2022 / le débat – économie – contribution partenaire 2

= Le présent article est une réponse à l’article de Daniel suivant ma contribution précédente =

Sur le rythme du changement, des résultats spectaculaires, de l’ordre de ceux que j’indique, ont été obtenus par une politique très différente de celle d’E. Macron, il y a quelques années au Portugal.

Mais ce n’est pas le plus important.
Pour moi, les résultats présentés dans ton analyse ne valent que pour autant que la pauvreté baisse.

Tu ne contestes pas que l’INSEE indique l’augmentation du taux de pauvreté exposée dans ma note. Dont acte.

Tu expliques que cette augmentation ne signifie pas une baisse du niveau de vie des pauvres en France puisque ce niveau a augmenté modestement. Tu considères que le taux de pauvreté traduit l’inégalité plutôt que la pauvreté.

Ta position revient à réfuter que le taux de pauvreté INSEE reflète effectivement le niveau de pauvreté.

Remarquons que :

  1. l’approche INSEE de la pauvreté est convenue en Europe. Mais l’Europe n’est pas gage de sérieux, me diras-tu sans doute. Je veux bien en convenir.
  2. la pauvreté est liée au sentiment de privation et donc de besoin. A-t-on besoin de disposer de chaussures toute l’année? Physiologiquement, non. Et pourtant dans l’environnement socioculturel français, la réponse est oui. Par contre si tout le monde se promenait pieds nus à Paris, personne ne se sentirait pauvre de ne pouvoir s’acheter des chaussures. Le besoin est presque toujours subjectif et relatif, le sentiment de pauvreté aussi. Autrement dit, on peut obtenir une augmentation de niveau de vie et « être » plus pauvre aux yeux des autres et à ses propres yeux ! Ce phénomène, discret dans un pays comme la France, s’observe assez facilement dans les pays pauvres en période de forte croissance, précisément suite aux inégalités de redistribution qui adviennent alorsvisiblement, les chefs ayant tendance à se montrer préférentiellement généreux envers les riches (plutôt souvent leurs amis) et eux-mêmes ! La définition INSEE rend bien compte de cette réalité.
  3. sur l’hyper-pauvreté et la continuité Hollande-Macron que tu évoques, selon Le Monde1 s’appuyant sur une étude de la Fondation Abbé Pierre et des chiffres INSEE, le nombre de « sans domicile » aurait doublé (de 140 000 en 2012 à 300 000 en 2020), ce qui correspond à un rythme de 20 000 « sans domicile » supplémentaires en moyenne chaque année. A noter que les personnes sans domicile ne sont pas, selon l’INSEE, comptabilisées dans le calcul du taux de pauvreté.

C’est pourquoi, en attendant de pouvoir sans complexe envoyer nos enfants nus pieds à l’école, je considère que la définition du taux de pauvreté par l’INSEE est pertinente et illustre effectivement mais prudemment l’évolution bien inquiétante de la pauvreté en France.

1 https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/11/15/la-fondation-abbe-pierre-estime-que-la-france-compte- pres-de-300-000-sdf_6059802_3224.html

2 commentaires sur “2022 / le débat – économie – contribution partenaire 2

  1. quelques commentaires

    – les 300 000 sans-domicile dont on parle sont, pour l’essentiel, hébergés (moins de 40 000 sont dans la rue, dont 11 000 en bidonville)
    – ils incluent plus de 100 000 demandeurs d’asile qui sont, par définition, chacun, dans cette situation de manière très provisoire même si leur nombre varie peu d’une année sur l’autre
    – la Fondation Abbé Pierre précise dans l’article du Monde que le chiffre de 300 000 n’est pas issu d’une enquête INSEE et que « la différence de méthodologie n’autorise pas complètement une comparaison » de 2014 à 2020
    – je n’ai pas retrouvé l’enquête en question sur le site de l’INSEE

    cela étant précisé, je suis bien d’accord que la construction de logement social en France est insuffisante

    quel que soit le ressenti des personnes, le taux de pauvreté est un indicateur relatif qui croît chaque fois que le revenu moyen grimpe plus vite que celui des premiers déciles

    la France reste l’un des pays les moins inégalitaires dans la région la moins inégalitaire de la planète, même s’il faut traiter le problème des inégalités patrimoine

    mais dans ce domaine, il ne faut pas se tromper de combat : à cause de la concurrence fiscale, c’est au niveau Européen et pas au niveau Français qu’on peut mener une action (fiscalité du capital, des hauts revenus et des transmissions, redistribution de capital …)

    la politique de Macron a pour but de donner du travail aux gens et de favoriser les gens qui travaillent ; ce faisant, elle distribue du pouvoir d’achat à tous ceux à qui elle fournit de l’emploi ; on peut la trouver bonne ou mauvaise, on ne peut contester ni la volonté, annoncée depuis le premier jour, ni les résultats

    si le Portugal a fait mieux, tant mieux pour les Portugais ; comme au poker, je paie pour voir et suis preneur d’un éventuel article sur le sujet

    Daniel

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    1. Ci-après quelques remarques sur les commentaires de Daniel (D).

      D. : Les 300 000 sans-domicile dont on parle sont, pour l’essentiel, hébergés (moins de 40 000 sont dans la rue).

      Rem. : Il existe des estimations supérieures à 40000. Mais ce n’est pas l’essentiel. Plus gênant dans ma conception, est que ceci concerne (hors immigration incontrôlable) les populations qui méritent que l’on s’en occupe avant les autres. Or on ne note pas de baisse sur ces chiffres. C’est le moins qu’on puisse dire. Certains propos d’E. Macron suggèrent même que ce point lui paraît important.

      https://infoscope.live/2020/11/16/le-nombre-de-sdf-a-double-depuis-larrivee-de-macron-a-la-tete-de-letat/

      D. : La Fondation Abbé Pierre précise dans l’article du Monde que le chiffre de 300 000 n’est pas issu d’une enquête INSEE et que « la différence de méthodologie n’autorise pas complètement une comparaison » de 2014 à 2020.

      Rem. : Vrai. Mais la fondation dit aussi : « Cette estimation est confirmée par les observateurs et les institutions indépendantes …. L’augmentation est si spectaculaire que l’ordre de grandeur de la hausse est avéré. ».

      D. : Le taux de pauvreté est un indicateur relatif qui croît chaque fois que le revenu moyen grimpe plus vite que celui des premiers déciles.

      Rem. : Vrai. Encore plus vrai, si les plus modestes perdent du pouvoir d’achat quand les plus riches s’enrichissent d’autant plus qu’ils le sont déjà ! Ce qui semble bien être le cas, selon l’étude de l’Institut des Politiques Publiques (institut indépendant) parue en novembre 2021.

      Celle-ci conclut notamment que les mesures fiscales et sociales décidées sous le mandat d’E. Macron ont fait baisser le niveau de vie pour les 5 % des foyers les plus modestes.

      https://www.capital.fr/votre-argent/pouvoir-dachat-ceux-qui-ont-gagne-et-ceux-qui-ont-perdu-sous-le-quinquennat-1420143?amp

      D. : La politique de Macron a pour but de donner du travail aux gens et de favoriser les gens qui travaillent.

      Rem.: L’Institut National d’Études Démographiques (INED) nous apprend en 2015 qu’un quart des personnes sans-abri ont un travail. Mais c’était sous le mandat de F. Hollande. Depuis, le nombre de SDF a augmenté (doublé d’après « Le Monde » sur 2012-2020). Peut-on raisonnablement penser qu’aujourd’hui le nombre de sans-abri ayant un travail a baissé ?…

      Charles

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