nul ne sait encore comment va se finir cette affaire d’âge de départ en retraite … les Français sont mécontents ; ont-ils des raisons de l’être ?
le 7 juillet 2020 j’ai publié sous le titre la politique de l’offre, à quoi ça sert ? un billet qui récapitulait – sous le prisme de l’emploi et de la précarité – les conséquences de la politique économique initiée par François Hollande et que Macron poursuit
il m’a paru utile, en ces temps où l’on peut être troublé, de mettre à jour cette étude
Napoléon prétendait, paraît-il, qu’un bon dessin valait tous les discours … je me contenterai ici d’aligner des tableaux, de souligner quelques chiffres et de conclure par un bref commentaire
le rapport Gallois, à l’origine de la conversion de François Hollande, date de 2013 ; compte tenu du temps nécessaire pour définir une politique et la mettre en application, l’année 2015 me paraît être la première où l’on puisse constater des premiers résultats

NB : cette politique étant appliquée depuis plus de 7 ans, il n’est pas abusif de considérer que la situation constatée en est la conséquence
évolution 2015 – 2022 du taux de chômage : : – 30 %
l’évolution est massive … l’indicateur pouvant être contesté, tant il dépend de la politique de radiation, penchons-nous sur le taux d’emploi

emploi
le taux d’emploi des 15-64 ans, stable de 2003 à 2015, s’accroît fortement depuis malgré des crises massives – en particulier celle de la COVID – l’indicateur gagne 5,6 % entre 2015 et 2022
qualité de l’emploi
la croissance profite aux CDI (+ 3,9%) et aux temps pleins (+9,2%) et en parallèle les taux de temps partiel et CDD/intérim décroissent


sous emploi
le nombre de personnes en sous-emploi, malgré son envolée lors de la crise de la COVID, gagne 4,6 % sur la période
nous poursuivons la réflexion avec 4 indicateurs :
santé des entreprises et attractivité* du pays

les défaillances d’entreprises chutent d’un tiers sur la période même si elles remontent en 2022
et pour la première fois depuis plus de 20 ans, en 2021, il y a eu plus d’investissements étrangers en France que d’investissements français à l’étranger
les revenus et leur distribution

les revenus salariaux bruts arbitrables (déduction faite des dépenses contraintes) ; remontent depuis 2015
et le rapport entre les revenus salariaux des 10 % les plus riches et des 10 % les plus pauvres s’est réduit de 7,95 à 7,53 entre 2015 et 2019 (-5,3%)
synthèse
- la situation de l’emploi s’améliore et la précarité diminue (meilleurs contrats, baisse du sous-emploi …)
- les investissements reviennent et les défaillances d’entreprises diminuent
- enfin, cela ne se fait au détriment ni des revenus ni des inégalités
et pourtant les Français sont mécontents … et vont peut-être faire la révolution …
comprendre …
Daniel Gendrin