… inégalités 1 … de quoi parle-t-on ? …

le dossier … inégalités … comporte 4 chroniques (… de quoi parle-t-on ? …, … de quoi parle-t-on ? suite …, … quel est le problème ? … et … que faire ? …) ; il ne traite que des inégalités salariales ; il n’est donc pas exhaustif concernant la problématique des inégalités ; il n’est pas inintéressant pour autant

quelques chiffres et 3 courbes :

chez Renault Trucks, le salaire médian* annuel des ouvriers et employés est (chiffres 2018) de 22 736 € quand celui des cadres sup’ est de 113 815 €

le rapport est exactement de 5*

et le salaire du premier décile** des ouvriers et employés est de 21 970 € quant celui du 9ème décile** des cadres sup’ est de 146 733 € ; le rapport est alors de 6,7

notons que la rémunération – très supérieure – des cadres dirigeants n’est pas dans ces chiffres

NB : l’étude de la DARES de 2015 donne un rapport global de 3 dans les services et de 2,7 dans les activités de production ; il s’agit du rapport du neuvième au premier décile de toute la population considérée ; les écarts sont donc mécaniquement plus faibles

on peut considérer l’éventail des salaires chez Renault Trucks comme représentatif de ce qui se fait dans l’industrie ; en gros, un directeur d’usine gagne 5 fois ce que gagne un ouvrier sur la chaîne et un haut fonctionnaire à peine plus (cf. affaire Jouanno)

NB : lorsque j’étais secrétaire du CCE, Leif Johannson, le patron du groupe Volvo, gagnait 1 millon d’€ – environ 50 fois ce que gagnait un ouvrier à l’époque – comme nous lui faisions la remarque que cela nous paraissait excessif, il nous fit répondre que le comité des rémunérations se basait sur ce qui se faisait dans les entreprises comparables

rappelons que dans les années 30 Henry Ford disait que le rapport de rémunération entre un patron et le dernier de ses employés ne devait pas excéder 40

par ailleurs, observons les 3 courbes ci dessous : la première nous montre l’évolution sur 35 ans de la part des revenus des 10 % les plus riches en Inde, Amérique du Nord, Russie, Chine et Europe ; les deux autres comparent – pour l’Europe et les Etats-Unis – l’évolution de la part du revenu national affectée aux 1 % les plus riches à celle de la moitié la plus pauvre de la population

 la première montre que que, si la part des revenus des 10 % les plus riches a partout augmenté depuis 1980, c’est moins vrai en Europe qu’ailleurs

les deux autres montrent :

  • qu’aux Etats-Unis, les 1 % gagnent en 2015 deux fois ce que se partagent la moitié la moins riche de la population et que c’était le contraire en 1980

  • et qu’en Europe de l’Ouest la situation est exactement inverse et presque stable depuis 1980 : les 50 % gagnent environ le double de ce que perçoivent les 1 %

on peut en conclure

  • l’évidence des conséquences de la révolution Reagannienne

  • que l’Europe, jusqu’ici, a plutôt bien résisté

même si la dérive actuelle, y compris en Europe, des rémunérations démesurées – leur nombre très restreint les cache dans la moyenne – doit évidemment être interrompue

donc, sauf exceptions, un éventail des rémunérations ouvriers/employés vs cadre sup’ de 1 à 5*

trop ? pas trop ? … à suivre …

Daniel Gendrin

*il s’agit de rémunérations brutes ; après prélèvements et allocations, le rapport est évidemment plus faible ; rappelons que le salaire médian est celui qui divise la population en 2 : il y a autant de salariés de la catégorie au dessus qu’en dessous

** le salaire médian du premier décile est celui des 10 % des personnes les moins payées de la catégorie concernée celui du neuvième décile est celui des 10 % les mieux payés de cette catégorie

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