le dossier … inégalités … comporte 4 chroniques (… de quoi parle-t-on ? …, … de quoi parle-t-on ? suite …, … quel est le problème ? … et … que faire ? …) ; il ne traite que des inégalités salariales ; il n’est donc pas exhaustif concernant la problématique des inégalités ; il n’est pas inintéressant pour autant
dans un premier article nous avons vu que les écarts des salaires de 99 % des salariés qui sont à temps plein sont de 1 à 5 voire de 1 à 7
le deuxième nous a vu jeter un œil sur les très hauts revenus et constater qu’il n’existaient pas il y a 40 ans ou qu’ils étaient tellement taxés que cela revient au même
mais, au fond, en quoi la question des inégalités pose-t-elle un problème ?
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d’une part on peut légitimement considérer que l’inégalité des salaires est un des moteurs nécessaires de l’économie – cf. l’article précédent
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et d’autre part, si le capitalisme inégalitaire enrichit les pauvres, pourquoi devrions-nous nous préoccuper de ce que gagnent les riches ?
d’abord, lorsque le revenu des riches croît nettement plus que le revenu national, la différence est prise sur les autres … : il faut bien que l’argent vienne de quelque part ; le capitalisme à trop faible croissance n’enrichit pas les pauvres
mais ce n’est pas tout :
une partie du revenu des riches – même pas très triches – est épargnée, ce qui rapporte de l’argent : le revenu global augmente et la proportion issue du travail diminue à mesure qu’augmente celle issue de la rente
et le patrimoine croît de manière exponentielle : une personne qui investit tous les mois en bourse la valeur d’un SMIC – ce n’est pas si difficile pour quelqu’un qui en gagne 5 ou 6 – est millionnaire en quelques décennies
comme il est désormais possible d’échapper à l’impôt sur les successions, le patrimoine se transmet aux enfants ce qui étend la spirale de l’enrichissement
ainsi, nous avons déjà changé de monde : par l’héritage et par les revenus du capital, les revenus de nos enfants, sur une vie, ne seront plus issus uniquement du travail mais aussi de plus en plus de la rente
sans remonter au livre de la Genèse – « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » –, tout ce que nous avons appris à l’école est remis en question : nous sortons d’une civilisation de l’argent gagné pour entrer dans celle de l’argent reçu
enfin, l’accumulation du capital se fait peu à peu au détriment d’une plus grande partie de la population ; ç’a été les pauvres, ils sont out ; c’est maintenant la partie la moins aisée de la classe moyenne – c’est l’origine du mouvement des gilets jaunes – ; cela touchera demain la partie la plus aisée de celle-ci
cela passe en particulier par l’immobilier : une partie du capital ainsi accumulé y est investi ; les loyers – et les coûts d’accession – s’envolent et la part du budget des familles consacrée au logement avec eux ; c’est un transfert d’argent des familles vers les propriétaires et un appauvrissement de celles-ci
progressivement le capital se concentre entre peu de mains et l’on arrive à ces informations hallucinantes selon lesquelles 1 % des habitants de la planète possèdent plus que les 99 % restants
ces 1 % feront tout pour empêcher qu’une régulation se mette en place et l’on peut penser que nous allons vers des régimes autoritaires* avec lesquels il sera facile pour cette caste de faire alliance et qu’elle pourra contrôler : un régime autoritaire est toujours corrompu
ce n’est plus une probabilité : nous y sommes, dans beaucoup de pays, y compris en Europe
on a le droit de penser que tout cela est bien dangereux et qu’il faut réagir
c’est l’objet du quatrième article de la série : … inégalités 4 … que faire ? …
Daniel Gendrin
*un régime autoritaire est un système de gouvernement qui ne respecte ni la séparation des pouvoirs ni la liberté de la presse
très intéressant ce qu tu dis sur l’accumulation du capital au détriment des classes moyennes et ses répercussions sur l’immobilier et sur le prix des loyers; il faudra y revenir, cher Daniel
robert
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