… féminiser l’Église …

ce qui vaut pour le monde vaut évidemment pour l’Église Catholique, dont je suis

je ne fais pas référence à la pédophilie ; je l’ai déjà évoquée (cf. le péché de l’Église) ; on sait que la proximité des femmes n’élimine pas cette tentation-là

l’Église, refusant tout pouvoir aux femmes dans sa gouvernance, se prive de la part de génie qu’il y a en chacun et de la part féminine du génie de l’humanité

si Dieu nous a créé homme et femme ce n’est peut-être pas par hasard ou pour qu’on mette sous le boisseau la moitié de nos capacités

quant au prétexte selon lequel s’il n’y a pas de prêtres, d’évêques, de cardinaux, de pape même, femme, c’est que Jésus l’a voulu, il me paraît fallacieux

Jésus a eu, vis à vis des femmes, une attitude qu’on peut qualifier, à son époque, de révolutionnaire suscitant, chez ses disciples hommes et plus encore dans la foule, incompréhension et choc culturel (cf. la femme adultère, la Samaritaine …)

par ailleurs, on sait que parmi les disciples il y avait nombre de femmes ; rien ne permet de dire qu’elles étaient moins proches de lui que les hommes ou qu’elles n’aient été qu’au service (cf. Marthe et Marie)

mais l’Église a été structurée, après le départ de Jésus, par les disciples, Pierre, Paul et les autres ; ils l’ont fait selon leur culture et la femme s’est retrouvée à la cuisine

ont-ils oublié le message du Christ ou ne l’ont-ils pas compris ?

les Évangiles nous disent que Jésus a choisi 12 apôtres hommes parmi ses disciples mais ces textes ont été écrits entre 30 et 70 ans après la résurrection sur la base d’une tradition orale ; on sait qu’outre raconter une histoire, ils ont aussi une fonction pédagogique ; ce texte-ci est peut-être simplement destiné à expliquer ex-post la structure de l’Église telle qu’elle s’organisait entre 60 et 100 de notre ère …

François sait bien qu’il faut féminiser mais – en butte aux difficultés que l’on sait – il ne peut s’y risquer aujourd’hui … espérons qu’il ne sera pas trop tard …

Daniel Gendrin

3 commentaires sur “… féminiser l’Église …

  1. Bonjour Daniel,

    Voilà bien une vision bien … masculine des choses ! 😉

    Les femmes savent depuis toujours que le vrai pouvoir (la gouvernance dont tu parles) n’est pas forcément là où on le dirait. De ce point de vue, elles sont d’ailleurs plus proche de la vérité telle que le Christ nous l’enseigne (« Le plus grand parmi vous… »).

    Mentionner la « cuisine » comme un lieu honteux où de seconde zone est pour moi un machisme qui s’ignore. La cuisine est en effet par excellence le lieu du service, de la générosité, du partage, de la gratuité, du bon goût etc… Je ne suis pas sûre de pouvoir en dire autant de l’Elysée ou du Vatican. Et c’est ton regard d’homme qui voudrait (de force ?) y voir des femmes, alors que leur rôle de « nourricière » est en réalité tellement plus noble et tellement plus puissant que tous les hochets de pouvoir après lesquels courent les hommes (et les femmes aussi, mais moins, je trouve, on a d’autres défauts).

    Mais je comprends que ton propos n’était pas tant de rabaisser les femmes qui triment en cuisine que de leur ouvrir l’accès aux postes hiérarchiques de l’Eglise.

    Tu mentionnes le fait que Jésus n’a peut-être pas choisi 12 hommes comme apôtres et ce fut peut-être le cas. Mais le souci, quand on commence comme ça, c’est qu’alors on peut mettre ce qu’on veut dans les Évangiles; on les réécrit à sa sauce. Peut-être que la femme adultère n’était pas adultère mais qu’elle avait fait brûler la soupe ? Jean aurait eu honte de parler de nourriture (une triviale histoire de bonne femme !) et en plus, il était obsédé par le sexe, et hop, il a réécrit l’histoire. Et l’Évangile perd tout son sens et toute sa force, parce qu’on va y chercher sans cesse ce que les rédacteurs nous ont sournoisement caché.

    Quand quelque chose ne nous plaît pas dans les textes sacrés (comme par exemple St Paul et sa vision de la femme pour moi), ce n’est pas une solution de se retrancher derrière le fait que c’était la mode à l’époque et que St Paul devait être un imbuvable misogyne et que en fait, il aurait dû dire autre chose. Je pense qu’une attitude plus riche spirituellement consiste à accepter que l’on ne comprend pas tout, qu’on est en face d’une impasse ou d’une incompréhension qui peut, oui, être liée à de grandes divergences culturelles. Mais reste, derrière, le Verbe qui n’est que pur amour et pure vérité.

    C’est ce que je pense pour les femmes prêtres, évêques ou papesses. Je pense que Jésus n’a choisi que des hommes comme apôtre (l’Évangile cite quand même leurs noms, ce n’est donc pas une simple erreur de traduction de type vir/homo). Il l’a fait pour une raison qui m’échappe mais qui ne peut pas être une vision dégradante de la femme (effectivement, les disciples les plus proches et les plus fidèles sont des femmes, et Jésus avait pour elles beaucoup de respect et d’amour, une simple lecture des Évangiles suffit à le démontrer).

    Reste qu’on n’a pas forcément besoin d’être prêtre pour avoir une place dans la « gouvernance » de l’Eglise. C’est sans doute là qu’il y a le plus à faire.

    Les siècles qui viennent apporteront certainement des éléments de réponse, nos successeurs sauront sans doute mieux que nous articuler la notion d’égale dignité et celle de vocation différente.

    Bonnes vacances !

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    1. Claire Marie,

      je ne sais pas si ma vision est masculine
      ce qui est sûrement masculin c’est de raisonner en terme de hiérarchie plutôt que de service

      j’imagine que l’Église se porterait mieux si elle profitait des charismes de tous ses fidèles

      quant à ce qu’a dit Jésus, le bouquin de Pagola, « Jésus, approche historique » m’a bien éclairé

      bises

      Daniel

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  2. Je profite du temps « libre » actuel et je « re »tombe sur votre blog.
    Et je vous remercie infiniment de vous exprimer, de faire bouger les réflexions de notre (?) Eglise tellement sclérosée dans de multiples domaines.

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