l’exhortation apostolique laudato si a frappé les esprits bien au-delà de l’Église Catholique tout en obligeant celle-ci à penser ses responsabilités en matière de préservation de la création
c’est ainsi que les Églises chrétiennes, ensemble, ont créé un label « Église verte » pour mettre en commun et valoriser leurs actions dans le domaine
dans ce cadre, on pourrait imaginer le projet ci dessous
quelques données de base :
chauffer les églises coûte cher et les paroisses ne sont pas riches
la plupart des paroissiens ont un âge vénérable et, parfois, une santé approximative
le chœur des églises est orienté vers l’Est ; elles ont donc généralement un toit orienté au Sud
la consommation en énergie est irrégulière, les églises étant vides la plupart du temps
principe du projet :
l’idée est de recouvrir les toits des églises de panneaux photovoltaïques et de passer un accord avec un opérateur afin d’utiliser au mieux l’énergie produite : l’électricité stockée est utilisée pour les besoins de la paroisse lorsqu’elle en a besoin et par l’opérateur marchand le reste du temps*
et aussi de passer d’un système de chauffage par air pulsé à un chauffage électrique basse température par le sol – ou par panneaux rayonnants suspendus – rapidement efficace et peu consommateur d’énergie
production théorique possible :
il y a plus de 60 000 églises en France
supposons que la moyenne de la surface du pan Sud de leur toiture est de 100 m²
on peut installer sur chaque église une puissance de 15KW et produire 15 MWh par an**
la puissance totale installée sur l’ensemble du parc est de l’ordre de 1 GW et la production maximale théorique annuelle supérieure à 1 TWh
investissement :
selon RTE** le coût d’investissement du photovoltaïque est de l’ordre de 1 000€ / KW installé
ajoutons le coût des batteries, de la modification des systèmes de chauffage et du financement
le coût global ne devrait pas dépasser 3 milliard d’€
si l’on amorti sur 25 ans – durée de vie minimum de l’installation –, le coût annuel sera inférieur à 2000 €/an par bâtiment, à comparer au coût actuel du chauffage et de l’éclairage des églises
aspects juridiques et difficultés :
- l’Église catholique n’a évidemment pas les moyens d’engager seule ce projet
- l’essentiel des églises appartenant aux municipalités, il sera nécessaire de passer au cas par cas par des conventions entre celles-ci et l’Église ou l’opérateur en charge du projet
- pour les églises protégées au titre du Patrimoine, il faudra négocier avec Bâtiments de France
- cette opération nécessite de trouver un opérateur susceptible de financer et de mener un projet de cette ampleur (tant en montant qu’en dispersion des chantiers) ; on peut penser prendre langue avec des entreprises comme TotalEnergies, Engie ou EDF qui prévoient des investissements massifs dans les énergies renouvelables
conclusion :
c’est une façon de sécuriser l’avenir financier des paroisses et la santé des paroissiens, de faire participer nos communautés à l’effort national d’investissement dans les énergies renouvelables et de rendre les églises vertes
Daniel Gendrin
*cela peut contribuer au lissage du pic de consommation de 19h, au moment où les églises sont vides : l’opérateur pourra alors utiliser l’électricité stockée pour ses besoins propres
** les chiffres sont pris dans l’étude RTE futurs énergétiques 2050
… Église verte …
Chouette idée ! En complément, on pourrait aussi mettre un plancher dans les vieilles églises dont le sol est en pierre. La sensation de froid serait nettement améliorée à température égale.
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Tout à fait d’accord ! en n’oubliant pas que le climat et l’ensoleillement ne sont pas uniforme sur tout notre beau territoire… de l’Hexagone et des Outre-mer…
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