il n’est pas le seul à être de la caste des puissants ou le premier à méconnaître le coût de la vie
les élus mènent une vie extrêmement prenante, qui les oblige du matin au soir, tous les jours de la semaine, ainsi – le plus souvent – que leurs conjoints
lorsqu’ils comparent leur rémunération à celles des patrons, ils mesurent le gap ; alors, comme ils fixent les règles du jeu, ils se laissent la possibilité, si l’on n’est pas trop regardant, à des accommodements pour arrondir les fins de mois
certains se le permettent, les autres – la majorité – non ; François le fait
mais depuis l’affaire Cahuzac existe en France un parquet financier qui se moque des échéances et vérifie si les usages des élus sont conformes à la Loi … et l’on découvre des pratiques d’arrière-cour que nous autres, pauvres naïfs, ne soupçonnions pas …
l’autre François aura eu le grand mérite d’avoir rendu un peu d’indépendance à la justice
dommage : il manque à l’élection présidentielle une partie pourtant utile du débat :
Thatcher a redonné de l’air à une Grande-Bretagne engoncée dans un carcan social qui l’immobilisait dans un monde en mouvement, c’est un fait historique
François considère que la France est dans la situation de la Grande-Bretagne de Wilson et veut lui appliquer le remède de cheval que son égérie a appliqué à son pays (« je veux casser la baraque »)
je ne conteste pas le but : le système social français est trop rigide et nos entreprises doivent opérer dans des conditions comparables à celles de leurs consoeurs des pays voisins
mais faire de Thatcher le parangon de ce qu’il faut faire, elle qui partage avec Reagan la sinistre gloire d’avoir projeté notre monde vers des inégalités – de revenu, de patrimoine, de pouvoir – inconnues depuis la Guerre, c’est faire preuve d’un aveuglement irresponsable pour qui prétend porter une vision de l’avenir de la France
François aurait-il eu une honnêteté moins approximative, je n’aurais pas voté pour lui
Daniel Gendrin