dans le torrent d’articles qui paraissent sur la révolte en cours, il faut bien que je mette à nouveau mon grain de sel
j’ai déjà dit que cela se terminerait par le lâchage de quelques milliards – ici une dizaine –, nous y sommes, tant il est vrai qu’en France la violence paye – il y a déjà une dizaine de morts
j’ai aussi dit mon scepticisme sur l’efficacité à terme des mesures de distribution de pouvoir d’achat : elles se paieront un jour ou l’autre
revenons sur l’origine du mouvement et, pour cela, jetons un œil sur le tableau ci dessous ; issu d’une étude du BIPE et trouvé dans Le Monde daté du 28 décembre, il montre l’évolution du pouvoir d’achat dit « ressenti », celui qui reste lorsque la famille a payé les factures contraintes (loyers, électricité, assurances etc.)
quelle que soit la fiabilité de l’indicateur, l’ordre de grandeur de ce qui a été perdu entre 2011 et 2013 – 6 points de pouvoir d’achat – est énorme, d’autant que l’effort n’a pas été uniformément réparti ; la situation, par exemple, des familles monoparentales s’est beaucoup dégradée
on voit que Sarkosy a passé la crise sans toucher au pouvoir d’achat, que la restauration des comptes publics des débuts du quinquennat Hollande s’est faite au prix d’une purge et que Macron, que l’on dit « Président des riches », ne cesse d’en restituer*
la fiscalité sur le diesel a seulement fait déborder un vase qui ne demandait que cela, d’autant qu’elle a frappé une partie de la population qui se sentait déjà marginalisée pour d’autres raisons
en somme , Macron, même s’il a des responsabilités propres sur lesquelles je reviendrai, paye le début du quinquennat de Hollande … ce qui ne manque pas de sel quand on connaît leur relation …
Daniel Gendrin
* le gain de 2,4 % de pouvoir d’achat prévu pour 2019 inclut les 10 milliards du plan d’urgence