il est de bon ton de le dire en panne … et si on se trompait ? …
l’INSEE publie ces jours-ci une étude dans laquelle « la position relative des parents dans l’échelle des revenus en 2010 est comparée à celle de leur enfant, âgé de 28 ans environ en 2018, au sein de sa génération »
il faut un peu s’accrocher : la lecture de l’étude n’est pas très facile
mais ses résultats étonnent : l’ascenseur fonctionne encore ! (12 % des enfants issus des familles les plus modestes sont, en 2018, parmi les plus aisés de leur génération)
sans surprise, il est plus facile d’être riche si l’on est « gosse de riche » et les inégalités se reproduisent en partie : « un enfant dont les parents sont classés tout en haut de la distribution est en moyenne classé entre 2 et 3 déciles* plus haut qu’un enfant dont les parents sont situés en bas de la distribution »

le tableau ci-contre montre l’évolution du classement du revenu des enfants par rapport à celui de leurs parents
(la couleur marque le mouvement dans l’échelle des revenus : vert on monte, bleu on descend, gris on reste dans son groupe)
pour simplifier, en 2018,
30 % des enfants de pauvres sont pauvres et 33 % des enfants de riches sont riches
mais 12 % des enfants de pauvres sont riches et 15 % des enfants de riches sont pauvres
l’étude montre également que « toutes choses égales par ailleurs, la mobilité ascendante est d’autant plus forte que les parents ont des revenus du capital élevés, sont diplômés du supérieur, sont immigrés, ont été mobiles géographiquement, ou que les enfants résident en Île-de-France à leur majorité. À l’inverse, être une femme, avoir vécu dans une famille monoparentale, avoir des parents ouvriers ou employés, ou vivre dans les Hauts-de-France à sa majorité sont des facteurs qui réduisent les chances de s’élever dans l’échelle des revenus »
certains de ces résultats sont contre-intuitifs …
voilà qui contredit notre pessimisme habituel : l’ascenseur social n’est pas en panne !
Daniel Gendrin
* le premier décile regroupe les 10 % de gens qui ont le revenu le plus bas ; le deuxième les 10 % juste au dessus … et le dixième les 10 % qui ont le revenu le plus élevé
Bonjour Daniel
Ne faut-il pas aussi conclure que l’ascenceur social fonctionne dans les deux sens: vers le haut pour le premier décile, vers le bas pour le dixième décile… Ce qui laisserait à penser un peu brutalement qu’il n’a d’ascenceur que le nom, puisque pour le dixième décile, c’est un « descenceur »…. De fait, on aurait peut-être un peu tendance à considérer que le critère « décile des parents » n’est pas vraiment un critère valide: c’est l’individu fils ou fille qui fait le chemin (ce qui revient à faire un nouvel axe sur le graphique: l’axe des « sans changement de décile » autour duquel s’organisent les stats….
Sujet difficile s’il en est !
Marc
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