encore un texte qui n’est pas de moi
je suis un chrétien assidu mais assez distrait et il n’est pas rare que je n’aie qu’un souvenir très approximatif des homélies (… autrefois on disait sermon… ndlr) une fois la messe finie
je me suis bien retrouvé dans celle-là – qui survient à un moment riche de mon chemin de Foi – et j’en ai demandé la transcription ; je vous la sers tel qu’elle est … même si c’est un peu long …
curieusement, je me retrouve sur les 4 chemins dessinés – même si certains me sont évidemment plus familiers que d’autres
ça intéressera quelques-uns de mes amis, peut-être pas ceux que l’on croirait …
Daniel Gendrin
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… Devant les hauts murs du scepticisme, je repère 4 portes d’entrée dans la foi, même si, bien entendu, chacun de nous a son passage secret vers Dieu.
1 – La porte de la raison.
Elle interroge l’intelligence. Pour étayer cet argument, ma foi rejoint celle de Descartes, de Voltaire ou de Pascal en son fameux pari ; [elle] rejoint beaucoup de scientifiques qui sont pratiques et pragmatiques, mais aussi tous les chercheurs émerveillés par le monde.
On a beau admettre le rôle du hasard et de la nécessité, maîtriser en partie les lois de l’évolution, remonter aux implosions initiales et calculer les fins programmées, il reste que la contemplation de l’univers, l’infinie complexité du vivant et l’ignorance de la source première, supposent un « grand architecte ou un grand horloger ».
Même la « théorie du Tout » qui prétend se passer de Dieu, laisse ouverte l’hypothèse que ce « Tout » puisse être Dieu, et n’épuise pas le mot du philosophe Leibniz : «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?»
Face à ceux qui doutent, je parie, comme Pascal, sur un avenir éternel, davantage que sur un néant définitif. « Puisqu’il faut choisir, pesons le gain et la perte, en prenant choix que Dieu existe. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc, sans hésiter, que Dieu est. »
2 – La porte du mystère.
A l’inverse des précédents, il y a ceux qui disent. « Moi, j’ai la foi du charbonnier », que je traduis ainsi : « Vous nous fatiguez avec toutes vos grandes questions philosophiques et théologiques compliquées : la foi est un mystère qui s’accueille sans preuve. »
Et ils me citent la belle histoire du paysan d’Ars que le saint curé trouvait parfois en train de prier au fond de son église : « Je l’avise et il m’avise » ; « Je regarde le Christ sur la croix, je le devine au tabernacle, et il me regarde ».
C’est la foi secrétée par une évidence intérieure où le mystère ne demande pas d’explication. Elle est posée « une bonne foi pour toutes » dans la gratuité, la cordialité et l’infinie confiance que nous mettons en tous les témoins croyants qui nous ont précédés.
3 – La porte de l’expérience.
Elle s’ouvre lorsque le dépassement de ce qui est contingent et matériel nous fait accéder à l’étonnant espace spirituel qui est en nous. […] rejoint la multitude des croyants et des « mal croyants », qui font le constat de la puissance de la vie et de l’amour au cœur même de leur existence.
Cet amour de la vie et cette foi en l’amour les situent d’emblée dans un univers spirituel qui dépasse de loin la banalité des choses, l’instinct du monde animal et l’ordinaire de « la chair », comme dit Saint Paul. « Je ne comprendrai jamais ceux qui mangent, boivent et dorment, qui gagnent mille écus par an, et qui appellent cela « vivre » ! » disait le dominicain Lacordaire.
L’expérience vécue de tout ce qui se renouvelle après tant d’échecs, de ruptures, de dépressions, de mensonges ou d’erreurs, nous fait aimer la Vie. La contemplation des renouveaux, des gestations, des naissances, des libérations, des créations, des communions, des espérances et des courages, de tout ce qui se guérit, s’ouvre et s’invente, nous parle de résurrection.
Si nous pouvons ici-bas entrevoir les signes nombreux de transfigurations multiples, la résurrection devient alors une logique décisive, qui s’inscrit après la plus radicale des ruptures, celle de la mort. La vie spirituelle foisonnante qui nous forme et nous transforme peut-elle mourir ? Je crois que « non », et je soupçonne ceux qui répondent « oui » d’être de « mauvaise foi » !
