les budgets de défense des Européens atteignent peu à peu 2 % de leur PIB mais l’OTAN reste piloté par les États-Unis ; quelle garantie pour demain ?
c’est tout de même fort de café que l’Europe vive sous le parapluie américain depuis 1945 ! comme si nous n’étions pas capables d’assurer nous-même la défense de notre Union …
et, de fait, c’est le cas
les peuples de l’Est européen, surtout les Baltes et les Polonais, qui ne cessent de demander la présence de troupes américaines sur leur sol, ne s’y trompent pas
l’important renfort annoncé par le Président Biden et la cohésion nouvelle de l’OTAN semblent leur donner raison ; pourtant, ce dispositif repose sur un géant aux pieds d’argile
rappelons les fondamentaux :
les États-Unis sortent de 2 guerres perdues en Irak et Afghanistan ; ils y ont laissé le désir d’intervenir dans les affaires du Monde
leur adversaire, pour le début de ce siècle, n’est pas la Russie mais la Chine
on y vote en novembre et il est vraisemblable que Biden va perdre, donnant le Congrès à des Républicains loin d’être guéris de la fièvre trumpiste
lequel Trump n’a rien contre Poutine et ne promet rien sur l’Ukraine …
enfin, les manoeuvres entreprises aux États-Unis par les Républicains pour préparer les prochains scrutins – limiter le vote par correspondance et donc celui des non-blancs, confier le décompte des voix aux élus en place … – ne laissent pas d’inquiéter quant à l’avenir de la Démocratie Outre Atlantique ; le 6 janvier semble bien avoir été une tentative de coup d’état … est-ce une répétition générale ?
parions que Poutine attend avec gourmandise les élections de novembre
cet engagement en Europe que Biden présente comme de long terme pourrait donc être bien volatil : il ne correspond pas aux préoccupations du peuple américain
si c’est le cas, le parapluie américain s’envole et l’OTAN devient inutile
si l’on prend au sérieux l’adage si vis pacem para bellum, il est temps que l’Europe s’émancipe et se dote des moyens – politique étrangère, doctrine de défense, industrie d’armement, armée – pour, y compris au besoin sans les États-Unis, assurer sa propre défense
Daniel Gendrin
PS je reviendrai sur la question : la non-violence est-elle une réponse adaptée ?