… la guerre des mots …

on trouvera ci dessous la transcription des quelques mots que j’ai prononcés à l’orée d’un repas dit « tous pays » donné au Centre Social de l’Olivier jeudi, presque une semaine après le massacre de ce vendredi 13 novembre à Paris _______________________________________________________________________

je ne voudrais pas vous couper l’appétit mais l’actualité impose quelques instants de gravité

nous le savons, la France est en guerre, à l’extérieur mais aussi à l’intérieur de ses frontières

si nous n’avons aucune volonté d’intervenir sur le terrain militaire, nous, adhérents de l’Olivier, quelle que soit notre origine et notre religion – ou notre non religion – nous sommes pourtant en première ligne : ce sont nos enfants, musulmans ou pas, que l’ennemi veut transformer en robots

ces enfants, l’ennemi les attire par des mots

cette guerre, pour partie, se gagnera sur les mots

vous le savez, à l’Olivier, nous avons deux expertises : les mots et le lien social ; depuis toujours nous parvenons – en particulier par le mot – à promouvoir ce lien social sans lequel notre société, fragile, se délite et que cherchent à briser ces gens-là

jamais nous n’avions été aussi inspirés : quand nous avons, il y a un an, choisi le mot courage pour nous guider cette l’année et quand nous nous sommes fixés l’ambition de contribuer à faire des habitants des citoyens, nous ne savions pas à quel point nous avions raison

nous sommes donc en première ligne et nous allons y rester, parents, éducateurs, animateurs, direction, bénévoles, administrateurs, nous allons plus que jamais écouter, voir, faire parler et nous allons aussi parler, dire le bonheur de la vie, même difficile, parce que c’est cela, avant tout, que nient ces gens-là

cette guerre est menée par des policiers et des militaires ; elle le sera aussi, sur le front des mots – qui n’est pas moins important – par l’ensemble des adhérents de l’Olivier …

nous allons rester en silence un instant puis Alexandra vous présentera le groupe qui nous nourrit aujourd’hui ; reprendre la fête sera notre premier acte de résistance

Daniel Gendrin

2 commentaires sur “… la guerre des mots …

  1. Bonjour,
    Je lis régulièrement vos articles pour lesquels bien souvent j’adhère ou pour lesquels je ne suis pas toujours d’accord, mais c’est là la liberté d’expression et la force du débat….. en tous les cas ils permettent le réflexion et l’ouverture d’esprit.
    Je fais partie et notre famille fait partie par sa vie de cette France qui résiste de tous les façons qui sont possibles….
    Depuis plusieurs jours j’entends dans les médias et c’est aussi ce que vous dites…. faire la fête ….. premier acte de résistance…… C’est vrai c’est un bel acte….
    Mais enfin quand parlera t-on de tous ces travailleurs, jeunes et moins jeunes qui tous les matins depuis lundi et bien avant même continuent d’aller travailler en prenant le métro ou le RER, le TGV ou le THALYS…..
    Cet acte de résistance là personne n’en parle et pourtant il est tout aussi important que celui des terrasses…..
    Nous étions à Paris le vendredi 13 à une dizaine de minutes à pied des attentats et pour nous qui avons vécu dans la capitale pendant une décennie nous retrouvions avec beaucoup d’émotion les terrasses animées du vendredi soir notamment lorsque chacun après une semaine de travail bien souvent difficile se détend dans la rencontre et le partage…. Lundi matin revenus en province nous avons prié pour nos enfants et tous les parisiens dont nos enfants qui malgré tout particulièrement inquiets reprenaient le métro ou un transport en commun pour assurer un travail… ce même travail qui par ses cotisations de toutes sortes permet à notre pays de faire face une grande part de la solidarité sociale….
    On oublie trop souvent dans les médias, dans les associations, dans nos Eglises tous ces citoyens qui avancent, qui endurent, qui par leur courage du quotidien permettent une grande partie des actions que nous faisons dans notre pays…..
    Mon propos n’est en aucun cas, soyez-en sûr, d’opposer une France à une autre mais plutôt celui que l’on n’oublie pas une France par rapport à l’autre, afin que tous les Français sans aucune distinction soient reconnus dans leur actions personnelles et dans leur vie….. unis dans leurs actes de résistance quels qu’ils soient.

    Christine et Guy Beslin
    Amis de Jacqueline et François Gendrin

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    1. Christine,

      je partage le fond de ce que vous dites et l’émotion que vous partagez
      je n’ai évidemment pas la prétention de faire le tour des questions

      merci de votre réaction

      Daniel Gendrin

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