partout – Israël, États-Unis, Brésil, Birmanie – des religieux refusent le confinement au prétexte que Dieu protège du coronavirus … qu’en dire ?
en Israël, la plupart des malades sont des juifs ultra-orthodoxes ; au Kansas, 25 % d’entre eux sont des Évangélistes et plus généralement, aux États-Unis, nombreux sont les pasteurs de l’Église Évangélique qui refusent le confinement ; on connaît la position de Bolsonaro et en Birmanie, ce sont les moines Bouddhistes qui prétendent protéger le peuple par des prières …
comme toujours lors des épidémies, des croyants implorent Dieu d’épargner leurs proches – la requête récente de catholiques sur internet d’un million de Je vous salue Marie est de cet ordre – quand ils ne l’accusent pas d’avoir lui-même envoyé le virus – paradoxe pour le Dieu de Miséricorde – en châtiment de je ne sais quel péché collectif …
comme si Dieu se mêlait de la vie des virus …
les non-croyants ont l’habitude de nous prendre pour des zombies, mais là, ils vont en plus nous trouver dangereux : tous les rassemblements, religieux ou non, sont irresponsables, vecteurs qu’ils sont de la contagion ; l’exemple de la célébration évangélique de Mulhouse ne peut pas faire débat
et puis, saisissons-nous de l’opportunité que nous offre ce confinement : il est l’occasion pour nous, chrétiens, d’inventer une autre façon de célébrer
dans 10 ans ou 15 ans il n’y aura plus de prêtres – ou tellement peu – dans nos paroisses ; la messe hebdomadaire à l’église du village, c’est déjà fini presque partout …
après les expérimentations de ce temps de confinement, l’Église pourra être tentée d’imaginer un avenir cathodique pour nos célébrations ; cela me semble un non sens théologique : la communion eucharistique, c’est une communauté physiquement réunie pour partager la parole et le pain
alors, pourquoi ne pas revenir aux sources et retrouver les eucharisties domestiques, entre voisins, des premiers siècles de notre ère ?
au fond, il suffit peut-être de le faire …
Daniel Gendrin