il n’est pas rare que des amis écologistes m’expriment leur inquiétude devant l’accroissement de la population mondiale ; ils la partagent, étrangement, avec … Nicolas Sarkozy
celui-ci vient, semble-t-il, de commettre un livre sur le sujet
il y revient dans son intervention, en septembre, à l’université d’été du Medef
si l’angoisse d’une partie des écologistes devant l’accroissement de la population est sincère, l’intention de Sarkozy est plus prosaïque : parlant devant un parterre de patrons et croyant leur faire plaisir, il relativise l’urgence du dérèglement climatique ; pas de chance, son propos est peu applaudi : les patrons semblent avoir intégré l’urgence du combat écologique
mais surtout, dans son discours sur la démographie – et on voit bien que c’est le but –, Sarkozy souligne la menace de submersion de l’Europe par une vague migratoire en provenance d’Afrique … il prépare 2022 et n’a renoncé à rien …
qu’en est-il ?
remarquons d’abord, comme le souligne régulièrement Gaël Giraud, professeur au CNRS et jésuite, que, si la population mondiale croît dans le tiers-monde, ce n’est pas là qu’est émis le CO2 ; le réchauffement trouve sa source chez nous et pas ailleurs
cela dit, nous sommes* 7,5 milliards, 3 fois plus qu’en 1950 ; dans le même temps, l’indice de fécondité est passé de 5 à 2,5 (la population se renouvelle à partir de 2,1) ;

les projections pour 2100 vont de 7,3 milliards (stabilité) à 16,5 milliards avec une variante moyenne à 11 milliards, la marge est large … et la prévision semble fiabilisée comme le montre le tableau ci- contre pour le scénario moyen
la population de l’Afrique devrait doubler, c’est à peu près la seule certitude ; pour le reste, tout dépend de l’évolution du taux de fécondité et de l’éducation des filles
mais que l’on termine à 7 ou à 10 milliards en 2100, il faudra bien que l’on ait arrêté – tous pays confondus – de consommer les matières non renouvelables, de produire des gaz à effet de serre et de protéger la biodiversité, faute de quoi la terre sera devenue invivable
le combat prioritaire d’aujourd’hui reste celui du développement durable au sens large
Daniel Gendrin
* source : données statistiques de l’ONU selon Wikipedia