… alors, du papier de Védrine, on en fait quoi ? …

dans … Brexit or not Brexit … j’ai commenté le résultat du référendum britannique ; j’y mentionnais l’article d’Hubert Védrine dans Le Monde : Il faut un compromis historique entre les élites et les peuples pour relancer le projet

vous avez été quelques-uns à souligner son intérêt

Védrine dit l’évidente dégradation de l’image de l’Union Européenne dans l’esprit de la majorité de sa population et constate le risque de son délitement

les explications qu’il en donne sont assez consensuelles ; je n’insiste pas

condamner l’irresponsabilité des peuples est illusoire et les payer de mots improductif

renonçant à convaincre les irréductibles, Védrine propose – pour renouer le contact avec les sceptiques – de remettre à plat le projet Européen en 4 étapes – je ne reviens pas sur le détail des propositions ; chacun se reportera au texte avec profit :

  1. une adresse aux peuples proclamerait une pause dans la construction européenne
  2. la France et l’Allemagne – on pourrait préférer les 6 fondateurs (ndlr) – inviteraient les Etats volontaires à une conférence destinée à dresser un bilan critique de l’Union et à en redéfinir les fondamentaux
  3. en serait issu un texte politique de conclusions
  4. un référendum le même jour dans chaque Etat participant validerait ce texte et confirmerait – ou non – l’engagement sur cette nouvelle base des peuples ainsi consultés

mon sentiment :

la démarche ne peut se confondre avec celle qui a abouti au référendum de 2005 : il s’agirait de soumettre à l’approbation des européens un texte simple portant seulement une volonté politique

après le référendum britannique et compte tenu du risque que les extrêmes font courir à nos démocraties, les premières réactions de nos dirigeants ne paraissent pas à la hauteur

enfin, il me paraît difficile de ne pas, à un moment ou à un autre, re-valider le projet européen en interrogeant les peuples eux-mêmes

j’aimerais que vous commentiez cette proposition

nous pourrions ensuite tenter de monter une campagne d’opinion sur cette base en s’appuyant sur les outils spécialisés des réseaux sociaux

Daniel Gendrin

 

… orphelins …

… Rocard, c’est un peu le grand frère qui s’en va …

on l’a suivi jusque dans ses errements – je me souviens de cours de marxisme dispensés par le  PSU – on l’a aimé jusque dans ses outrances

Lucky Luke de la parole, il pensait plus vite que son ombre ; il était, paraît-il, la terreur des interprètes ; il faut reconnaître qu’il était parfois difficile à suivre tant sa parole était elliptique

Rocard, c’était l’utopie ancrée dans le réel

le grand combat de sa vie, celui qui l’a opposé à Mitterrand, qu’il a perdu sa vie durant et qui va finalement se trancher au Parti Socialiste avec la primaire de décembre 2016 – j’y reviendrai – c’est la dénonciation des archaïsmes et la prise en compte – pour le maîtriser – du monde économique tel qu’il est

il a été heureux lorsqu’enfin il a pu être acteur ; son traitement à chaud de la crise Néo Calédonienne – on sortait de l’affaire de la grotte d’Ouvea où Chirac n’avait pas brillé – restera dans l’Histoire

producteur d’idées, il avait planché, entre autres, sur la question de la durée du travail ; en 1996, Gilles de Robien avait amorcé une politique visant – par des mesures fiscales –  à favoriser les entreprises choisissant de réduire le temps de travail

Rocard avait alors théorisé le mécanisme et cherché à convaincre Chirac de poursuivre le mouvement – cf. Les moyens d’en sortir , 1996, au Seuil

j’espérais qu’en 1997 Lionel Jospin et Martine Aubry suivraient cette piste et prolongeraient la politique précédente ; ils ont fait un autre choix ; économiquement – et politiquement – ç’aurait été plus efficace … mais en France, à chaque alternance – et il y a alternance à chaque élection – on casse ce que le précédent gouvernement a fait … on peut faire plus productif …

iconoclaste, exaspérant, brillant, éclectique, Michel Rocard est mort comme il a vécu, le stylo à la main

… il nous manquera ….

Daniel Gendrin

… un grand patron dit son rêve …

une chose que je ne fais jamais : mettre sur le blog un texte – oral – qui n’est ni de moi ni d’un ami ou d’un lecteur … toute règle est faite pour être transgressée …

vous trouverez ici le lien vers le discours qu’a prononcé Emmanuel Faber, directeur général  de Danone, à HEC lors de la cérémonie de remise des diplômes

non seulement ce discours m’a ému, mais il correspond pile poil à mes élucubrations

… comme je n’ai ni son talent ni son aura …

Daniel Gendrin