… dommage …

lorsqu’on se prépare à élire un Président de la République, il n’est pas absurde de lire les programmes des candidats, au moins de ceux pour lesquels il n’est pas impossible que l’on vote

de Juppé, j’ai lu le bouquin sur l’éducation

si on le résume à l’affichage de la volonté de promouvoir l’autonomie des établissements – donc la responsabilité des équipes éducatives – et de s’appuyer d’abord sur les équipes volontaires, les bonnes pratiques s’étendant de proche en proche, je suis intéressé

je n’ai pas lu pour un Etat fort

j’en aime assez le titre : pour combattre et avoir combattu la délinquance dans le cadre de mes fonctions tant bénévoles que professionnelles, je suis très attaché au respect du droit ; si l’on ne veut pas que le peuple se détourne de la démocratie, il faut que l’Etat soit en mesure de faire respecter la Loi

enfin, je termine cinq ans pour l’emploi

il y résume ses propositions économiques

je partage son obsession : l’emploi est une question majeure et la séparation des travailleurs en « in » et en « out » est intolérable en soi et porteuse de menaces pour la démocratie

je partage aussi la nécessité de redresser la France et de maintenir ses entreprises et ses services publics compétitifs : je reviendrai sur tous ces aspects dans une synthèse sur la politique économique que je sais maintenant pouvoir écrire

enfin, je comprends la nécessité pour un candidat de parler court et fort ainsi que la difficulté qu’il y a pour quelqu’un qui ne prévoit qu’un mandat à dire comment il préparera demain

mais si le court terme doit être traité, les mesures prises ne doivent pas obérer l’avenir

parce que, quand même ! rien sur l’explosion des inégalités, l’évolution à 20 ou 30 ans de la croissance ou l’utilisation que font les grands groupes de « l’ optimisation fiscale » ; rien sur la responsabilité du monde économique dans la dégradation de l’environnement …

rien, en somme, sur ce qui creuse la tombe du monde dans lequel nous vivons

dans ce livre, Alain Juppé nous conduit avec passion dans la révolution conservatrice dans laquelle baigne le monde depuis 40 ans et qui le conduit dans le mur …

… sa vision est une vision du passé …

Daniel Gendrin

… burkini ou pas burkini …

il y a quelques semaines nous étions sur la plage, entre bobos, à se dire – pour le déplorer – que nous allions avoir à voter Sarkozy au deuxième tour pour éviter Le Pen

quand je vois la manière dont les choses tournent et quand j’entends l’impétrant lancer sa campagne, créant les problèmes qu’il prétend résoudre, je dois dire que ce sera sans moi …

cette histoire de burkini nous rend tous cinglés ; les sondeurs en sont à demander combien d’entre nous accepteraient d’autoriser le burkini

or, ce n’est pas la question – ou alors nous ne sommes plus en France : chez nous, la règle, c’est la liberté et l’interdit est l’exception ;

la question est donc : faut-il interdire le burkini ? le seul fait qu’on en soit, à la radio, dans les journaux, dans les instituts de sondage et les discours des hommes politiques, à inverser la problématique montre à quel point on marche sur la tête …

on prétend interdire aux femmes d’aller sur les plages habillées (car enfin qui distinguera une femme qui se rend sur la plage en pantalon d’une femme qui se rend sur la plage en pantalon ?)

je n’ai aucune indulgence pour les intégristes d’aucune sorte mais ce sont les musulmans – plus vraisemblablement les musulmanes – qui se débarrasseront de l’intégrisme dans l’islam, ça paraît pourtant une évidence … mais ils ne pourront le faire que lorsqu’ils seront acceptés comme musulmans par la société ; on n’en prend pas le chemin …

le rapport avec Sarkozy ?

par ses campagnes, il porte l’essentiel de la responsabilité dans l’appropriation par une majorité du peuple Français de certaines des idées du Front National

il est temps de le dire aux futurs votants à la primaire de la droite : si vous choisissez Sarkozy, nous serons nombreux à ne pas voter pour lui au second tour, au risque de Le Pen …

Daniel Gendrin

PS : s’attaquer aux libertés, c’est parfois nécessaire mais c’est toujours grave ; relisez Matin Brun

… et revoilà Guignol …

Montebourg – vous aviez compris qu’il s’agissait de lui – fait donc son grand retour

superbe, parlant bien et portant beau … il avait, en plus, convoqué le soleil … tout pour plaire …

son programme ? (source : Le Monde du 23 août)

le « redécollage économique » par, entre autres, une variante de la préférence nationale – décidément le FN fait florès – avec la réservation au profit des PME hexagonales de 80% des marchés publics et l’annulation des hausses d’impôts depuis 2011

