sur le terrain, la situation s’éclaircit :
les bombardements gagnent en intensité et l’avance de Daech est stoppée depuis 6 mois (depuis les prises de Ramadi et Palmyre)
par ailleurs, l’organisation fait maintenant face à des troupes au sol, Kurdes en Syrie et Kurdes, Iraniens et Irakiens encadrés par des Iraniens en Irak ; sans parler des forces spéciales de divers pays sur lesquelles on a évidemment peu d’information
cette guerre doit et peut être gagnée sur le terrain
sur notre sol, les actions de Daech sont symboliques ; pour douloureuses qu’elles soient, destinées à briser le moral de la population, elles n’ont pas d’effet sur la situation militaire
Daech est bien installée dans notre imaginaire comme l’incarnation du mal et il est peu probable que son action réussisse à nous faire reculer : le temps lui est compté
reste notre unité : le risque n’est pas nul de voir l’extrême droite parvenir à faire croire que, dans la population Française, il y a potentiellement 10 % de traîtres … les gesticulations de Nicolas Sarkozy montrent qu’il mesure le risque politique
un signe : l’attentat de vendredi suscite dans la partie musulmane de la population un rejet que celui de janvier n’avait pas provoqué, réticence partagée à l’époque par les milieux qui n’apprécient pas l’humour de Charlie-Hebdo
la guerre intérieure se joue sur donc 2 fronts :
sur le front militaire, la police et des services de renseignement s’efforcent d’empêcher les attentats et de punir les terroristes ; croire que ce serait plus facile sous un régime autoritaire est une illusion, on pourra en reparler
le front politique sur lequel s’opposent ceux pour qui la bataille de l’unité nationale est déjà perdue – ils se désespèrent de voir « leur » France bigarrée – à ceux qui aiment la France telle qu’elle est et qui pensent qu’on doit combattre les terroristes aussi sur le terrain des mots – je renvoie à mon article … la guerre des mots …
Daniel Gendrin
* la défaite de Daech ne résoudra rien en soi : question Kurde, division chiites-sunnites en Irak, question Syrienne, antagonisme Iran-Arabie Saoudite … il est temps que la diplomatie se réveille et que les 2 puissances de la région se parlent tant leur affrontement reste lourd de dangers