4 – La porte de la rencontre :
c’est « la Rencontre » avec cet homme étonnant, Jésus, qui nous parle de vie et d’amour et qui nous propose un chemin de relations intelligentes, de beauté, de bonté, de justice et de paix.
Comparé à de multiples traditions, que par ailleurs je respecte et dont je pense que beaucoup sont proches du christianisme, il me parait que le chemin de Jésus assure les fondements les plus humains qui soient, dans l’ordre du respect et de la liberté.
Or ce Jésus, qui me parle bien de l’Homme, me parle « aussi » de Dieu, Père de tendresse qui m’espère et qui m’attend. Si je suis capable de suivre Jésus en bon humaniste, pourquoi refuserais-je de le suivre « aussi » quand il me désigne la source de ce bonheur qu’est Dieu, et dont il me promet la vision dans une vie éternelle ? La foi est alors adhésion sereine et confiante à la Parole du Christ-Jésus .
C’est l’histoire de cet homme de 40 ans, en forte dépression à la suite de lourdes
tâches et de nombreuses contrariétés. Obligé au repos et aux antidépresseurs, il ne fait plus grand-chose, jusqu’au jour où, allongé sur le lit, lui revient à l’esprit et avec force le mot de Jésus : « Lève toi et marche ! » Il s’est levé d’un bond, a supprimé toutes les drogues et n’a jamais plus souffert de dépression. Non pas : « Je te sauve », mais « Ta foi t’a sauvé ! »
Jésus est « La Porte ». Son Esprit en nous est force inouïe de vie et d’amour. Laissons le donc accompagner tous les passages que nous avons à faire en ce monde, jusqu’en l’autre. C’est l’Esprit de Pentecôte qui prolonge et affermit le don de Pâques.
P. Michel Clemencin. Avril 2015
Pourquoi aspirer à une vie éternelle? L’Homme est-il si imbu de ce qu’il est qu’il ne puisse admettre sa disparition complète???
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Corinne,
tu ne m’embêtes pas, au contraire
le désir de savoir ce qui se passe après la mort est commun à tous, la question de tes enfants en témoigne
nous avons de la peine à accepter d’être mortels
et qu’après la mort on soit mangés par les vers, j’en conviens bien volontiers
cela dit, il y a eu il y a 2 000 ans une bande d’hommes et de femmes qui ont suivi un prophète
celui-ci a été crucifié
ils ont ensuite témoigné (ou prétendu, comme tu voudras) qu’ils l’ont rencontré vivant après sa mort
ces faits sont historiques, ce sont des choses qui se sont passées
ce que l’Histoire ne dit pas, c’est la réalité de l’événement au cœur de l’affaire : illusions collectives et individuelles ? mensonge ? vérité ?
on peut difficilement croire au mensonge ou au plan machiavélique : ces hommes et femmes – qui étaient plutôt des pauvres gens – ont en général été trucidés à cause de ce témoignage ; on peut imaginer que beaucoup d’entre eux se seraient rétractés s’ils avait su véhiculer un mensonge et, comme plan, c’était quand même un peu osé : faire croire à une résurrection …
reste la sincérité …
nous ne savons que cela : des hommes et des femmes (d’abord des femmes …) ont « vu » Jésus vivant après sa mort – en général ils ne l’ont pas reconnu de prime abord – et à cause de cela ils ont changé de vie et ont donné (pour certains au sens propre) leur vie
qu’est ce que cela veut dire ? comment cela s’est-il fait ? qu’ont ils vu précisément ? nous n’en savons rien
reste la confiance : la foi en la résurrection – d’où découle la foi en la vie éternelle – s’appuie sur – et seulement sur – ce témoignage : nous croyons qu’il s’est passé après la mort de Jésus quelque chose qui a fait dire à certains de ses amis qu’ils l’ont « vu » vivant
c’est bien entendu quelque chose d’aberrant et je comprends parfaitement que tu puisses ne pas y croire
supporte simplement que cela soit au cœur de nos vies, à nous autres chrétiens
Cordialement,
Daniel
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