… 2017 : fin tragique d’une superbe aventure …

on trouvera ci dessous le texte prononcé le 19 janvier devant les adhérents de l’Olivier à l’occasion de ce que l’on appelle les « vœux du Président »


ces vœux sont très particuliers : pour l’Olivier, l’année 2017 marque la fin d’une histoire et 2018 l’ouverture d’une nouvelle histoire

on peut dater le début de l’histoire qui se termine aujourd’hui au jour de l’Assemblée Générale de 2006 : les fondateurs quittent l’association et laissent la place à un nouveau bureau, mené par Gérard Heinz ; on y trouve Marie-Jo Parron, Christiane Roussé, moi-même et quelques autres

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… le goût de la France …

dans le cadre de notre projet d’habitants à citoyens, nous – animateurs du Centre Social de ce quartier – avons décidé d’inciter les habitants du Centre Ville de Saint Priest à prendre la parole, eux qui ne sont pas de ceux que l’on entend d’habitude

nous le faisons par les dialogues sous l’Olivier ; notre galop d’essai, – commun avec les autres Centres de la Ville – a eu pour thème la laïcité … il sera bientôt suivi de discrimination – qui sera conçu et animé par les ados du Centre

assez de fuir les sujets qui fâchent … le 31 mai, nous dialoguerons le goût de la France : le débat sur l’identité française pollue le débat politique depuis plus de 10 ans et il est temps pour nous d’en débattre avec nos amis des quartiers

pour que ce soit plus facile, nous nous faisons aider par la Compagnie TENFOR : le sujet est sérieux, il doit être traité avec humour …

Dieu sait que la France a changé !

j’ai connu – privilège de l’âge – celle des années 50

bourgeoise ou prolétaire, paysanne ou industrielle, elle était majoritairement blanche et catholique ; sortant de la guerre, elle régnait sur de vastes territoires Africains et Asiatiques ; Pétain avait été enfoui dans la mémoire collective, l’ennemi était Russe et l’Europe dans les limbes

peu de téléphone et très peu de voitures ; à la campagne – où vivaient bien plus de la moitié des Français – l’eau était au puits et les toilettes sur le fumier ; pour mes copains, le travail commençait à 14 ans : la ferme avait besoin de bras ; les locomotives étaient à vapeur, les voitures toujours en panne, le temps long, le lycée réservé à une élite, …

tout le monde était au travail et les immigrés, célibataires et invisibles, vivaient dans les bidonvilles, à Nanterre comme à Vaulx-en-Velin …

alors, oui, tout a changé : plus nombreuse, plus citadine, multicolore, multi-religieuse ou plutôt – massivement – a-religieuse, la France est  aussi beaucoup plus riche …

si les jeunes, plongés dans leur smartphone, n’imaginent même pas ce monde d’autrefois, rien d’étonnant à ce que la génération née après la guerre s’y sente perdue, quand elle n’en a pas peur :  « on n’est plus chez nous … »

alors, si la France a changé, comment y vit-on ? y est-on bien ? quel est son goût ?

c’est la question posée ce mercredi 31 mai

peut-être découvrirons-nous qu’aimer la pizza et le couscous ne gâte pas la choucroute ou le cassoulet, que Johnny Halliday ou Thomas Fersen ne font pas d’ombre à Bizet ou à Offenbach, que la devise aimée : liberté, égalité, fraternité, a gardé sa fraîcheur et que la solidarité respire encore …

… peut-être saurons-nous dire le goût de la France … et peut-être a-t-elle gardé un goût …

Daniel Gendrin

… regards de femmes …

le texte ci-dessous est celui qui a été dit ce mercredi 8 mars au Centre Social de l’Olivier à l’occasion de la clôture de l’action regards de femmes que nous avons menée du 8 mars 2016 au 8 mars 2017

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ah ! le regard des femmes quand il se pose … sur un homme ! drôle d’idée d’ailleurs de confier à un homme le soin de clôturer une action intitulée … regards de femmes

mais bon … on n’est pas là pour s’amuser …

si l’Olivier a choisi de se mettre à l’écoute des femmes de nos quartiers pendant une année c’est parce que, de fait, tout passe par les femmes dans la vie quotidienne : les enfants, les courses, les repas, le ménage, l’entretien, et souvent aussi le travail à l’extérieur de la maison

