… Emmanuel …

un ami me fait justement remarquer qu’on ne vote pas pour un programme mais pour un homme à qui sera confié le pouvoir d’orienter la politique du pays ; sa personnalité compte plus que ce qu’il annonce

le président élu est en effet contraint d’adapter sa politique aux circonstances ce qui peut le conduire à réorienter, parfois sensiblement, son action

l’avis – tout à fait négatif – de mon ami sur Emmanuel prend appui sur deux documents qu’il me fait parvenir : l’accusation d’avoir joué double jeu lors des tractations qui ont abouti à l’achat du Monde par le trio Bergé, Niel, Pigasse et une présentation qui, en 45 minutes, fait un pot pourri de toutes les forfaitures dont il se serait rendu coupable cf lien

sur internet on en trouve beaucoup d’autres : le succès coûte cher …

… s’il fallait croire tout ce qui s’écrit sur les hommes politiques …

2 remarques :

d’abord, beaucoup de ces critiques – par exemple celle qui porte sur la vente d’Alstom – me paraissent infondées

quant au mensonge en politique, s’il devrait être utilisé avec modération, il n’est pas exceptionnel – aucun des candidats n’en est innocent – ; sur ce chapitre, avec Chirac et Mitterrand nous avons élu des champions …

mais il est vrai que, comme Emmanuel n’est pas un cheval de retour, on ne sait pas grand chose de lui ; aura-t-il la puissance nécessaire en cas de coup de tabac ? nul ne sait

2 points quand même :

lorsqu’il s’est agit de faire passer la « loi Macron », j’ai bien aimé la manière : jamais, semble-t-il, un ministre n’aura autant mouillé la chemise pour convaincre ; s’il lui a fallu le 49-3 pour passer, c’est plus le fait de l’obstruction des parlementaires de droite et de gauche que du texte

j’ai lu son programme cf lien ; je ne peux pas dire que je partage tout mais j’aime la volonté – très largement partagée par les Français, même s’ils en ont peur – d’ouvrir le jeu

cette élection est spectaculaire ; les Français ont déjà fait beaucoup de ménage : Hollande, Juppé, Sarkozy, Bayrou, … et demain – espérons-le – Le Pen, Fillon et Mélenchon : toute ma génération passe à la trappe … après tout, il est peut-être temps …

je voterai Emmanuel et si impossible, blanc

Daniel Gendrin

… Jean-Luc …

2 chiffres : 100 et 173

il s’agit de milliards d’€ : 100 milliards – par an – de dépenses supplémentaires et – en une fois – 173 milliards d’investissements financés par l’emprunt

c’est tellement facile : le PIB de la France est de 2 100 milliards ; dépenser 100 milliards, c’est augmenter les dépenses de l’Etat de 5% de toute la production de richesses de la nation ; c’est entre quatre et cinq ans de la croissance actuelle consommés en plus tous les ans par l’Etat

les dépenses publiques sont de 57 % du PIB soit un peu moins de 1 200 milliards ; Jean-Luc se propose de les augmenter de pas tout à fait 10 %

et comme cela ne lui suffit pas, il emprunte – à qui ? qui pourra bien prendre le risque de prêter ces sommes faramineuses à la France sur un tel programme ? – 173 milliards pour financer des investissements

s’il ne trouve pas les sous ou si les financiers lui font des misères, il quitte l’Union Européenne, et se finance par la planche à billets

évidemment, il prétend que toutes ces dépenses vont booster la croissance … et l’inflation ; la croissance créera un surcroît de TVA et diminuera le chômage ; l’inflation réduira la dette – sans parler de la dévaluation qui, si l’on quitte l’Euro, aura le même effet

il prétend régler ainsi les questions de la dette et du déficit

… la martingale …

j’ai déjà dit ici à plusieurs reprises – et tout récemment dans … Benoît … – le mal que je pensais de ceux qui font dire tellement de sottises à ce malheureux Keynes : il suffirait de mettre de l’argent au pot pour en retrouver plus au bout

de qui se moque-t-on ?

je ne voterai pas pour Jean-Luc

Daniel Gendrin