160 économistes, ont paraît-il, apporté leur soutien au programme de la coalition ; si Mélenchon est Premier Ministre, il sera mis en œuvre
Terra Nova, Think-tank de gauche, publie une note de Guillaume Hannezo, normalien et ancien conseiller de François Mitterrand, qui pense que ce n’est pas exactement une bonne idée
cf. ci dessous, en exergue, l’introduction à l’article dont le titre est : Politique économique à gauche : la grande peur de gagner (le lien renvoie à l’article lui-même)
« Le programme de dépenses publiques et de hausse de la
fiscalité des entreprises porté par l’Union Populaire n’a rien à
voir avec l’expérience de 1981, souvent citée en exemple par
les intéressés. Sept fois supérieur en proportion du PIB, il se
traduirait immédiatement par une explosion des déficits
publics et du chômage et par une dynamique insoutenable
de la dette publique. Les marchés financiers anticiperaient le
retour de la crise des dettes publiques du début des années
2010. Au bout de quelques mois, le gouvernement de l’Union
populaire serait contraint au « choix de Tsipras ».
Se soumettre à un plan d’austérité sans précédent et
quémander le soutien de nos partenaires, ou bien entrer dans
le chaos de la sortie de l’euro qui provoquerait un infarctus
économique : redénomination de toutes les créances et de
toutes les dettes, effondrement des banques, défaut de l’Etat
et faillites en chaîne dans le secteur privé. »
NB : Guillaume Hannezo se réfère au programme de la France Insoumise (le 18 mai, celui de la NUPES n’est pas publié), mais il y aura peu de nuances de celui-ci de celui-là
quelques chiffres :
le programme annonce 250 Mds d’€ de dépenses annuelles supplémentaires ; l’institut Montaigne (plutôt de droite) les chiffre à 333 Mds et Guillaume Hannezo, lui, annonce 300 Mds
quant aux recettes :
le programme prévoit environ 50 milliards d’augmentation diverses (impôt sur le revenu, sur les successions, prélèvement sur les multinationales et les transactions financières …)
et autant sur les entreprises (principalement à travers les cotisations sociales) renchérissant par exemple le coût du travail des salariés au SMIC de 14 points
j’imagine que les auteurs de ce projet gens comptent sur ce gigantesque choc de demande (distribuer 12 % du PIB en plus tous les ans …) pour augmenter les recettes par la croissance
il faudrait pour cela qu’il y ait des capacités industrielles inemployées ou des investissements massifs … alors même que l’on augmente le coût du travail et que tout peut être importé …
et alors que le risque , aujourd’hui, dans le Monde, c’est la déflation (inflation sans croissance) ; relancer la dépense dans un pays, aujourd’hui, c’est arroser le sable ; cette politique conduirait en réalité à un choc d’inflation et d’importations
1981 mène à 1983 et à l’austérité, c’est du vécu …
Guillaume Hannezo quant à lui pense que le déficit structurel atteindra de 10 à 15 % du PIB …
c’est plus que la Grèce dans les années 2000 – souvenir … souvenir … – ou que l’Argentine et du même ordre que le déficit du Vénézuéla … il est vrai que Mélenchon aime bien Chavez …
tout cela ne donne pas envie de voter pour la NUPES
Daniel Gendrin
Ne faut il pas, à l’instar des pays du sud de l’Europe, en passer par la réalité comme méthode pédagogique, en particulier pour les plus jeunes qui n’ont pas connu 1968 ni 1982, et pour qui internet remplace les livres d’histoire. Mais le risque est alors après un retour de l’extrême droite comme seule alternative.
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