se mettre à l’écoute des femmes, c’est se mettre à l’écoute du quartier

vous avez d’ailleurs été nombreuses à répondre à l’appel des jeunes femmes professionnelles ou bénévoles qui ont porté cette action ; on vous retrouve sur les panneaux de l’exposition qui en rend compte ; parcourez-la, faites-vous expliquer les actions vous verrez … tout cela a du sens

mais je voudrais dire aussi quelques mots de généralités, tant il est vrai que les avancées – juridiques plus encore que culturelles – que la femme a conquis depuis un siècle paraissent fragiles et pourraient être remises en cause

pendant des siècles la femme a été au service … de l’homme d’abord, de la famille ensuite, du groupe parfois ; objet de plaisir, vitrine de la prospérité familiale, travailleuse au foyer, et – pour les classes populaires, que ce soit à la ferme ou à l’usine – également travailleuse au dehors … la femme a été au service

lorsque ma mère est entrée à l’Agro elle était la première à le faire ; ma belle-mère a passé son permis de conduire dès ses 18 ans … c’étaient des exceptions … mais aucune des deux n’avait le droit de travailler sans l’accord de son conjoint, la capacité juridique de signer un contrat, le droit de vote ou l’usage d’un carnet de chèque

ma grand mère ne serait pas sortie dans la rue sans chapeau ou … sans un foulard

on mesure le chemin parcouru

la vraie révolution, ç’a été la contraception – le pouvoir pour une femme d’être – de fait – maître du nombre enfants qu’elle accepte de mettre au monde, a changé fondamentalement les relations de pouvoir dans le couple et la composition de la famille, le travail de la femme etc …

si la situation a très profondément changé, on n’est pas au bout puisque la femme fait encore la plus grande partie du travail à la maison, que les métiers auxquels elle a accès sont en général moins gratifiants et que lorsqu’elle fait le même métier qu’un homme, elle est souvent moins payée

avancer dans ce domaine dépend à mon avis de deux facteurs :

le premier est l’engagement des jeunes hommes à assumer une part significative des travaux familiaux – attention aux enfants, ménage etc… sans cet engagement, pas d’évolution …

par ailleurs, la collectivité doit assumer le fait que les femmes jouent un rôle d’intérêt public lorsqu’elles mettent au monde des enfants … la carrière des femmes ne doit pas pâtir des absences pour maternité ou congé parental ; cela passe par les entreprises et probablement aussi par la loi

l’évolution vers un monde plus équilibré est avant tout culturelle

or – et j’en finis là dessus – il y a des forces de rappel et elles ne sont pas que religieuses

bien sûr, tous les intégrismes veulent voir la femme rentrer à la maison pour ne plus en sortir ; il y a encore des gens – hommes et femmes – pour croire que la femme est au service de l’homme

mais il y a aussi des discours politiques pour défendre l’ordre ancien et des nostalgiques du passé ; de proche en proche un retour en arrière en appelle un autre et la femme pourrait bien en être la première victime

en démocratie, nous choisissons les gens qui nous dirigent ; préférons ceux qui regardent devant à ceux qui prônent l’enfermement dans les solutions du passé

revenons à l’Olivier : un an de travail et ce n’est pas fini : nous prenons l’engagement de rester dans le quartier un lieu culturel où la parole de la femme pèse le même poids et bénéficie de la même considération que celle de l’homme

c’est ainsi que nous contribuerons à bâtir un quartier plus harmonieux pour les femmes … et pour les hommes … qui l’habitent

Daniel Gendrin

… laïcité …

le texte ci-dessous sera dit en introduction d’un débat qui se tient le 7 février à Saint Priest et dont le thème est la laïcité

on imagine que dans nos banlieues cela peut être chaud et si nous, les responsables des Centres Sociaux de la Ville, avons décidé de le mettre sur la table en un débat public ouvert à tous, c’est parce que beaucoup de sottises sont dites à ce propos y compris dans l’actuelle campagne électorale

nous avons donc voulu remettre les pendules à l’heure

Daniel Gendrin

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lorsqu’en 1905 les députés ont voté une loi pour poser les principes de la laïcité, il s’agissait alors de libérer la société de l’emprise – jugée intolérable par une partie de la population – qu’exerçait sur elle l’Eglise Catholique depuis des siècles

le débat a alors fait rage entre ceux qu’on a appelés les laïques et l’Eglise mais aussi entre les laïques eux-mêmes : fallait-il éradiquer la religion de la sphère publique et, si oui, jusqu’où aller ? ou fallait-il une loi qui respecte la liberté de croire et d’affirmer sa foi ?

