… en même temps, mais pas n’importe comment … et pas dans n’importe quel ordre … donc pas tout à fait en même temps …
ce slogan « en même temps », central dans la campagne de Macron, est très astucieux ; il est original, ambitieux et très juste :
le pays est dans une situation paradoxale où il faut faire, sans perdre de temps, tout et son contraire : poursuivre le rétablissement de la santé des entreprises – pour restaurer leurs positions concurrentielles – amplifier celui des comptes publics – pour rétablir la confiance avec les pays Nord-Européens – et, en même temps donc, préparer l’avenir et revenir à une gestion durable de l’économie
quels sont les premiers gestes ?
1) présenter une loi de moralisation avant les législatives, c’est infiniment habile : le combat – populaire s’il en est – contre le « tous pourris » apparaît ainsi prioritaire, coupant l’herbe sous le pied aux populistes de tous poils ; par ailleurs, cela montre un Macron serein devant la prochaine échéance électorale et force la main aux Français : s’ils veulent la loi, ils doivent lui confirmer leur confiance
2) pour gouverner, il faut une majorité ; après avoir réussi son OPA sur la part – majoritaire – du PS acquise à l’économie de marché et, espère-t-il, rendu – sous son contrôle – au Modem le gouvernement du Centre, Macron doit réussir à séparer des autres la moitié de ceux qui, à l’UMP, ne sont pas des fondus de l’identité nationale ; c’est l’objet des nominations de Juppéistes à des postes importants ; il n’est pas exclu qu’il obtienne une majorité à sa main à l’Assemblée
3) coup de chance, il est magnifiquement servi par le contexte international : G7, OTAN, rencontres – Merkel, Trump, Poutine – tout cela assoit son image régalienne juste avant les législatives ; la poignée de mains qui a tant fait le buzz est tout sauf un épiphénomène : un Président qui ne s’en laisse pas conter ne peut que plaire au café du commerce
j’ai écrit ici que l’élection américaine pouvait être une opportunité ; les réunions récentes, le Brexit, le danger Poutine, les premiers pas de Trump à l’international… tout montre aujourd’hui à quel point l’Europe – si elle a besoin d’un sursaut – peut être le pôle de stabilité du Monde de demain
reste qu’il va lui falloir gouverner … et ce ne sera pas de la tarte …
on verra demain – au résultat des législatives – si les Français ont vraiment voulu le coup de balai en cours – effondrement de l’UMP et du PS au profit d’une force centrale bordée par les extrêmes, fin de l’alternance à chaque élection, collaboration des « gens de bonne volonté » – depuis des décennies, des sondages disent que beaucoup de gens souhaitent une forme d’union nationale – ; si c’est le cas, Macron aura une majorité
mais ce ne sera pas simple de mettre d’accord la droite, le centre et la gauche mêlés au gouvernement : cette cohabitation est absolument contraire à notre tradition selon laquelle le compromis c’est la compromission et qui impose à chaque gouvernement de défaire ce qu’a fait le précédent – ce qui est évidemment une stupidité
c’est alors, plus encore que dans la séquence précédente, qu’il va lui falloir du génie
Daniel Gendrin
Alors ne le laissons pas seul, ce serait trop pour un seul homme !
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Cher ami,
Qui es-tu pour affirmer de manière si péremptoire « après avoir réussi son OPA sur la part – majoritaire – du PS acquise à l’économie de marché » ?
Où sont les études qui montrent cette « majorité » ?
Pourrait-on laisser les militants du PS se remettre en cause et déterminer eux-mêmes l’avenir de leur parti ?
Que ceux qui ont choisi d’aller voir ailleurs assument leurs responsabilités jusqu’au bout et s’occupent désormais de leurs affaires (au sens propre comme au sens figuré).
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toujours des surprises !!
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