’Europe et le Japon stagnent sans adapter leur modèle*

encore un mot sur l’immigration :

  • 300 000 clandestins entrent en Europe par an ; si le solde net est de 250 000, cela fait 0,5 pour mille habitants

  • en France, le solde net des non clandestins est de 90 000 personnes soit 1,5 pour mille

au total, dans l’Union, le solde migratoire est d’environ 2 pour 1000 ; c’est aussi le taux d’augmentation de la population : sans les immigrés, la population de l’Union Européenne stagnerait … et vieillirait …

… l’immigration-problème, thème rendu populaire par le FN et le Sarkozy-de-Buisson est un écran de fumée …

Daniel Gendrin

* j’y reviendrai