… coup de colère …

à propos des ordonnances sur le droit du travail, on trouvera ci dessous un coup de colère de Gaby Bonnand – Secrétaire National de la CFDT de 2002 à 2010 et président de l’Unedic de 2010 à 2012 -, le commentaire d’un ami de la CFDT et, en complément, quelques mots personnels


Oui heureusement que Macron a été là pour nous éviter Fillon et Le Pen.

Oui Macron a raison de bousculer le microcosme politique et il est celui qui peut conduire les réformes dans ce sens.

Oui Macron a développé comme candidat et comme Président, plus que tout autre, des perspectives qui donnent du sens à l’action politique. Et il est celui qui peut réhabiliter la politique dans l’action.

Oui Macron a été le seul à développer durant la campagne, une vision de l’Europe capable d’être une solution plutôt qu’une cause de nos problèmes et il est le seul à pouvoir le concrétiser dans l’action.

MAIS

Macron a tort de considérer que tous ceux qui émettent des critiques sur ses réformes sont, au pire contre lui et au mieux, des fainéants, des cyniques ou des extrémistes.

Macron a tort de faire payer à la CFDT, par orgueil mal placé, la bagarre de cette dernière pour faire supprimer de la première version de la loi El Khomry les mesures touchant aux indemnités prud’hommes et aux licenciements économiques.

Macron a tort de ne jamais considérer les organisations patronales (je ne dis pas les patrons ou les employeurs, je dis les organisations patronales) comme des organisations corporatistes défendant des intérêts très particuliers souvent loin de l’intérêt économique et social des entreprises et plus généralement du pays.

Macron a eu tort de s’appuyer presque exclusivement sur une organisation patronale, le MEDEF, devenu un lobby, comme le montre sa campagne contre L’Education Nationale, pour conduire sa réforme sur le code du travail.

ALORS

Macron ne réussira pas à concrétiser ce qu’il défend devant le congrès en juillet 2017 ou à l’ONU en septembre dernier, sans une action nationale qui s’appuie sur les forces sociales qui depuis des années travaillent à la rénovation de la démocratie de notre pays

Macron doit reconsidérer ses méthodes

Macron doit cesser l’arrogance en direction des corps intermédiaires

Macron doit comprendre que la société civile ne se résume pas à la LREM

Macron doit comprendre très rapidement que la rénovation de la démocratie nécessite de s’appuyer sur la société civile organisée.

La FRANCE n’a ni besoin d’un Bonaparte, ni d’un capitaine d’entreprise à sa tête

Elle a besoin d’un Président qui s’appuie sur les forces vives du pays

Je veux encore y croire …. Car c’est la seule voie

Gaby Bonnand – 22 Septembre 2017


commentaire de Christian Juyaux

Voilà un coup de colère que je partage, car on ne peut changer la société par décret disait CROZIER ni avec simplement 30% de l’opinion publique française. Cela demande de construire une union des forces politiques et sociales et pas seulement avec le patronat , sur quelques objectifs de transformation de la société française comme la lutte contre les inégalités sociales, les difficultés d’insertion des jeunes dans l’emploi et le chômage de longue durée.

A défaut, ce sont les populistes de tous bords qui menacent notre démocratie !

Bien amicalement.


quelques mots personnels en complément :

président d’un centre social, je suis aux Prud’hommes – pour discrimination – parce que j’ai supprimé des cours d’arabe ; les plaignants réclament, au titre du préjudice, plus de 4 ans de rémunération, montant qui correspond à peu près au double de l’excédent d’exploitation prévisible en 2017 … de l’utilité du plafonnement …

pour le reste, je partage l’essentiel de ce qui est dit ici : Macron a tort de mépriser les syndicats ; si le patronat représente l’intérêt des entreprises du point de vue des actionnaires, ceux d’entre eux qui sont responsables représentent – c’est au moins le cas de la CFDT – l’intérêt de l’entreprise du point de vue des salariés

par ailleurs, il a raté une occasion en or de donner la possibilité au personnel d’être présent – comme en Allemagne – aux Conseil d’Administration ou Conseil de Surveillance des entreprises ; il s’est arrêté au milieu d’une réforme que je juge, toujours, indispensable

Daniel Gendrin

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.