allait-on par exemple autoriser les prêtres catholiques – ou les soeurs – à déambuler dans le costume qui alors les distinguait – rappelons que les prêtres étaient en soutane et que les soeurs portaient le voile – ou au contraire, interdisant toute manifestation publique de foi, fallait-il le leur interdire ?

dans leur grande sagesse, les tenants de la deuxième thèse ont imposé leurs vues et on peut donc encore voir autour de l’église St Georges à Lyon des prêtres en soutane

les élus ont choisi la voie défendue par exemple, par Jean Jaurès, et ont voté une loi qui, tout en  séparant l’Etat de toute religion quelqu’elle soit, garantit à chacun la liberté d’expression de sa foi y compris dans l’espace public, sous réserve de respecter la loi républicaine

si les Centres Sociaux de Saint Priest ont choisi de vous parler de laïcité ce soir c’est parce qu’aujourd’hui chacun, par exemple dans le débat politique, la met à sa sauce et qu’on dit beaucoup de sottises

pour nous aider à réfléchir, nous avons demandé à la Compagnie Temps Fort de nous montrer comment peut se poser la question dans la sphère de l’intime, dans le milieu professionnel et sur la place publique ; Philippe va nous expliquer comment

et nous avons demandé à Maître Myriame Matari de nous dire ce que dit la loi et de réagir à vos interrogations

nous n’avons pas la prétention de faire le tour de la question ; au moins aurons-nous contribué au débat, que nous souhaitons pacifique et riche d’enseignements

les Présidente et Présidents des 3 Centres de Saint Priest

… prendre la parole …

2017 est l’année où nous allons, les uns et les autres, et même ceux qui refuseront de le faire, prendre la parole : cette année , on nous demande de dire qui de Le Pen ou de Mélenchon, de Hamon ou de Valls, de Fillon ou de Macron sera le futur Président de la République

ce n’est pas anodin ; selon le choix que chacun de nous fera et l’agrégation de ces choix, ce sera celui-ci ou celui-là qui sera président

ne vous y trompez pas : les politiques proposées sont différentes : ce que feront nos élus aura une influence sur notre vie quotidienne

un peu plus ou un peu moins de TVA, d’allocations, de croissance ou d’emplois, un départ en retraite un peu plus tôt ou un peu moins tôt ; toutes les décisions qui se prendront, oui, auront sur notre vie quotidienne une influence non négligeable

nous allons donc devoir et pouvoir prendre la parole ; et, pour cela, nous devrons chercher à savoir ce qui est le mieux, pour nous et pour la France ; car qu’on le veuille ou non, qu’on l’aime ou non, la France est le lieu de notre destin commun

devenir citoyen, en 2017, c’est prendre la parole et donc, au moins, voter aux prochaines élections

mais parce que c’est difficile, que beaucoup pensent leur parole inutile car non écoutée et qu’ils ont perdu l’habitude de dire, les adhérents de l’Olivier ont décidé, en fidélité à l’aphorisme qu’ils se sont choisi : « d’Habitants à Citoyens » que le Centre deviendrait un lieu de paroles

pour cela, nous allons organiser des soirées pour être ensemble : « les dialogues sous l’Olivier » ; nous tiendrons 3 ou 4 de ces réunions cette année ; chacun pourra – et devra – y prendre la parole

la première, dont le thème est d’actualité – la laïcité – est organisée avec les 2 autres Centres et la MJC mardi 7 février ; la deuxième aura pour thème : le goût de la France et la troisième sera animée par les adolescents de l’Olivier à partir du travail qu’ils ont réalisé sur les discriminations

si nous voulons la réussite – en qualité mais aussi en puissance, en notoriété, en nombre de présents – de ces dialogues ce n’est pas pour se faire plaisir ; c’est parce qu’il est essentiel que les habitants de nos quartiers – retrouvent le goût de la parole et parce qu’ainsi elle deviendra audible et, partant, écoutée

nous vous attendons tous – et vos voisins – le 7 février à la MJC

enfin, en 2017 vient le temps de la relève ; Marie n’est pas éternelle et moi non plus ; Marie partira sans doute en retraite au cours de l’année 2018 ; il ne serait pas bon que le Président et la Directrice changent en même temps ; je ne demanderai donc pas le renouvellement de mon mandat de Président au Conseil d’Administration qui suivra la prochaine Assemblée Générale ; une autre ou un autre prendra alors la relève

mais je ne laisserai pas tomber l’association et proposerai au CA de me confier – s’il le souhaite – un autre poste au Bureau ; nous nous donnons ainsi toutes les chances de passer la transition sereinement

voici donc mon voeu pour 2017 : que cette année soit pour tous et pour chacun – à Bellevue, à Mozart et dans tout le Centre Ville – le temps de prendre la parole

