… les musulmanes et leur foulard …

ça leur passera avant que cela ne nous reprenne : cette phrase – qui parfois, je le sais bien, énerve prodigieusement – résume ma pensée

d’abord la deuxième partie (« avant que cela ne nous reprenne »)

dans les années 40 ou 50, nos mères ne seraient pas sorties dans la rue « en cheveux » : cela « ne se faisait pas » ; qui de son chapeau, qui de son « fichu » ou de son « foulard », une femme sortait la tête couverte

c’était une injonction coutumière issue d’un précepte religieux remontant, pour ce qui nous concerne, à St Paul et à la tradition juive : une femme doit avoir le maintien modeste et couvrir ses cheveux

je n’imagine pas une seconde mes filles se laisser à nouveau imposer – sinon par la mode – une coutume de cette sorte …

passons au corps de l’affirmation (« ça leur passera »)

pas aveugle, je sais, pour être souvent dans la rue, que le voile des musulmanes est plus porté et plus visible qu’il y a quelques années, y compris chez les jeunes

imposé par la pression sociale ou la famille ou choisi par la jeune fille, elles se soumettent à l’injonction même à laquelle se soumettaient nos grand-mères

ce mouvement de réappropriation d’une coutume sociale ne se limite pas au port du voile (nourriture Hallal, respect du Ramadan, …) ; il correspond, pour la population musulmane vivant en France, à une volonté de se faire reconnaître comme telle

ça leur passera à mesure que sera actée par les non musulmans la présence de l’islam comme une religion française

la désaffection viendra des femmes : elles jetteront le foulard aux orties, comme l’ont fait les chrétiennes et pour les mêmes raisons, dont le refus de la domination des hommes

Daniel Gendrin

PS : un ami médecin nous disait récemment, dans sa clientèle, la très grande proportion de jeunes femmes françaises d’origine arabe ou turque qui divorcent, refusant de vivre avec celui, venant du bled, que leur ont imposé leurs parents …

… électricité solaire, intermittence et stockage …

le parc nucléaire finira bien par s’arrêter, même si – comme c’est probable – sa durée de vie est prolongée de 10 ou 20 ans

devoir le remplacer n’est pas une hypothèse : l’efficacité énergétique ne fera pas tout, d’autant qu’il faut – dans un délai comparable – remplacer le pétrole dans le transport

le coût de production des énergies renouvelables est maintenant abordable – celui de ma minuscule installation solaire est comparable à celui d’un EPR, soit 9 cts du KWh !

reste à régler – surtout pour le soleil et le vent – la question de l’intermittence

parce qu’il faut que le courant soit disponible aux heures où les gens en ont besoin

Telos – vous ne connaissez pas Telos ? allez-y, vous ne serez pas déçu – publie le 20 mai un article (lien) sur le Powerwall de Tesla, cette batterie destinée à stocker la production d’installations de petite et moyenne puissance

je ne partage pas toutes les conclusions des auteurs mais l’article fait le point des solutions de stockage de l’électricité et renvoie à une étude passionnante du CEA sur le sujet

revenons à Tesla : la batterie, de capacité 7 KWh, est proposée à 3 000 € ; supposons-lui une durée de vie de 20 ans ; comme je prévois d’amortir mon installation sur 40 ans, il faudrait 2 batteries sur la durée, soit un investissement de 6 000 €

ma dernière acquisition de panneaux a coûté 12 000 € et produit 8 KWh par jour

supposons que – systématiquement et partout en Europe – l’achat d’un kit solaire inclue celui d’une batterie et que le principe reste celui du raccordement au réseau, on parvient à un KWh à 13,5 cts d’€ avec une capacité de stockage équivalente à près d’une journée de production

en tenant compte des baisses à venir, ce coût reviendra dans moins de 10 ans au niveau de celui de l’EPR – stockage inclus

NB : en fait, l’autonomie d’une telle installation imposerait 3 jours de stockage (cf. article de Telos) mais ce ne sera nécessaire que lorsque la production solaire ne sera plus marginale dans le mix français soit dans 20 à 30 ans ; d’ici là les données économiques (prix du stockage) auront changé

mais il faut que l’incitation tarifaire passe progressivement de la production au stockage : pour l’instant, l’intérêt des producteurs est de vendre sans stocker

Daniel Gendrin

… l’électricité solaire ; point sur les coûts …

nous avons 2 installations de panneaux photovoltaïques

la première installée il y a 7 ans

  • investissement (17 000 €) subventionné à 50 %
  • production annuelle 2,4 MWh
  • contrat – de vente de l’électricité à EDF – de 25 ans
  • prix de rachat par l’entreprise : 55 cts du KWh (4,5 fois le tarif public)
installation amortie en 7 ans
rentabilité pour nous : de 3,5 à 4 %, pour un placement de long terme et sans risque

la deuxième vient d’être installée

  • investissement (12 000 €) non subventionné
  • production annuelle prévue : 3,24 MWh
  • contrat de 20 ans
  • prix de rachat : 27 cts (50 % du précédent, 2,25 fois le tarif public)
installation amortie en 12 ans
rentabilité prévisible pour nous : entre 2 et 3 %

au total, si on prévoit une augmentation du tarif public de l’électricité de 3 % par an – probable compte tenu des besoins en financement d’EDF – le prix de rachat garanti sera au niveau du tarif public à la fin du contrat

la collectivité s’y retrouve-t-elle ?

  • nous aurons investi 20 500 € pour produire de l’électricité en France
  • à un coût de production équivalent à celui d’un EPR (9cts du KWh)
  • parce que ces installations sont marginales dans le mix français, l’intermittence n’a actuellement aucune conséquence financière négative pour la société
  • nous aurons contribué à la baisse des coûts
  • et à la préparation de l’avenir pour EDF (distribution à partir de producteurs diffus)

les consommateurs payeront environ 40 % de la 2ème installation – la différence prix de rachat / tarif public est imputée aux factures de chacun

c’est à comparer aux 30 % des investissements du premier parc nucléaire payés par le contribuable au titre de la Recherche et Développement (R&D) : 18 Mds€ – non comptabilisés par EDF, selon la Cour des Comptes, dans le coût de production

développer le réseau de production / distribution du futur ne se fera pas sans investissement public ; et ce prix sera payé quelle que soit la solution choisie

les ENR produisent maintenant à un coût comparable à celui du nucléaire futur – en admettant qu’on soit réellement capable de développer celui-ci, ce qui n’est pas prouvé à ce jour – la question est : peut-on se permettre d’investir en R&D dans les 2 systèmes ?

la bataille fait rage entre les tenants de l’un et de l’autre ; l’évolution des subventions sur le solaire laisse à penser que la balance penche actuellement plutôt vers le nucléaire

c’est sans doute une impasse

Daniel Gendrin