quand Patrick Faure est arrivé chez Renault Trucks, il a réuni les 300 cadres supérieurs de l’entreprise pour leur passer un savon : en 10 ans ils avaient réussi à accumuler un milliard de Francs (150 millions d’Euros) de résultat ; selon les standards du marché, ils auraient dû en accumuler un milliard … par an.
on peut estimer que l’on n’a pas à suivre les standards du marché
mais dans le camion, il faut – pour satisfaire aux normes anti-pollution et faire baisser la consommation – réinventer les moteurs tous les 5 à 10 ans et améliorer périodiquement confort de cabine, look, comportement du véhicule, faute de quoi, parce que les autres le font, on ne vend plus de camions
dans le camion il faut investir, autant que les autres, et pour cela il faut gagner de l’argent, autant que les autres
pendant les 10 ans, c’est Renault qui a payé pour les investissements de Renault Trucks
résultat ? l’année suivante, Renault a vendu l’activité camions à Volvo et un « fleuron » de l’industrie française est passé à l’étranger
si vous voulez survivre dans ce monde de brutes, il faut gagner de l’argent, autant que les autres ; ce n’est ni moral ni immoral, c’est un fait
Sarkozy a « sauvé » Alstom des « griffes » de l’Allemand Siemens en 2003 ; à l’époque, je pensais que c’était une sottise : l’entreprise est – à peine plus de 10 ans après – partagée entre les Américains de GE et les Allemands de Siemens
… et voilà notre Guignol National – vous aurez reconnu Montebourg – qui parle de trahison …
prenez l’affaire STX : ce « champion national » appartenait en fait à des Coréens ; il est vendu aux Italiens ; cela fait scandale, on nationalise ; moralité, on vend quand même aux Italiens et, en prime, on parle de mêler à l’affaire DCNS – les anciens arsenaux de la Marine
pour que nos fleurons restent Français, il faut qu’ils gagnent suffisamment d’argent pour se développer et aussi qu’il y ait des capitalistes Français
la politique industrielle, c’est contribuer à l’un et à l’autre
Daniel Gendrin
il y a peut-être à regarder de plus prêt la qualité et la compétence des dirigeants: grandes écoles, cabinets ministériels, industries, et retour sans avoir acquis une expérience réelle dans l’entreprise. Le risque est souvent trop souvent pour le personnel ! l’absence de vision, le court-thermisme actuel ne permet pas de s’inscrire dans la durée. Un yaourt, un légume ont des Dates de péremption courtes, une turbine, une locomotive cela se chiffre en milliers d’heures -pour info, 1 an de fonctionnement correspond à 8000 heures ! des durées de 100 000 heures sont fréquentes. Entre temps, les décideurs ont pu changer d’entreprise plusieurs fois. L’exemple Alstom est parlant. Toutes les pépites sont maintenant entre les mains des concurrents. Siemens a été dirigé par quelques patrons, durant la même période, Alstom en a connu un nombre beaucoup plus grand !! Une autre explication de la déroute de l’industrie française des biens d’équipement. Le sort de DCNS sera peut-être le même. Dommage, vraiment dommage. Ce ne sont pas les services qui vont embaucher la grande masse des personnes au chômage.
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En effet accuser toujours les autres de ses déceptions,de ses erreurs, n’est à coup sûr pas responsable ni le meilleur moyen de redresser la barre.
Aujourd’hui la réussite découle de la capacité à offrir la qualité et l’innovation. Les actionnaires et même le dirigeant ne peuvent atteindre ces objectifs en refusant d’admettre qu’une entreprise c’est aussi,et même surtout, ses salariés.Pour que soient atteints ces objectifs il faut créer les conditions pour que l’harmonie,la confiance et…le respect soient de règle.
Le temps de l’esclavage est passé,que certains se réveillent et tout ira mieux.,que chacun soit à sa place ,reconnu et respecté voilà ce qui importe, à quand 50% de dirigeants et 50% de salariés dans les comités de direction? Les allemands l’ont compris et si tout n’est pas parfait chez eux leur réussite industrielle est indéniable!
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