Daniel Gendrin Président

… les mots …

texte dit à l’occasion de la clôture du « mois des mots » au Centre Socio-Culturel de l’Olivier à St Priest le 29 octobre 2016

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renouant avec la tradition, nous reprenons notre ancien compagnonnage avec les mots

faisons d’abord mémoire du Jardin des mots : pendant une douzaine d’année, il nous a mis en position d’ouvrir le jardinage de la langue à des générations d’écoliers ; la formule vieillissant, il a fallu en changer et, après un temps de … méditation, nous reprenons le flambeau

nous savons que le mot, véhicule de la relation et support du lien social est au coeur de notre métier : d’habitants à citoyens, ce bout de phrase que nous avons pris comme devise nous engage à contribuer à la prise en charge par les habitants eux-mêmes du quartier, de la ville, de la France ; il nous engage à les convaincre de le faire … dans cela, le mot tient une place essentielle …

mais s’il est le vecteur de l’amour ou de la tendresse, le mot est aussi celui de la haine et il faut bien parler de ceux qui nous les disent

il y a d’abord les vendeurs d’illusions ; adeptes de la théorie du complot ou du repli sur soi, ils ont 2 thèmes favoris : « on vous ment » et « c’est la faute de l’autre » ; l’autre, ce fut le juif ; c’est l’arabe ou le pauvre, l’immigré, le migrant … ceux-là prônent le repli sur soi ; comme le disait leur grand-prêtre : « je préfère mon frère à mon cousin, mon cousin à mon voisin etc… » croyez-les ; c’est bien ce qu’ils pensent ; ils disent avoir changé, mais ce n’est pas vrai ; ce sont les plus dangereux parce que leurs mots peuvent nous convaincre et qu’ils peuvent gagner … et alors, adieu liberté, adieu égalité, et surtout adieu fraternité …

il y a aussi les vendeurs de mort ; prenant appui sur la générosité de nos enfants et leur sens de la justice, ils leur font croire que le seul combat qui vaille est celui du martyre … que ces mots passent par internet n’y change rien : ce sont toujours des mots … et, s’ils sont moins dangereux puisqu’ils conduisent à l’impasse, ces mots-là tuent …

il y en a d’autres … ceux qui, par exemple, cherchent à  nous faire croire que la justice n’est pas de ce monde et qu’il suffit que chacun se batte pour s’en sortir … ce sont les vainqueurs du monde d’aujourd’hui ; au fond, sans eux, les autres n’existeraient pas

le combat que nous menons et qui se dit dans notre devise passe aussi par les mots : nous disons, à temps et à contretemps, que nous devons les uns et les autres nous prendre en charge et compter les uns sur les autres pour que le quartier, la ville, la France, redeviennent ce jardin dans lequel il fait bon cueillir les fleurs de la vie

Daniel Gendrin

… discrimination …

« madame, si j’ai une mauvaise note, c’est que vous êtes raciste … » ; combien de professeurs de Saint Priest – y compris d’origine arabe – n’ont pas eu à faire face à cette incrimination ? son caractère réflexe est très dangereux : il démonétise toute accusation légitime d’actes racistes délictueux : lorsque tout est racisme, rien ne l’est plus

nous devons, pour ce qui nous concerne, répondre à deux incriminations : l’une selon laquelle nous avons licencié des personnes arabes parce qu’elles sont arabes et l’autre selon laquelle nous avons supprimé ces cours parce que ce sont des cours d’arabe

balayons d’abord la première : nous n’avons pas licencié ces personnes pour leur origine ; en effet, si l’on devait ventiler les 7 personnes qui pilotent actuellement l’Olivier en fonction de leur origine, leur couleur de peau ou leur religion, on serait bien en peine d’en mettre deux dans la même case ; le Centre représente, dans son équipe, la diversité de la société dans laquelle il baigne, celle d’une ville de banlieue

par ailleurs, la liste des adhérents prouve à l’évidence que la population d’origine arabe ne se sent pas étrangère chez nous

venons-en à la deuxième accusation

il faut se replacer dans le contexte : pendant des années, la « politique de la ville » est passée par  ceux qu’on a appelés les « grands frères » ; les structures – et leurs financements – étaient confiées pour l’essentiel et autant que possible à des personnes du quartier, l’idée étant que celles-ci étaient le mieux à même d’en piloter l’animation

