le CEA abandonne ASTRID (Le Monde daté samedi 31 août 2019)
ASTRID est un projet de réacteur à neutrons rapides – ne me demandez pas comment cela fonctionne – qui devait être à l’origine d’une génération de centrales destinées à prendre la suite des EPR dans la deuxième partie du siècle
ces réacteurs sont sensés utiliser comme carburant l’Uranium appauvri et le Plutonium, déchets nucléaires à vie longue issus des centrales actuelles
recyclage des déchets, on est presque dans l’économie circulaire …
cela rappellera l’aventure du surrégénérateur Superphénix qui s’est piteusement terminée en 1997 après quelques années de service chaotique … la carcasse de la centrale domine toujours la plaine de l’Ain …
en passant, notons qu’à l’époque le liquide choisi pour le refroidir – le sodium – avait été à l’origine de difficultés importantes ; étrangement, le S de ASTRID atteste que nos ingénieurs avaient conservé cette solution … ils ont sans doute eu de bonnes raisons pour cela …
je croyais que l’échec de Superphénix avait conduit à l’abandon de la solution réacteur à neutrons rapides et ne savais pas qu’une équipe de 25 personnes du CEA poursuivait l’étude qui s’interrompt aujourd’hui
toujours est-il que le projet est à l’abandon
bilan : … un combustible potentiel qui redevient du déchet et qu’il faudra, avec le reste, mettre sous le tapis et une solution imaginée par nos amis nucléophiles pour assurer la production électrique après les EPR qui capote
voilà qui devrait contribuer à la réflexion de nos dirigeants quand à l’avenir de la filière – il est prévu que cela soit tranché avant l’élection présidentielle de 2022
décidément, le nucléaire est une solution du passé
Daniel Gendrin