bon ; nous étions à peu près tranquilles et, coup sur coup, tombent 2 rapports sur la pédophilie dans l’Église : à Philadelphie et en Allemagne … même si la période dont on parle couvre des dizaines d’années, il s’agit de milliers de cas … d’autant qu’à Philadelphie, un seul diocèse a été étudié …
notons que l’étude allemande a été commandée et publiée par l’épiscopat du pays
les réactions viennent de partout :
un cardinal traditionaliste en profite pour attaquer François … remarquons que beaucoup des cas dénoncés datent d’avant le Concile ou de la période juste post conciliaire, temps où, justement, la tradition était centrale …
la presse s’émoustille, qui aime titiller l’Église catholique – c’est tellement facile ! -, avec comme axe d’attaque le célibat des prêtres
même si elle ne couvre pas l’ensemble de la question – en butte à une véritable fronde au sommet de l’institution, il lui est impossible d’ouvrir le chantier de la place qu’y occupent les femmes – la dénonciation par François du cléricalisme touche juste : celui-ci est au coeur de la problématique : l’Église protège ses clercs déviants pour se protéger
le Comité de la jupe, fondé en 2008 en réaction à un mot de Mgr Vingt-Trois méprisant à l’égard des femmes – et qui a depuis choisi le sigle, beaucoup moins poétique, de CCBF – se fend d’un communiqué pour ouvrir des pistes et demande que s’ouvrent des assises sur la gouvernance de l’Église de France
je ne suis pas sûr que la question du célibat des prêtres soit centrale tant il est vrai qu’existent des pédophiles partout, y compris dans les familles
mais vue l’importance donnée à la question sexuelle – et la quasi déification de la virginité – dans une institution dont la gouvernance monarchique est exclusivement assurée par des hommes, comment s’étonner que des déviants y trouvent refuge ou que des esprits fragiles se laissent tenter ?
Daniel Gendrin