« l’obtention des Français d’un mandat non négociable de dépassement des traités » pour redéfinir  sur l’essentiel le projet européen » et l’imposition à l’Union de l’abandon par la France de la règle des 3% de déficit public

je n’insiste pas sur les idées en matière de réforme des institutions – ce n’est pas à mon sens la priorité du moment – même s’il y a là des choses que l’on pourrait discuter : retour au septennat – non renouvelable – disparition du Sénat au profit d’une assemblée de citoyens tirés au sort, réduction du nombre de députés, scrutin partiellement proportionnel …

quand à changer la haute administration à chaque alternance politique, comme nous sommes assez fous pour qu’il y ait alternance à chaque élection, cela me paraît une fort mauvaise idée …

enfin, le rétablissement du service militaire – fût-il de 6 mois – peinera, j’imagine, à retenir les suffrages des jeunes …

mais revenons sur l’économie, qui se résume à la promesse d’un coup de menton vis à vis de Bruxelles : on nous a déjà fait le coup en 2012 … et ça a fait pschitt …

d’ailleurs pour moi, Montebourg, c’est le guignol qui a dit un jour à un grand patron Indien qui venait d’investir en France quelques 3 ou 4 milliards d’€ qu’on n’avait pas besoin de lui …

… pas sérieux s’abstenir …

Daniel Gendrin

… une époque formidable …

Gérard Jugnot me pardonnera d’utiliser le titre de son film …

formidable dans le Robert : redoutable … extraordinaire … étonnant … fantastique …

aucun de ces qualificatifs n’est étranger à notre environnement

redoutable

la haine et le repli sur soi – fruits de tous les intégrismes – gagnent tous les pays, y compris le nôtre
la France peut demain basculer dans l’aventure, comme l’Europe se disloquer
la guerre menace en mer de Chine ; elle peut prendre une autre  ampleur au Moyen Orient … même l’Est de l’Europe n’est pas à l’abri : faudra-t-il un jour se battre pour Vilnius ?
l’accroissement des inégalités et l’appauvrissement des classes moyennes conduisent les peuples à la colère ; détourner leur attention vers le terrorisme ou les migrations n’aura qu’un temps et ne réduit pas – au contraire – le risque de surgissement de dérives autoritaires
le dérèglement climatique conduit le monde au bord du gouffre

extraordinaire

il faut entendre le mot au sens propre : tous les défis auxquels nous sommes confrontés – rééquilibrage de la mondialisation, prise en compte de la finitude des ressources, du nécessaire respect de la nature et de chaque personne, stabilisation en Asie et développement de l’Afrique, révolutions technologiques, rien de tout cela n’est ordinaire ; nous sommes dans une période au moins aussi extravagante que la Renaissance

étonnant

qui croyait, il y a peu, à l’universelle diffusion de l’informatique ou de la téléphonie sans fil ? quel dirigeant imaginait mener une guerre à distance, ne tuant – presque – que des ennemis sélectionnés ?  qui rêvait il y a encore trois ans d’une voiture sans chauffeur ?

fantastique

le champ des possibles est infini : le monde de demain peut être respectueux de la nature, revenir sur les errements du libéralisme débridé, poursuivre le reflux de la guerre, déconnecter travail et revenu, libérer des millions de personnes de l’avilissement de l’esclavage

vous plaignez vos enfants et craignez pour leur avenir ? pas moi … il sera ce qu’ils en feront et rien ne dit qu’il sera sinistre

Daniel Gendrin

… faites silence … écoutez … la colère gronde …

 

la colère absurde et meurtrière de ces gens qui trahissent sans s’en apercevoir le Nom de leur Dieu lequel est, comme chacun sait, Miséricorde

la colère absurde et tellement plus dangereuse de ceux qui, croyant les combattre, veulent mettre en question tout ce que les idées : liberté, égalité, fraternité nous ont poussés à construire – même si c’est, Dieu sait ! imparfait …

à l’Olivier, nous choisissons le chemin difficile, celui de la responsabilité et nous invitons nos adhérents à le suivre, nous les invitons à inviter à leur tour leurs voisins, leurs amis, tous ceux du centre ville pour que, de proche en proche, nos quartiers redeviennent des lieux de vie, des lieux sans peur, des lieux la tête haute

c’est tout le sens de notre devise : d’habitants à citoyens

nous voulons revitaliser, dynamiser, animer les endroits les plus difficiles et – puisque trop peu de leurs habitants viennent spontanément jusqu’à nous – nous sortons à leur rencontre : les « activités pieds d’immeubles » ou la fête au Square des Couleurs sont autant de provocations à ouvrir les portes et les coeurs

nous savons aussi que la femme est au centre de tout, objet de préjugés et victime de discriminations voire de violences – qu’aucune société ou tradition religieuse ne peut justifier – mais coeur de la famille

notre conviction est faite : la révolution citoyenne que nous appelons de nos voeux passera par elle, dans la famille et dans la cité

c’est pourquoi, cette année, nous avons voulu nous mettre à l’écoute des femmes, celles de nos quartiers – engagées ou pas au service des autres – mais aussi celles, emblématiques, dont les combats passés justifient la célébrité, à travers l’activité « paroles de femmes » dont les évènements se succèdent du 8 mars 2016 au 8 mars 2017

notre ambition ? construire un monde et d’abord un quartier dans lequel la colère – quelle que soit sa forme – pourra s’effacer …

Daniel Gendrin