quand le café du commerce descend dans la rue, c’est le bazar … et les extrêmes – droite et gauche confondues – jubilent, à juste titre
hier matin, Laurent Berger propose une grande négociation … fiscalité, salaires etc … j’imagine que c’est comme cela que ça va se terminer ; bien entendu, les gilets jaunes refuseront – Georges Séguy, s’agissant de l’arrêt de la grève, en 68, s’est fait siffler à Billancourt – mais, sauf révolution, qui n’est pas exclue, il faudra bien en passer par là et Edouard Philippe lâchera du lest
vous le savez, je tiens de mon expérience de syndicaliste que si, dans un monde ouvert, vous soumettez les entreprises à des conditions économiques, fiscales, sociales moins favorables que celles qu’elles trouvent chez vos voisins, elles investissent chez vos voisins
personne ne met son argent sur un livret à 1 % s’il en existe un à côté à 1,5 %
d’où la suppression – limitée aux capitaux investis dans l’économie – de l’ISF
peut-être nos élites ne l’ont-elles pas expliqué aussi simplement qu’il eût fallu, toujours est-il que c’est ce que nos compatriotes ne comprennent pas
quant à préférer un monde fermé, outre la difficulté de la mise en œuvre, cela ne règlerait ni la question du pouvoir d’achat ni celle de l’emploi
c’est pourquoi la révolution qui doit être menée contre la politique initiée au tournant des années 70 aux Etats-Unis – dont on mesure partout les dégâts politiques après en avoir constaté les dégâts économiques et sociaux – doit l’être en Europe et pas en France : rappelons que la Révolution Française n’a été suivie par personne …
bon … on est partis pour revenir en arrière : distribuer – inévitablement – du pouvoir d’achat dans les secteurs public et privé au prix de l’accroissement du déficit, de l’endettement et du recul de l’investissement ; en conséquence, perdre de l’emploi et reperdre le pouvoir d’achat qui aura été gagné, se priver des moyens de la transition écologique … etc …
il faudra que les acteurs soient incroyablement responsables pour qu’on ne gâche pas le tout du travail accompli – grâce à la politique suivie depuis 2013, on a créé 300 000 emplois en 2017
… la CFDT risque de se sentir bien seule à la table des négociations …
Daniel Gendrin
Cela fait un bien fou de te lire, tant ce que tu écris sonne différemment des analyses convenues des spécialistes d’un jour.
Je suis moi même issue d’un milieu ouvrier chrétien où très souvent les parents se demandaient comment ils allaient joindre les deux bouts mais ne nous en soufflaient jamais un seul mot. Dignité, honte, sans doute un peu des deux. L’école m’a permis d’échapper à ces angoisses de fin de mois mais j’y suis encore tellement sensible, surtout pour mes enfants ! Je conserve encore un peu cette peur de manquer, elle est enfouie au plus profond de mon inconscient. Elle ressurgit dès que j’ouvre la télévision ! Je ne devrais pas être sensible à ton analyse de »classe » comme il est à nouveau convenu de parler et pourtant aujourd’hui, je me demande comment faire entendre cette parole modérée et de bon sens , comment agir au sein des représentations légales pour faire taire les extrémismes ravis de cette aubaine inespérée.
J’ai sincèrement mal de voir ce qui arrive à ce pays que j’aime tant ! Alors je tremble, je lis, je cherche à apprendre pour comprendre mais cela ne vous nourrit pas un homme et les gilets jaunes n’attendront pas.
Aussi, j’attends de vous lire, vous qui participez à ce blog, peut-être que vous avez des propositions intéressantes à soumettre mais par pitié pas de « y a qu’à »!
Encore une fois merci pour tes mots.
Très cordialement, Janet Boileau.
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Janet
merci de votre commentaire
les choses ne sont jamais aussi simples qu’on le voudrait et nous devons toujours prendre le temps de raisonner
ce blog est ouvert pour que chacun puisse s’y exprimer
cordialement,
Daniel
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Bonsoir Janet et Daniel,
j’ose mettre ce commentaire car les mots de Janet me touchent : je ressens la même chose à propos de ses angoisses à tel point que je continue à compter chaque alors que notre situation devrait me préserver.
Cependant, j’ai l’impression que nos enfants ont mieux intégrer que nous ces problématiques (je parle de jeunes diplômés, comme le sont mes enfants), alors je les observe, afin de voir comment ils s’adaptent et en ne leur faisant surtout pas part de mes inquiétudes.
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Merci Daniel.
La maison brûle ! et on crie sur tout le monde…
Maladresses, manque de communication… « d’en haut », ou bien ne veut-on pas écouter, comprendre , « en bas », que le cap est plutôt bon ?
Il aurait sans doute été meilleur de d’abord faciliter les transports en commun d’une part, et les modes doux d’autre part, avant de taxer encore les travailleurs (chanceux de n’être pas chômeurs) et retraités, et de vouloir supprimer les voitures devenues, en partie, irremplaçables (mobilité généralement nécessaire pour trouver un boulot). Bravo pour le covoiturage. Circuler en ville à bicyclette, oui, mais s’arrêter chez un commerçant et… ne pas retrouver son engin en sortant de la boutique… merci les banlieues !
Pas simple, tout ça !
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Bonjour, juste pour intervenir sur ce point : « personne ne met son argent sur un livret à 1 % s’il en existe un à côté à 1,5 % ».
En fait si, quand on commence à se demander comment est utilisé son argent.
Et oui, il y a des particuliers, et j’espère des (petites) entreprises qui font le choix d’investir dans une finance plus responsable, même si le gain est < 1%
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bravo ! c’est vrai, mais c’est marginal
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