une étude passionnante commentée dans Telos par Olivier Galland mérite qu’on s’y arrête, même si on peut discuter les conclusions du commentateur
l’European Values Study est un organisme composé d’universitaires de l’Union qui publie depuis 1981, tous les 9 ans, une étude sur les valeurs des citoyens européens

le tableau ci contre, issu de la dernière livraison de cette enquête – celle de 2017 – montre synthétiquement leur évolution entre 1990 et 2017 dans 16 pays selon 2 axes :
l’axe horizontal situe les Européens selon qu’ils adhèrent à des valeurs portées par les religions traditionnelles ou qu’ils sont proches de valeurs séculières
l’axe vertical, marque leur niveau de confiance et d’engagement dans la vie sociale et politique
NB : remarquons qu’en 1990 les pays de l’Est Européen sont libérés de la dictature soviétique et que la période considérée, 27 ans, est assez courte : elle ne couvre pas une génération
Olivier Galland souligne dans son analyse – qui sera lue avec profit – l’écart qui subsiste entre les citoyens du point de vue des valeurs qui les animent
l’analyse est juste et les écarts sont importants tant sur l’adhésion à la démocratie que sur un corpus de valeurs morales et/ou religieuses
ce que je veux faire partager ici, c’est mon étonnement devant les évolutions :
dans tous les cas, sauf en Bulgarie, on s’ouvre nettement aux Lumières
dans tous les cas, sauf 2 – république Tchèque et Slovaquie – on s’ouvre à la démocratie ou on reste sceptique – en France, Italie et, encore, Bulgarie
notons que les pays de l’Est – sauf la Slovénie – sont ceux qui ont le plus de mal avec l’idée démocratique ; il est difficile de sortir d’une dictature … et seuls en Europe de l’Ouest, les Français et les Italiens marquent une certaine défiance
en résumé, l’évolution de la volonté des Européens de se laisser guider par ce que le Concile Vatican II a appelé leur « conscience éclairée » est générale et l’idée démocratique gagne du terrain
on peut également trouver une nouvelle fois dans cette étude la puissance de l’Union Européenne comme force d’intégration
Daniel Gendrin