l’inconvénient était que la compétence n’était pas le premier critère d’embauche, l’origine  culturelle et locale étant privilégiée

cette politique n’a pas eu les résultats attendus : une animation de qualité et une contribution active au vivre ensemble ; au contraire, elle n’a empêché dans les quartiers ni le développement de la délinquance ni celui des trafics divers

elle est abandonnée partout

c’est ainsi qu’une nouvelle équipe a pris en main l’Olivier il y a une petite dizaine d’années ; elle a rétabli une gestion plus conforme aux intérêts des habitants et au respect de la paix civile

au fur et à mesure que la sécurité était restaurée ont été dévoilés :

une gestion très approximative des deniers publics – activités non contrôlées, absences non justifiées, demandes de subventions basées sur des listes d’adhérents inventées, prises de congés indus, prélèvements dans la caisse …

l’utilisation à des fins privées de locaux publics (l’existence d’un tripot a ainsi été mise à jour, le club de jeu étant discrètement noyauté par 2 personnes qui faisaient payer les tables)

et enfin des menaces physiques vis à vis du personnel « pas dans la ligne », des trafics de drogue à l’intérieur du Centre et à l’extérieur mais par du personnel du Centre …

soit dit en passant, l’activité « langue et culture » arabes était un excellent exemple de  laisser-aller : pas de listes de présence, pas de rapport d’activité, inscription de personnes non adhérentes au Centre, aucune preuve de la qualité du service rendu – ni même de sa réalité, les cours étant sensés se dérouler le samedi, hors de tout contrôle – et enfin refus de rendre compte lorsque la nouvelle direction en a exprimé la demande

le rétablissement d’un fonctionnement normal ne s’est fait ni sans menaces – y compris menaces de mort – ni sans violences physiques

en parallèle, le Centre se voyait intimer l’ordre par ses financeurs  de rétablir l’équilibre de comptes très dégradés

dans le cadre du plan de redressement qu’il mettait en oeuvre, le Conseil d’Administration a décidé que les recettes de chaque activité ne bénéficiant pas d’une subvention devraient couvrir ses dépenses et a calculé le tarif de façon que l’inscription de 8 personnes suffise pour cela

notons que prix payé tient compte des revenus par le biais de l’application d’un quotient familial et qu’il est toujours possible, dans les cas les plus difficiles, de faire subventionner l’inscription à une activité par un organisme comme le CCAS de la Ville ; nos activités restent accessibles aux plus pauvres

ces décisions, étant d’administration générale, ont été appliquées aux cours d’arabe – qui bénéficiaient jusque là d’un régime de quasi gratuité

dans ces conditions, nous n’avons enregistré q’une seule inscription et avons été conduits à fermer l’activité (nous l’avons d’ailleurs fait, pour la même raison, pour d’autres activités, dont un cours d’anglais)

c’est la raison exacte du licenciement

alors, quid des accusations portées contre nous ?

passons sur la puérilité dangereuse de l’accusation-réflexe …

la diversité des personnes fréquentant le centre, professionnels et adhérents, démontre qu’il n’y a aucune discrimination à l’égard des personnes d’origine arabe

pour le reste, nous ne nions pas que dans notre société la population d’origine arabe puisse faire l’objet d’un racisme larvé ou affiché et nous ne prétendons pas prendre parti dans le débat sur la discrimination positive en général

mais nous pensons que, dans le cas particulier, compenser ainsi ce préjudice avéré est inefficace et contraire au droit : pour être positive, elle n’en est pas moins une discrimination

privilégier la présence arabe dans la structure – quitte à la rendre quasiment exclusive – et favoriser les bénéficiaires de ces cours aux dépends de l’ensemble des adhérents – il faut bien que quelqu’un paye – c’est promouvoir une politique qui conduit à des résultats qui ne sont probants ni en terme d’animation du quartier ni en terme de mixité sociale dans le Centre

lutter pour rendre la structure accessible à tous – nous avons pu écrire que, s’il y avait des aborigènes à Saint Priest, il faudrait qu’ils se sentent à l’aise à l’Olivier – c’est notre combat de tous les jours et le contraire de la discrimination

les accusations – infondées – dont nous faisons l’objet sont insupportables

lorsqu’en 2011 une mère de famille – arabe – est venue me dire « maintenant, je n’ai plus peur de mettre mes enfants à l’Olivier », j’ai su que nous avions gagné

Daniel Gendrin