les désorientés, note de lecture
le livre est d’Amin Maalouf et je m’y retrouve … plutôt bien …
ne parlons pas du style : je ne suis pas critique littéraire ; disons que l’auteur cède à la mode d’écrire un livre à 2 voix, la sienne et celle du héros ; cela dit, il le fait avec un tel brio que le pavé se lit en quelques soirées … quand on arrive à le laisser reposer tout ce temps
ne déflorons pas l’histoire : je n’ai pas le talent nécessaire et veux laisser la surprise ; pour simplifier, le livre raconte l’organisation, autour de la dépouille de l’un d’entre eux, des retrouvailles d’un groupe d’amis de la montagne libanaise qui se sont plus ou moins perdus de vue depuis 20 ans
on comprend un peu mieux – sous la plume d’un expert – les guerres du Liban dans leur complexité, l’humiliation des arabes – qui vont de défaites en défaites depuis 4 siècles, les conséquences de l’invasion juive en Palestine, …
on assiste aux retrouvailles de ces adultes libanais chrétiens, juifs ou musulmans d’origine qui se parlent en arabe et sont, pour la plupart, a-religieux
on comprend l’amertume vis à vis de leurs camarades de ceux qui sont restés sous les bombes et celle de ceux qui se sont exilés, innocents de tout crime mais coupables d’abandon
on retient aussi quelques notions intéressantes, comme cette « année de l’inversion » qui, en 1978/1979, bouleversa le monde de multiples révolutions, entre autres : islamique en Iran ; conservatrice en occident ; capitaliste en Chine ; réactionnaire en catholicité …
ajoutez une écriture époustouflante, une très belle – et très originale – histoire d’amour, une description de l’écrivain assidu à sa table de travail … oui, ce livre a tout pour plaire
je vous laisse sur une citation : « dans un monde dominé par le veau d’or, je ne suis pas sûr que la priorité des priorités soit d’expulser Dieu … »
… je m’y retrouve, bien sûr …
Daniel Gendrin