j’ai, comme chacun, pleuré les morts ce vendredi
mais tout le monde savait qu’un jour ou l’autre il y aurait des morts ; jusqu’ici, les services spéciaux, l’amateurisme de terroristes, le courage de héros ordinaires et … la chance … nous en avaient préservés ; il eût été miraculeux qu’on y échappe toujours : on ne fait pas la guerre impunément
car nous sommes en guerre depuis – soyons modestes, on pourrait remonter beaucoup plus loin – 2001 : Daech a pris la suite d’Al-Qaïda dont l’ambition – qui était de détruire l’Amérique – l’a conduite à l’échec
la vision a d’ailleurs gagné en modestie : elle se limite, pour l’essentiel, à se tailler un royaume sur les restes de l’Irak et de la Syrie et à y imposer un ordre moyenâgeux
en septembre 2001, mon avis était que la réponse adaptée était une guerre, déclarée mais discrète, menée sur le terrain par les services secrets – un peu ce que fait Obama avec ses drones (je n’avais évidemment pas pensé aux drones) – ; elle aurait permis d’éliminer les protagonistes du crime sans déstabiliser la région ; … c’était sans doute trop subtil pour Georges W Bush
nous sommes intervenus par solidarité – un allié était attaqué – parce que nous savions qu’Al-Qaïda – son ambition était planétaire – ne s’arrêterait pas aux tours jumelles et parce que nous pensions que les Talibans étaient des barbares dont il fallait débarrasser les afghans
erreur ? sans doute, puisqu’il a fallu repartir sans avoir gagné la guerre
je raccourcis ; nous sommes ensuite intervenus – contre les mêmes sous d’autres oripeaux – au Mali ; si la partie n’est pas gagnée, elle n’est pas perdue non plus
enfin, nous bombardons Daech en Irak puis en Syrie depuis plusieurs mois ; ces interventions, qui gagnent en ampleur, ont d’abord été modestes ; elles n’en sont pas pour autant indolores et font des victimes civiles
payer le prix du sang était inévitable
Daniel Gendrin
prochain article : … la guerre, maintenant chez nous …
On pouvait s’y attendre.
Mais cela fait mal.
Il faut lutter, dedans comme à l’extérieur.
Plutôt que d’attendre à chaque fois l’étape suivante, on peut déjà se projeter un peu : il y aura de nouveaux attentats, des ministres atteints, un stade, un centre commercial ou un marché de campagne… Il faut donc dès maintenant prendre les mesures, et accepter la nouvelle société qui vient plutot que se la voir imposer progressivement.
Il faut également continuer à vivre. La gestion de l’alerte imminante à Bruxelles pose d’ailleurs question. Quelques attaques, finalement pas si difficiles à monter, toucheront quelques centaines de personnes. Mais cela ne doit pas disloquer la société, ni la transformer en profondeur.
Enfin il faut faire le lien entre les terroristes, et leur matrice, la lecture salafiste de l’Islam. Le Qatar et l’Arabie Saoudite sont très peu investis dans la lutte contre daesh, et ne reçoivent aucun migrants Syrien… Ils pronent sur leur sol la même idéologie à quelque chose près. Il faudrait peut être le leur faire remarquer, et lutter culturellement et idéologiquement, avec l’appui des musulmans modérés (normaux, apaisés, courants, majoritaires..)
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