Dieu sait que je ne suis pas féministe ! … l’aphorisme « on ne naît pas femme, on le devient » de Simone de Beauvoir m’a toujours paru étrange mais, sans entrer dans la « querelle du genre », il est vrai que chacun a en lui des caractères de l’un et l’autre sexe
il reste que, me semble-t-il, on est – on naît – homme ou femme et que cela n’est pas indifférent ; c’est d’ailleurs la différence qui m’intéresse : tout le monde sait maintenant l’utilité de la biodiversité et qu’une forêt plantée d’une seule essence est une forêt fragile
ma thèse, ici, est qu’un monde dans lequel les responsabilités seraient partagées entre les hommes et les femmes serait plus harmonieux
2 exemples :
je connais d’assez près une femme qui a été longtemps professeur de mathématiques
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le proviseur proposait aux enseignants de faire de l’analyse de la pratique ; un seul – et seulement une partie du temps – des professeurs mâles – qui, pourtant, en reconnaissaient l’intérêt – a joué le jeu
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par ailleurs, avec 2 collègues femmes, pendant des années, elle a mis en commun cours, préparations, exercices, interrogations et expériences, cela sous l’œil – curieux, voire admiratif, mais distant – des collègues hommes ne se voyant pas faire le pas
2 exemples ne font pas une règle – et puis, toutes les professeures n’ont pas ces originalités – il n’empêche, tout porte à croire que les femmes et les hommes ne sont pas naturellement copies conformes dans leurs priorités et méthodes de travail
par ailleurs, force est de constater que notre monde, depuis toujours dirigé par des hommes, présente quelques bugs … il gagnerait peut-être à mieux utiliser le « génie féminin »
la féminisation, d’ailleurs, avance mais les forces de rappel sont puissantes : partout dans le monde – États-Unis, Brésil, Pologne, Inde … – la colère du « mâle blanc » ou de son équivalent local se focalise, aussi, contre la concession de pouvoir aux femmes …
dans la liste des défis actuels, oublier la féminisation c’est oublier un but – la domination des mâles n’a aucune justification morale – et un moyen – l’humanité se prive de la moitié de son potentiel de réflexion et d’action
citoyens, citoyennes, mobilisons-nous !
Daniel Gendrin
Cher Daniel,
Toi, tu n’est pas féministe? Moi qui est eu l’occasion et le plaisir de travailler avec toi, je ne peux pas penser une chose pareille!
Mais c’est quoi être féministe? Quand on s’est fait appeler « ma poulette », ou « cette mignonne » ou « la petite dame » dans un contexte purement professionnelle,…et bien d’autres choses encore moins mignonnes et plus méchantes, on ne peut que se rebeller contre l’héritage culturel de notre société et revendiquer un peu de respect et d’équité de la part des hommes tant dans nos relations sociales que professionnelles!
Mais il ne faudrait pas en arriver à la guerre entre les hommes et les femmes, ni même à régler la question par des lois et des quotas! Je pense qu’il y a beaucoup à faire dans l’éducation familiale et scolaire pour éviter que se prennent de telles habitudes dégradantes aussi bien pour les uns que pour les autres. Il y a tant à y gagner en mettant en commun nos approches et nos sensibilités complémentaires.
Quant au féminisme dans l’Eglise, je pense que les religions, toutes, se sont bien employées pendant des siècles à déformer la parole divine et celle de ses prophètes…avec des motivations bien peu avouables!
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