j’ai conduit récemment, par hasard, une petite Toyota dotée des nouvelles aides à la conduite … elle vous corrige quand vous quittez la trajectoire ou que vous approchez trop du véhicule qui vous précède, passe en feux de route sans demander votre avis, … sans parler des plus habituels régulateur/limiteur etc … fantastique …
j’ai toujours aimé les voitures … la liberté d’aller et venir sans dépendre d’un horaire ou d’un itinéraire … et puis … le plaisir de conduire …
bon … ça se tasse avec l’âge … mais je suis de ceux qui ont aimé les voitures et je reste fasciné par leurs progrès : on n’en est pas à la voiture autonome mais ça commence à y ressembler …
oui mais … la pollution, le réchauffement climatique, l’engorgement des villes …
les jeux sont faits, elles seront électriques ; si elles sont encore chères, leur prix va baisser dans les 3 à 4 ans ; mais si cela résout la question des émissions – à condition que l’électricité soit bas carbone – cela ne résout en rien celle de la densité de circulation
depuis maintenant plus de vingt ans, les villes – et d’abord les grandes – réduisent la place de la voiture au profit des transports en commun et – plus récemment – du vélo et de la marche ; on commence à en voir les effets
le tableau ci dessous dont j’ai trouvé les données dans Le Monde (journal daté du 3 décembre) montre, par taille d’agglomération, l’évolution de 2008 à 2019 de la part de la voiture dans les trajets domicile-travail :
part de la voiture 2008 | part de la voiture 2019 | population (millions) | |
rural | 80,80 % | 79,50 % | 13 |
< 20 000 | 72,70 % | 73,20 % | 12 |
20 000 à 100 000 | 69,00 % | 66,10 % | 10 |
100 000 à 2 000 000 | 61,90 % | 58,50 % | 21 |
Agglo parisienne | 41,50 % | 33,30 % | 11 |
Moyenne France | 65,21 % | 62,20 % | 67 |
premier constat : la part de la voiture a baissé partout – y compris en milieu rural – sauf dans les petites villes
deuxième constat : sur l’ensemble de la population, la part des trajets effectués en voiture est passée de 65 % à 62 %
les équipements nouveaux – tram, bus, pistes cyclables, aires de covoiturage, autopartage … – s’ajoutant aux anciens, la tendance à la baisse devrait être exponentielle
mais même à tendance constante, en 2050, si, dans les campagnes et les petites villes, les 3/4 des déplacements resteront le fait de la voiture, dans les villes moyennes près de la moitié des trajets se feront autrement et en Ile de France ce sera plus de 80 %
dans 20 ou 30 ans, les centres-villes de nos métropoles seront-ils désengorgés, dépollués et quasi silencieux ? c’est probable …
par ailleurs, la SNCF prévoit de doubler sa part de marché en 10 ans ; le mouvement pourrait donc s’élargir et les autoroutes voir leur fréquentation baisser*
le XXIème siècle sera sans doute celui de la fin du tout automobile
Daniel Gendrin
* sous réserve que l’offre de location courte durée et d’autopartage devienne très attractive